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Tchériba (Boucle du Mouhoun) : A 12 ans, Afissata Do tient le flambeau de la poterie familiale

<p><strong>Les effets du Coronavirus impactent la poterie à Tchériba&period; Une Commune rurale située dans la province du Mouhoun&period; L’art ancestral de cette localité vit mal la crise financière issue du covid-19&period; Pourtant&comma; depuis des générations&comma; elle a su toujours traverser les époques et les périphéries&period; Ce qui a permis aux femmes de vivres et de scolariser leurs enfants&period; Aujourd’hui&comma; avec le coronavirus qui a limité l’arrivée des touristes et des étrangers&comma; l’activité est menacée et les femmes s’inquiètent pour leur quotidien&period; C’est le cas d’Afissata Do&comma; une fillette de 12 ans&comma; qui&comma; malgré les contraintes de la pandémie&comma; vend le long de la route&comma; les œuvres d’art réalisées par sa mère&period; <&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<div class&equals;"article&lowbar;content">&NewLine;<p>Tchériba&comma; le 28 septembre 2020&period; Le soleil est au Zénith et les cabris sous les arbres&period; Seules les cigales entonnent leurs chants&period; Les rayons du soleil partout ailleurs laissent admirer les œuvres d’art placées le long de la route&period; Elles sont luisantes et brillantes&comma; agréables au toucher&period; On pourrait dire qu’elles sont attirantes&period; Sous leur charme&comma; certains passagers de la route ne peuvent résister&period; Ils garent leurs voitures pour y toucher et en acheter&period; Ramata Son&comma; acheteuse desdits objets venue de Ouagadougou lance &colon; « J’aime les objets&comma; ils sont jolis et naturels&period; J’invite les populations de Ouaga à venir acheter les choses de Tchériba »&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Une fille retient notre attention&period; Aïssata Do&comma; c’est son nom&period; Elle n’a que 12 ans&comma; pourtant&comma; elle connait l’art de la poterie&comma; mais aussi la &OpenCurlyQuote;’séduction’’ des clients&period; <br class&equals;"autobr"><br &sol;>&NewLine; « Je suis ici depuis le matin &semi; chaque jour&comma; je viens&period; J’ai décidé de vendre les poteries de ma mère »&period; C’est la réponse qu’on reçoit souvent d’Afissata Do&comma; lorsqu’on lui demande que fait une jeune fille comme elle sous le soleil de plomb&comma; au milieu de ces objets&period; Pourtant Afissata Do est une élève&period; Elle est en classe de cinquième&period; Mais en cette période de vacance&comma; est joue le rôle de la potière&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Depuis mon enfance&comma; raconte-t-elle&comma; « j’ai vu ma mère faire de la poterie&period; J’en fais aussi »&period; La transmission d’un savoir-faire… Ce n’est pas Maimouna Démé&comma; 30ans&comma; mère de deux enfants&comma; qui dira le contraire&period; « C’est notre activité&comma; cela a été transmis de génération en génération&period; Ici&comma; on ne sait rien faire d’autre que ça&period; On est née avec cela et on va transmettre à nos enfants » dit-elle&comma; l’air heureux&period;<&sol;p>&NewLine;<p><strong>L’impact covid-19<&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p>Quant à Depuis Afissata Do&comma; depuis qu’elle a onze ans&comma; pendant les vacances scolaires&comma; elle y consacre de son temps&period; « Je reste le long de la route&comma; je cherche des clients&period; Je vends et je donne l’argent à ma mère qui achète des habits pour moi » confie-t-elle&comma; toute souriante&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Parmi les œuvres d’arts réalisées&comma; figurent des assiettes&comma; des boites d’encens&comma; des pots d’encens&comma; des plateaux pour mettre du riz&comma; les bols pour la sauce&comma; les pots de fleurs&comma; les arts décoratifs&comma; etc&period; Tous des ouvrages de la maman de Afissata Do&comma; âgée de 40 ans&comma; mère de six enfants&period; On découvre également des réalisations artistiques de la localité&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Maimouna Démé&comma; la maman de deux enfants&comma; est aussi productrice de ces œuvres d’art qu’elle revend au bord de la route aux passants&period; Mais depuis l’avènement du Covid-19 qui a entrainé l’arrêt des voyageurs vers Tchériba&comma; commence la descente aux enfers des potières&period; Et&comma; elle explique tristement &colon; « Il n’y a pas de marché&comma; les gens ne viennent plus&comma; on n’arrive pas à vendre&comma; c’est difficile »&period;<&sol;p>&NewLine;<p> Malgré les effets du coronavirus&comma; Afissata Do est toujours dans la rue&comma; à chaque levée du soleil&period; Objectif&comma; vendre les œuvres de sa mère&comma; avant le début de la rentrée scolaire&period; A ce sujet&comma; elle explique &colon; « Je vais arrêter de vendre quand la rentrée va débuter »&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Une réalité que connait Mariam Go&comma; 29 ans&period; Elle-même&comma; potière depuis sa jeune enfance avant de se rendre à l’école&period; Mère d’une fille de sept ans&comma; Mariam Go explique&comma; en soupirant &colon; « On a souvent des élèves qui vendent pour avoir de l’argent à la rentrée scolaire et continuer leurs études&period; Avant&comma; les œuvres s’achetaient&comma; mais aujourd’hui&comma; cela n’achète pas&comma; on s’inquiète »&period; Mariam Go est la présidente de l’association des potières de Tchériba&period; A l’écouter&comma; la poterie c’est leur ADN&period; « Je suis née trouver&comma; je vais le faire et mourir laisser&comma; c’est pour nos parents » confesse-t-elle&period;<&sol;p>&NewLine;<p><strong>Problème de mévente accentué par le covid-19<&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p>La poterie de Tchériba connait la mévente depuis ces dernières années&comma; et cela s’est amplifier avec les effets du Covid-19&period; Pourtant&comma; les potières disent innover dans leurs productions pour attirer les clients&period; Pour Mariama Démé&comma; autrefois élève&comma; aujourd’hui mariée&comma; « la poterie est une tradition à perpétuer »&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Pour prouver les innovations en cours et les difficultés rencontrées&comma; les potières nous conduisent à leur site de fabrication&period; Jadis&comma; selon les témoignages recueillis sur les lieux&comma; le site était doté d’un équipement à faire cuivre les productions au feu&period; Mais&comma; aujourd’hui&comma; l’équipement est gâté&period; « De nos jours&comma; on utilise les bois pour brûler au feu nos pots&period; Cela est fatiguant et couteux&period; On a besoin d’une machine&comma; mais on n’a pas de moyens »&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Sur les lieux&comma; sont assises plusieurs femmes qui fabriquent à l’argile des plats&comma; des boites&comma; des ustensiles diverses&period; A côté&comma; on constate une braise de feu de bois de chauffe&period; Elle sert à passer à la chaleur les produits finis&period; A voir le cheminement pour obtenir les ouvrages exposés le long des routes pour vente&comma; on peut affirmer que le travail est pénible&period; Même la phase de polissage ne semble pas aisée&period; Il suffit de voir les mains des femmes potières sur le site de fabrication&comma; pour témoigner de la complexité des techniques de travail&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Selon les témoignages de certains habitants de Tchériba&comma; la poterie est une œuvre authentique à la localité&period; Pour Moussa Coulibaly&comma; habitant de la localité et pharmacien « l’Etat devrait soutenir les projets locaux des femmes de Tchériba »&period; Aujourd’hui&comma; les potières souffrent de la mévente&comma; des aléas climatiques et des effets du Coronavirus&period; Pourtant&comma; le 2 avril 2020&comma; le président Roch Kaboré annonçait de nouvelles mesures et un plan de riposte de 177 milliards de FCFA&comma; pour faire face aux effets pervers du covid-19&period; C’est à peine si ces potières sont au courant d’une telle annonce…<&sol;p>&NewLine;<p><strong>Afissata Do voit grand<&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p>Contrairement aux portières de Tchériba qui veulent continuer dans cette aventure de fabrication ces objets qui reflètent leurs identités locales&comma; Afissata Do voit grand et compte faire mieux&period; « J’irai continuer mes études ailleurs&period; C’est ma mère qui va continuer de les fabriquer » lance-t-elle&comma; l’air stoïque&period; Mais pour le moment&comma; elle tire profit de la poterie&period; Les prix de ses ouvrages varient entre 1000&comma; 2000&comma; 3000&comma; 4000&comma; 5000&comma; 6000 Fcfa&comma; etc&period; Les passants ont donc l’opportunité de marchander les prix&period; Afissata Do&comma; elle&comma; également se fait des opportunités&period; Autrement&comma; elle tire aussi son compte&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Entre la lutte pour la préservation de l’identité locale&comma; qui est un droit inaliénable pour tout peuple&comma; dont mène Mariama Démé et Mariam Go &semi; et la lutte pour la pitance quotidienne que mène&comma; Afissata Do&comma; sa mère et les autres potières &semi; la poterie de Tchériba demeure un patrimoine utile&comma; mais en danger si rien n’est fait pour la sauver de la mévente&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Au-delà de tout&comma; la poterie est une activité rémunératrice de revenu pour les femmes&comma; à l’heure où on prêche de plus en plus l’autonomisation de la femme burkinabè&period;<&sol;p>&NewLine;<p><strong>E&period;K&period; Samboé<br class&equals;"autobr"><br &sol;>&NewLine;Lefaso&period;net<&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<&sol;div>&NewLine;<p>Source &colon; <a href&equals;"http&colon;&sol;&sol;lefaso&period;net&sol;spip&period;php&quest;article99643" target&equals;"&lowbar;blank" rel&equals;"noopener noreferrer">lefaso&period;net<&sol;a><&sol;p>&NewLine;<p>Faso24<&sol;p>&NewLine;

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