Site icon BurkinaInfo – Toute l'information du Burkina Faso en temps réel

Tribune – Coopération: Le Burkina a tout à gagner avec la Chine

<div class&equals;"page-content">&NewLine;<blockquote>&NewLine;<p><span><strong>Ceci est une tribune de Jérôme Kaboré sur la coopération entre le Burkina Faso et la Chine&period;<&sol;strong> <&sol;span><&sol;p>&NewLine;<&sol;blockquote>&NewLine;<p><span>Le vendredi 18 septembre 2020&comma; le Centre d’Analyse des Politiques Economiques et Sociales a organisé avec le soutien de l’Ambassade de la République populaire de Chine au Burkina&comma; une conférence publique sur le thème &colon; &OpenCurlyDoubleQuote;les Relations internationales et la Coopération sino-burkinabè post-pandémique — Défis et Perspectives”&period; Cette conférence publique&comma; tenue à Ouagadougou sous le patronage de Seydou Zagré&comma; directeur de cabinet du président du Faso et animée par des experts de haut rang&comma;  a permis d’analyser les Axes et les Défis de la Coopération Sino-Burkinabé et de réfléchir sur les meilleurs moyens de développer un partenariat Chine-Burkina gagnant au mieux&period;<&sol;span><&sol;p>&NewLine;<p><span>A propos de cette coopération sino-burkinabé&comma; les appréciations divergent tout naturellement&period; A côté de la grande majorité des Burkinabè qui y voient une opportunité pour notre  Faso d’emprunter enfin le chemin du développement&comma; il y en a qui émettent des réserves et&comma; évoquant la dette chinoise&comma; prétendent que la coopération que notre pays a rétablie avec la Chine le 26 mai 2018 n’est pas la bienvenue&period; Je voudrais participer à ce débat intéressant en apportant quelques éclairages&period;<&sol;span><&sol;p>&NewLine;<&sol;p>&NewLine;<p><span>Tout d’abord précisons que notre pays la Haute Volta&comma; aujourd’hui Burkina Faso avait entretenu des relations diplomatiques avec la République Populaire de Chine de septembre 1973 à février 1994&period; Durant cette longue période de coopération&comma; les Burkinabé n’ont pas été déçus des Chinois&period;  Mieux&comma; à la faveur de cette relation diplomatique&comma; plusieurs infrastructures de renom comme le stade du 4 août&comma; l’hôpital de Koudougou ont été réalisées&period; Le peuple voltaïque&comma; disons burkinabé par la suite&comma; était en phase avec le peuple chinois&period;<&sol;span><&sol;p>&NewLine;<&sol;p>&NewLine;<p><span>C’est après l’assassinat du Thomas Sankara que le régime mis en place avait choisi de coopérer avec Taïwan&comma; une province de la Chine&comma; pour des raisons qui lui sont propres&period; Cette brève historique faite&comma; le rétablissement des relations de coopération avec la Chine n’est qu’un acte de remariage mérité entre deux peuples frères&period;<&sol;span><&sol;p>&NewLine;<p><span>Relevons ensuite que ce qui retient le plus dans la coopération avec l’empire du milieu&comma; c’est que les termes de références sont connus d’avance et nettement précisés mettant l’accent sur le caractère gagnant-gagnant du partenariat&period; C’est une coopération qui se tient dans le respect de nos choix de développement&comma; en se basant sur les principes suivants &colon; l’égalité et le bénéfice réciproque &semi; l’efficacité pragmatique&semi; les formes diversifiées et le développement partagé&period;<&sol;span><&sol;p>&NewLine;<p><span>A l’analyse de ces principes&comma; on se rend bien compte que le gouvernement chinois fournit son aide aux pays africains selon les principes d’égalité et d’avantages mutuels&period; Il ne considère jamais ce genre d’assistance comme une faveur unilatérale et estime qu’elle doit être mutuelle&period; Lorsqu’il fournit son aide&comma; le gouvernement chinois respecte strictement la souveraineté du pays bénéficiaire&period; Il n’assortit son aide d’aucune condition et ne réclame aucun privilège&period; Le gouvernement chinois fournit son aide économique au moyen de crédits sans intérêt ou à faible taux d’intérêt&period; En cas de besoin&comma; il prolonge l’échéance de paiement de dettes des pays bénéficiaires afin d’alléger leurs charges&period;<&sol;span><&sol;p>&NewLine;<p><span>Dans plusieurs cas&comma; l’aide extérieure du gouvernement chinois n’a pas pour but de créer une dépendance à l’égard de la Chine&comma; mais plutôt d’aider les pays bénéficiaires à développer de façon indépendante leur économie en s’appuyant sur leurs propres capacités&period; Alors pourquoi&comma; se cacher derrière des théories à faire dormir débout quand on a l’occasion de saisir l’opportunité d’une telle coopération &quest;<&sol;span><&sol;p>&NewLine;<p><span>En tout cas&comma; le Burkina a tout à gagner avec la République populaire de Chine&period; Non seulement elle nous donne du poisson&comma; mais aussi elle nous apprend à pêcher&period;<&sol;span><&sol;p>&NewLine;<p><span>Déjà&comma; que ce soit dans le domaine de la santé&comma; de l’éducation&comma; du sport&comma; de l’énergie ou des infrastructures et j’en passe&comma; en deux ans de coopération la Chine a fait plus que des pays avec lesquels le Burkina est en relation de coopération depuis l’indépendance&comma; des pays dont les contours de la coopération sont comme un courant d’air&comma; c’est à dire&comma; flous&comma; invisibles et insaisissables&period;<&sol;span><&sol;p>&NewLine;<p><span>On indexe la Chine de vouloir couvrir les pays africains de dettes&period; Cela est un très mauvais procès car comme l’ont si bien noté l’Ancien président de la Banque Africaine de Développement&comma; économiste de renommé&comma; Donald Kaberuka et d’autres spécialistes&comma; la dette n’est pas propre à l’Afrique&period; Dans le monde entier le niveau moyen de dette pour les pays développés a atteint jusqu’à 226&percnt; et 168&percnt; pour les pays émergeants&period; Il n’y a donc pas lieu de polémiquer sur la dette africaine&period; Actuellement le taux de remboursement de la dette des pays africains représente à peu près 12&percnt; des PIB&comma; soit le même niveau qu’en 1998&period; L’Afrique n’est donc pas dans une crise de la dette&period;<&sol;span><&sol;p>&NewLine;<p><span>En ce qui concerne les crédits que la Chine accorde à nos pays africains&comma; donc au Burkina&comma; il faut plutôt rappeler que la Chine n’a obligé aucun pays africain à contracter une dette auprès d’elle&period; C’est en toute indépendance&comma; en toute souveraineté&comma; en âme et conscience que les pays africains sont allés vers la Chine pour demander un prêt&period; Un prêt qui&comma; normalement&comma; devrait leur permettre de se développer&period; Précisons que le plus grand créancier de l’Afrique n’est pas la Chine&comma; comme certains le pensent&comma; mais plutôt le club de Paris constitué de 22 pays occidentaux&period; La dette chinoise représente seulement 15&percnt; de la dette extérieur de l’Afrique&comma; un chiffre très en deçà de ce que certains pensent&period;<&sol;span><&sol;p>&NewLine;<p><span>Lorsqu’on demande un prêt&comma; c’est pour mener une activité précise&period; C’est pour résoudre un problème et avancer&period; Donc la bonne question c’est &colon; est-ce que le prêt contracté est bien utilisé &quest; La Chine octroie des prêts&comma; certes&comma; mais&comma; il faut retenir que l’utilisation qui en est faite dépend des dirigeants du pays ayant contracté la dette&period; Cela se passe exactement comme au niveau de l’individu&period; Il y a des gens qui contractent des crédits auprès des banques ou d’établissements financiers&comma; qui en utilisent très sérieusement et intelligemment pour créer des projets et qui en réussissent&period; Par contre d’autres contractent des crédits qui finissent par être la cause de leur dégénérescence morale et sociale du fait de la mauvaise utilisation&period;<&sol;span><&sol;p>&NewLine;<p><span>En réalité&comma; la dette en elle-même n’est ni mauvaise ni bonne&period; Elle tient à ce qu’on en fait&period; Pour un Etat&comma; lorsqu’on contracte une dette en déterminant le but pour lequel la dette a été contractée on peut évidemment améliorer voire élever son niveau de développement&period; Le problème alors n’est donc pas celui qui donne les facilités de crédits&comma; qui vous aide et au besoin avec des modalités souples de remboursement comme le fait la Chine&comma; mais la responsabilité&comma; la mentalité&comma; l’engagement et le sérieux de celui qui contracte le crédit&period;<&sol;span><&sol;p>&NewLine;<p><span>On accuse la Chine de vouloir étouffer les pays africains par la dette&period; On devrait plutôt se plaindre de ce que des dirigeants africains utilisent mal la dette contractée&period; Car tous les pays ayant traité avec la République populaire de Chine n’ont pas sombré dans l’impasse&period; Prenez le cas du Rwanda où le pays connait depuis quelques années une montée en puissance&period; Le président chinois Xi Jinping a récemment signé 15 accords commerciaux avec ce pays dont un prêt de 126 millions de dollars pour financer deux projets de route&period; Le pays s’impose désormais comme l’un des pays émergents d’Afrique&period;<&sol;span><&sol;p>&NewLine;<p><span>Pourquoi ce n’est pas le cas dans les pays où on fouette durement les prêts chinois &quest; Pourtant&comma; ils ont tous contracté le même prêt chinois&period; La réponse est toute simple &colon; Tout réside dans la gestion du prêt&period;<&sol;span><&sol;p>&NewLine;<p><span>Si l’argent acquis par prêt est mal utilisé&comma; il va de soi que le pays se retrouve dans l’impasse&period; S’il est bien utilisé&comma; le partenariat gagnant-gagnant entre les deux pays sera visible à l’image du Rwanda&period;<&sol;span><&sol;p>&NewLine;<p><span>Certains analystes fustigent aussi la Chine de vouloir avoir une main mise sur les pays africains à travers le contrôle de ses infrastructures&period; Mais le droit de gouverner une infrastructure d’un pays ne signifie pas forcément gouverner ce pays&period; Ne pas s’ingérer dans les affaires internes d’un pays&comma; la Chine en a fait sa devise &colon; <em>« Les investissements de la Chine en Afrique ne s’accompagnent d’aucune condition politique&period; La Chine ne s’immisce pas dans les affaires intérieures de l’Afrique et ne lui impose pas sa volonté »<&sol;em>&comma; a affirmé le président Chinois Xi Jinping lundi 04 février 2018 au cours de World Economic Forum 2019&period; Ce principe a été reformulé en « cinq non » pendant le sommet de Beijing du Forum sur la Coopération Chine-Afrique&period;<&sol;span><&sol;p>&NewLine;<p><span>Un proverbe africain dit ceci &colon; « même si tu n’aimes pas le lièvre&comma; reconnais au moins qu’il court plus vite que toi »&period; En toute objectivité&comma; il faut reconnaître que la Chine a beaucoup apporté aux pays africains&period; Et elle a développé une offre de financement taillée sur mesure pour le continent&period;<&sol;span><br &sol;><span>Selon la China Africa Research Initiative de l’Université Johns Hopkins&comma; la Chine a ainsi prêté 94 milliards de dollars à l’Afrique entre 2000 et 2015&period; Cela a servi à construire plus de 6 200 kilomètres de voies de chemin de fer et 5 000 kilomètres de routes&period; Cela a aussi permis de financer quelques projets pharaoniques&comma; à l’image de la ligne ferroviaire qui relie Nairobi à Mombasa qui est devenue un projet emblématique de la coopération Chine-Afrique&period; Il faut noter que ces prêts ont favorisé le développement des infrastructures et la croissance économique dans la plupart des pays africains&period;<&sol;span><&sol;p>&NewLine;<p><span>D’ailleurs&comma; même si la Chine est un grand créancier dans tout le continent africain&comma; on n’a jamais vu qu’elle presse le paiement de sa dette&period; Bien au contraire&period; Elle est même allée à annuler des dettes comme ce fut le cas au Cameroun en 2019&period;<&sol;span><&sol;p>&NewLine;<p><span>Aujourd’hui&comma; la Chine a renoué ses relations diplomatiques avec le Burkina Faso&period; On le sait&comma; le Burkina Faso est en chantier &semi; il se construit&period; Les défis socio-économiques&comma; sécuritaires et infrastructurels sont énormes&period; Mais le pays manque crucialement de moyens financiers&period; Si la Chine est disposée à apporter son soutien à notre pays&comma; devons -nous refuser ces prêts préférentiels &quest; Si tant est que Burkina veut le développement véritable&comma; les Burkinabé devront encourager nos dirigeants à saisir l’opportunité et les facilités d’obtention de crédits avec la Chine en insistant et en veillant sur la bonne gestion&comma; transparente et efficiente&period;<&sol;span><&sol;p>&NewLine;<p><span>Ce qu’il sied de faire&comma; c’est plutôt de bien identifier et de gérer le risque financier&comma; de choisir et de donner la priorité aux projets qui possèdent le plus de potentialités économiques et sociales&period;<&sol;span><&sol;p>&NewLine;<p><span>En somme&comma; le prêt chinois n’est pas un problème en soi&period; C’est l’utilisation qui est fait de ce prêt qui est le problème&period; Un prêt bien utilisé n’appauvrit pas&comma; mais enrichit&period;<&sol;span><&sol;p>&NewLine;<&sol;div>&NewLine;<p>Source &colon; <a href&equals;"https&colon;&sol;&sol;www&period;burkina24&period;com&sol;2020&sol;10&sol;01&sol;tribune-cooperation-le-burkina-a-tout-a-gagner-avec-la-chine&sol;" target&equals;"&lowbar;blank" rel&equals;"noopener noreferrer">Burkina24&period;com<&sol;a><&sol;p>&NewLine;<p>Faso24<&sol;p>&NewLine;

Comments

comments