Pastoralisme au Burkina : Une charte pour fédérer les OSC pastorales
Pour parler de la même voix, les OSC pastorales du Burkina ont mis en place une alliance. Objectif : faire front commun pour porter haut la voix et défendre les pasteurs.
Les OSC pastorales du Burkina ont mis en place l’Alliance des OSC pastorales. Cela s’est matérialisé par la rédaction d’une Charte et d’un règlement intérieur les 1er et 2 octobre 2020 à Koudougou. Cet évènement tant attendu par l’ensemble des acteurs a commencé il y a 4 ans, avec le projet voix pour le changement, mis en œuvre par la Plate-forme d’Actions pour la Sécurisation des Ménages Pastoraux (PASMEP) et l’Association pour la Promotion de l’élevage en Savane et au Sahel (APESS) et soutenu financièrement par le Service néerlandais pour le Développement. Ce programme a réuni 16 OSC exerçant dans le pastoralisme, qui, dès lors, ont mené des actions de plaidoyer auprès du gouvernement, des parlementaires, des régions et des communes.
Pour Fatimata Valéa, chargée de suivi-évaluation et qualité de PASMEP, il était nécessaire de regrouper les forces et les énergies des acteurs exerçant dans le pastoralisme. Car ce secteur était jusque-là très peu pris en compte dans les politiques publiques. De plus, les OSC pastorales évoluaient en rang dispersé, déplore-t-elle.
Boubacar Maïga, coordonnateur du Réseau de Communication sur Pastoralisme, estime qu’il faut que les OSC « aient à l’esprit l’intérêt supérieur des pasteurs » et d’œuvrer ensemble avec des actions pertinentes pour les prochaines années. Pour cela, il ajoute qu’il faut l’engagement de chacun des OSC, une synergie d’action et surtout de mettre de côté les intérêts personnels et les querelles de leadership. Il souhaite que cet outil soit efficace et soulage les acteurs.
Hassan Barry, président de la Rencontre citoyenne des éleveurs agropasteurs Boromo, soutient. Pour lui, cette Alliance porte les craintes et les espoirs des pasteurs. C’est pourquoi les OSC pastorales se doivent d’être solidaires et aller en front commun pour influencer les politiques et les décisions.
Capitaliser les acquis
Pour Mme Valéa, il faut capitaliser les acquis car c’est grâce à cette mobilisation que les perceptions sur le pastoralisme ont commencé à changer. En effet, la loi d’Orientation sur le pastoralisme, qui a été adoptée en 2002, est en passe d’être révisée avec la mise en place d’un comité interministériel de relecture de ladite loi en août 2020 ; afin de prendre en compte le nouveau contexte, notamment les changements climatiques, la décentralisation, le genre.
La participation des OSC aux foras est devenue plus importante et une solidarité accrue existe entre les OSC pastorales. Raison pour laquelle, l’Alliance doit organiser les concertations entre les OSC pastorales et leur participation aux rencontres concernant les pasteurs pour justifier de son efficacité.
Correspondance particulière
Source : lefaso.net
Faso24