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Déclaration de dons et cadeaux : « Nous n’avons pas encore vu une bête avec des cornes dans la cour de l’ASCE », clarifie Luc Marius Ibriga

Au cours de la présentation du rapport sur l’état de la corruption au Burkina Faso, vendredi 9 octobre 2020, un confrère a confié qu’à plusieurs reprises, des ministres, lors de leurs tournées, ont reçu en guise de cadeau de gros béliers dont la valeur est supérieure aux 35 000 F CFA autorisés par la loi. Présent à la cérémonie, le Contrôleur général de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de la lutte contre la corruption (ASCE/LC), Dr Luc Marius Ibriga, a été invité à dire un mot sur la question.

Mercredi 27 avril 2016, le Conseil des ministres prenait un décret portant fixation du seuil des dons, cadeaux et autres avantages en nature non soumis à la déclaration et les modalités de remise à l’autorité publique des dons, cadeaux et autres avantages en nature soumis à la déclaration. L’adoption de ce décret permettait de fixer le cadre réglementaire conformément aux articles 31 et 32 de la loi N°004-2015/CNT du 03 mars 2015 portant prévention et répression de la corruption au Burkina Faso.

Voici ce que dit l’article 2 du décret : « Il est interdit aux agents publics cités à l’article 3 de la loi susvisée dans l’exercice de leur fonction ou à l’occasion de l’exercice de leur fonction, d’accepter un don, un cadeau ou tout autre avantage en nature à l’exception de l’hospitalité conventionnelle et des cadeaux mineurs dont la valeur ne saurait excéder trente-cinq mille (35 000) francs CFA.

La loi est-elle respectée par les ministres qui continuent de recevoir des cadeaux de plus de 35 000 F CFA, comme l’a confié un journaliste vendredi 9 octobre, à la présentation du rapport du REN-LAC sur l’état de la corruption au Burkina Faso ?

L’alibi des autorités

Pour le Contrôleur général de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de la lutte contre la corruption (ASCE/LC), Dr Luc Marius Ibriga, si le cadeau est remis pour témoigner de l’hospitalité, le ministre doit le déclarer à l’ASCE-LC. « Mais, regrette-t-il, le mécanisme n’est pas encore au point parce qu’on doit désigner une structure pour recevoir ce cadeau ». « Ce qui est utilisé actuellement comme alibi, poursuit Luc Marius Ibriga, c’est que soit l’on a donné le cadeau aux agents de sécurité pour qu’ils se le partagent, ou bien on l’a remis à la Maison d’arrêt de correction de Ouagadougou pour nourrir les prisonniers ».

« Il faut dissuader les populations »

A en croire le Contrôleur général de l’ASCE/LC, il n’existe malheureusement aucune trace de ces gestes de générosité envers les agents de sécurité ou des prisonniers. « Il faut dissuader les populations de faire les cadeaux », estime-t-il avant de clarifier avec un brin d’humour « Jusque-là nous n’avons pas reçu de déclaration, nous n’avons pas encore vu une bête avec des cornes dans la cour de l’ASCE. ».

HFB

Lefaso.net

Source : lefaso.net

Faso24

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