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Réconciliation nationale : « Pourquoi avoir une haine au point de ne pas pardonner ? », Dr Justine Couldiati/Kielem

La « réconciliation et le renouveau du Burkina », c’est sa vision à travers son mouvement politique, le Mouvement pour la Réconciliation et le Renouveau du Faso (MRF). Parmi la liste des 23 Burkinabè à déposer les dossiers pour la présidentielle du 22 novembre 2020, Dr Justine Couldiati a vu sa candidature invalidée, avec sept autres, par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

De sa motivation pour la présidence du Faso, son regard sur la situation de crise au Burkina et dans l’espace sahélo-saharien, le drame de Yirgou, le besoin de la réconciliation nationale…, la sociologue ne voile pas ses mots pour dénoncer, condamner, apprécier ou proposer.

« L’exclusion n’a jamais aidé une famille nucléaire, à plus forte raison un pays. Même si vous réunissez 90% de la population autour de la table familiale, les 5,10% que vous allez exclure, même s’ils sont conscients que les décisions prises sont acceptables, mais le fait qu’ils soient exclus, ils n’accepteront jamais. Que nous nous retrouvions autour d’une table, les uns et les autres reconnaissent ce qu’ils ont fait de mauvais, mais qu’on leur reconnaisse aussi ce qu’ils ont fait de bien.

Je vous prends un exemple : la guerre de Noël, où était notre papa Saye Zerbo (chef de l’Etat de la Haute-Volta du 25 novembre 1980 au 7 novembre 1982, ndlr) ? En prison. Lorsqu’on est parti le chercher, on l’a amené là où il fallait faire les plans de guerre et il a travaillé avec tout le monde et lorsque ça a marché, qu’est-ce qu’on a fait ? On l’a ramené chez lui, la prison était finie. Pourquoi avoir une haine au point de ne pas pardonner ? Est-on chrétien ? Est-on musulman ? », s’est appesantie Dr Justine Couldiati/Kielem.

Ancienne présidente de la plateforme des femmes du G5 Sahel, elle pense que ce n’est pas par les bureaux que l’organisation sous-régionale de lutte contre le terrorisme parviendra à son objectif. « Je vais demander à tous ceux qui contribuent dans le G5 Sahel, combien vont dans l’armement, combien vont dans la formation des forces spéciales et combien vont dans les missions. C’est triste. On ne peut pas demander à des pays pauvres (Mali, Niger, Burkina, Mauritanie, Tchad) de contribuer à hauteur de deux milliards par an, et plus d’un milliard cinq cent millions, c’est pour s’occuper de ceux qui sont dans les bureaux ; leurs émoluments et leurs enfants. Que voulez-vous qu’on fasse ? Et dire aux gens d’amener l’argent pour gérer les questions sécuritaires, quand on sait que certains mêmes (partenaires étrangers, ndlr) sont peut-être complices de la situation que nous vivons. Je ne pense pas que le G5 Sahel peut gérer quoi que ce soit », s’insurge Dr Justine Couldiati. Suivez sur Lefaso TV, l’intégralité de cette interview qu’elle nous a accordée le 10 octobre 2020.

Edouard Samboé

Oumar Ouédraogo

Adjaratou Tall

Lefaso.net

Source : lefaso.net

Faso24

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