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Sissili /Retrouvailles Léo 2023 : la Culture comme plat de résistance 

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Sissili /Retrouvailles Léo 2023 : la Culture comme plat de résistance 

Léo, (AIB)- La ville de Léo a vibré, le samedi 9 décembre 2023, au rythme de la 6 ème édition de cet événement culturel dénommé « Les Retrouvailles de Léo ». Conférence et soirée culturelle sont les activités phares qui ont meublé cette 6 ème édition placée sous le thème: » La Culture, un puissant levier pour la promotion de la cohésion sociale ».

Organisée par l’association « A Bura Ne Baà » cette 6 ème édition des Retrouvailles Léo a bénéficié de l’accompagnement du ministre en charge de la Fonction publique, Bassolma Bazié, celui en charge de la Justice et des Droits humains, Edasso Rodrigue Bayala, ainsi que du secrétaire général du gouvernement, Jacques Sosthène Dingara.

Ces trois personnalités étaient effectivement présentes pour communier culturellement avec la population de Léo sortie massivement pour la circonstance.

Ainsi donc, c’est avec la conférence publique sous le thème « La Culture, un puissant levier pour la promotion de la cohésion sociale » que les hostilités ont débuté. Qui mieux que le ministre d’État, Bassolma Bazié, pour éplucher ce thème d’actualité?

En effet, après le mot de bienvenue du président de la délégation spéciale de la commune de Léo, Kassoum Koalaga, le conférencier du jour, dès l’entame de son propos, a mis en exergue l’importance de la culture en tant que pilier fondamental de la cohésion sociale depuis des temps immémoriaux dans la société traditionnelle africaine.

Il a souligné l’impact positif de la diversité culturelle dans le tissu social, mais aussi l’urgence de préserver et promouvoir les traditions et les arts locaux.

Dans sa verve qu’on lui connaît, Bassolma Bazié a exhorté les participants à repenser le rôle de la culture dans la société contemporaine, où la technologie a souvent tendance à éclipser les valeurs traditionnelles. Il lui plu de faire un rappel historique de l’organisation traditionnelle de la société africaine qui a été << cartographiée en 1236 dans la charte de kurukanfuga >>.

Le ministre a passé en revue certains articles de cette charte qui, selon lui, « doivent être d’actualité dans notre société actuelle ».

Durant une heure et quarante-cinq minutes, le ministre Bazié a dépeint les fondamentaux de la vie sociale, décrit quelques symboliques culturelles africaines depuis la naissance de chaque individu jusqu’à sa mort.

Selon lui, l’organisation stratégique de la société africaine traditionnelle est basée sur quatre composantes à savoir l’armée (ceux qui portent les carquois et les flèches), la politique (ceux qui doivent diriger), la coutume (ceux qui doivent voir l’avenir) et la production (ceux qui doivent transformer la matière).

Cette organisation constituait sa puissance jusqu’à sa déstabilisation par l’esclavage et la colonisation.

Cependant, a-t-il fait remarquer, cette organisation stratégique a inspiré les grandes puissances actuelles.

Et au conférencier de déplorer la déliquescence actuelle de notre société sous l’influence des civilisations peu orthodoxes.

Aussi, a-t-il annoncé certaines réformes en projet dans l’agenda du gouvernement pour tenter de restaurer les valeurs culturelles endogènes à même d’insuffler le développement de notre pays.

Il s’agit principalement de la révision de la Constitution pour prendre en compte les réalités socio-culturelles du pays, les réformes judiciaires ainsi que la révision des curricula de l’éducation, etc.

Le conférencier a ensuite donné la parole aux participants qui ont partagé leurs visions et expériences sur le sujet. Les discussions ont mis en lumière la capacité de la culture à favoriser l’inclusion sociale en encourageant le dialogue interculturel et en célébrant la richesse des différences.

Les intervenants ont également mis en évidence le rôle des politiques culturelles et de l’éducation dans la promotion d’une société harmonieuse et équitable.

La conférence a été marquée par des moments de fortes émotions notamment lorsqu’un représentant d’une communauté autochtone notamment Sa Majesté Léo piyo Dan Zwè a pris la parole pour partager sa lutte pour préserver son patrimoine culturel et sa langue face à l’influence croissante de la mondialisation.

Cette intervention a souligné la nécessité pressante de protéger les cultures autochtones, qui sont souvent menacées de disparition. Selon le ministre, cette vision s’incruste déjà dans celle du gouvernement qui, au cours de son dernier conseil des ministres, a décidé de reléguer le français en second plan comme langue de travail et les langues nationales deviennent officielles.

« Nous devons vivre ce que nous sommes sans complexe » a conclu le ministre Bassolma Bazié.

Plus tard dans la soirée, la cérémonie d’ouverture des retrouvailles Léo, organisée par l’association À Bura Ne Baà a suivi la conférence dans une atmosphère de joie et de célébration. Cette cérémonie a été ponctuée de discours et prestations d’artistes.

Dans son intervention, le ministre de la justice et des droits humains, Edasso Rodrigue Bayala a mis l’accent sur la protection des droits culturels des populations, soulignant que la reconnaissance et le respect des diversités culturelles sont des éléments essentiels d’une société inclusive.

Il a souligné l’importance de garantir l’accès équitable à la culture pour tous les citoyens, tout en préservant les pratiques culturelles ancestrales qui contribuent à l’identité et à l’épanouissement des communautés. « Si nous voulons vivre longtemps et porter des fruits, nous devons retourner à nos racines » a t- il lancé.

Le secrétaire Général du gouvernement, Jacques Sosthene Dingara a mis en lumière les actions entreprises par le gouvernement pour soutenir les initiatives culturelles et renforcer les politiques de promotion de la diversité culturelle.

Il a souligné l’importance de l’éducation et de la sensibilisation pour favoriser la compréhension interculturelle, ainsi que l’engagement du gouvernement à soutenir les artistes et les acteurs culturels.

Les retrouvailles Léo sont un événement annuel visant à rassembler les communautés locales pour célébrer leurs traditions, leurs rites, et leurs liens intergénérationnels.

Les responsables de l’ssociation ont mis les petits plats dans les grands à travers une série de performances artistiques, mettant en valeur la richesse culturelle de la province de la sissili et offrant une plateforme aux talents locaux.

Des troupes de danses traditionnelles, de cirque et des artistes de musique moderne se sont succédés sur le podium au grand bonheur du public.

À noter qu’un hommage vibrant a été rendu à Julien Boutié Nignan, précédemment président de l’association A Bura Ne Baà et principal artisan de la création de cette belle initiative décédé le 1er novembre dernier.

Agence d’information du Burkina

OAN/hb/bz

 

 

 

 

 

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