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Le sens du patriotisme

Dans la guerre contre l’hydre terroriste dans laquelle le Burkina Faso est engagé, depuis sept ans, des voies et des voix discordantes se font depuis entendre sur le comment arriver à bout des terroristes. Le plus frustrant c’est bien cette autre guerre dans la guerre entre des partisans de telle ou telle puissance extérieure qui doit accompagner le pays des Hommes intègres pour vaincre l’hydre. Entre les pro-Français ou les pro-Russes, il y a comme un geste de fuite de responsabilité de la part de la jeunesse d’un pays en guerre.

Là où les populations attendaient des propositions d’engagements personnels pour monter au front, ces jeunes, organisés dans des structures dites organisations de la société civile, plaident quasiment tous pour la présence de forces extérieures au Burkina. Ils le disent avec force et conviction à troubler le sommeil de ces hommes et femmes de valeur qui, en 1932, se sont battus farouchement pour la reconstitution de la Haute-Volta, de ces compatriotes qui ont sué sang et eau pour l’indépendance de la Haute-Volta en 1960.

Voir ces jeunes crier et hurler pour l’arrivée dans notre pays de puissances extérieures, fait perdre tout espoir de voir ces mêmes jeunes se dresser devant un obstacle. Pourquoi vouloir que d’autres viennent combattre à la place des Burkinabè pour protéger des Burkinabè. Passe encore que ces jeunes, pris dans la nasse nationaliste, demandant des comptes à leurs gouvernants, qu’ils demandent aux pays voisins, notamment les pays côtiers de fermer, de concert avec les forces armées burkinabè, leurs frontières, afin de ratisser large dans ces zones frontalières. Ils auraient avec eux, les bilans élogieux des manœuvres militaires conjointes Burkina-Niger. Ils auraient avec eux, les résultats des sorties communes entre le Burkina et la Côte d’Ivoire. Si la coopération réclamée à cor et à cri, au prix de barrières sur les routes pour exiger cette présence, consiste à demander un équipement militaire adéquat et accéléré des FDS du Burkina, les Burkinabè silencieux, mais dont la voix compte, allaient applaudir.

Mais vouloir que des Russes, des Turcs ou n’importe quelle autre armée étrangère vienne se substituer aux soldats burkinabè, alors que des jeunes pleins de vitalité courent pour des postes « juteux » dans les nouvelles institutions, il y a de quoi avoir peur. Les Ukrainiens pourtant nous montrent la voie. Ils s’engagent massivement dans la guerre contre la Russie. Ils viennent de partout et de toutes les couches. Qu’est-ce qui empêche les Burkinabè, membres influents des OSC, de partir d’abord au front avant de revenir plastronner dans les médias ? Le Burkina qui fait appel aux retraités des contingents 2019, 2020 et 2021, ne le dit pas expressément, mais exprime un besoin de sang neuf dans les rangs des FDS. La preuve, le gouvernement prévoit le recrutement de 3 000 soldats. Et si à côté les différentes OSC, les responsables des partis politiques consentaient à mobiliser ne serait-ce qu’une vingtaine de personnes de leurs rangs ? Ce sera cet apport de plus, qui fera, à coup sûr, tilt dans les batailles à venir. Osons laisser la Russie comme les autres à l’écart, dynamisons certainement les réseaux des alliés sans a priori. A titre d’illustration, le Mali, la Côte d’Ivoire, le Niger, le Togo, le Bénin, mais plus loin l’Egypte, la Turquie, la Chine sont en bonne place du gouvernement pour une coopération militaire plus dynamique avec des résultats qui, nous l’espérons, ne tarderont pas.

Hier dans la guerre de Noël, le BAPIR (Bataillon populaire d’intervention rapide) était bien composé de CDR, mais de citoyens ordinaires. Alors pourquoi pas aujourd’hui ? Et il nous suffirait juste de mettre les actes en accord avec nos paroles de tous les jours.

Mahamadi TIEGNA mahamaditiegna@yahoo.fr

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