Les journées culturelles san ont ouvert leur porte le vendredi 30 octobre 2020 au restaurant Yelba sis à Zogona. En plus des expositions des produits artisanaux et des mets locaux, les organisateurs ont initié une conférence publique. C’est Dr Léonce Ky, directeur des sites classés patrimoine mondial et enseignant à l’université Joseph Ki-Zerbo qui a raconté l’histoire du peuple san.
De prime à bord, le conférencier a commencé par corriger une erreur sur l’appellation de ce peuple. Couramment, ils sont désignés sous le vocable « SAMO ». Mais en réalité, relate l’historien, ce sont plutôt des « Sanan » au pluriel, au singulier « San ». Ce groupe ethnique est localisé dans deux provinces de la Boucle du Mouhoun. Il s’agit du Nayala et du Sourou. L’installation dans ces zones est le fruit d’une migration. Des sources renseignent qu’ils sont venus du Fouta Djalon en passant par Bamako, Ségou et Djenné.
- Des produits exposés à l’occasion de la journée culturelle san
Au niveau de la mémoire collective, ces peuples seraient venus plutôt du ciel. La légende raconte donc que c’est Ky est qui descendu en premier. Il est suivi par Pare. C’est après que Toé est arrivé à son tour. Trois dialectes sont parlés. Il s’agit du Maka au Nayala, le Makia à Tougan et le Maya dans la zone de Gomboro. Les noms de familles sont entre autres Paré, Drabo, Boro, Toe, Ky, Zerbo, Nyamba… ces populations utilisent des prénoms dans leurs langues également. On peut citer : Topan, Lawako, Lawassela… ils ont pour cousin les « Bissas ». Les « Mossé » sont leurs esclaves dans la parenté à plaisanterie.
- Un archer san
Ces populations utilisent l’arc comme moyen de défense. La métallurgie du fer a également existé. Les sanan sont plus connus aussi dans le domaine de la lutte. Ils utilisent les masques pour la cohésion sociale, le vivre ensemble en harmonie. Après son exposé, Dr Léonce Ky a suggéré que les sanan donnent des noms du terroir à leurs enfants. Il a invité l’assistance à parler sa langue. Ils doivent également selon lui apprendre à leurs enfants à connaitre leur culture. Sinon, fait-il remarquer, la culture san risque de disparaitre au profit d’autres cultures.
- Sylvianne Goulois, membre du comité d’organisation et promotrice du restaurant yelba
Les participants disent avoir appris beaucoup d’enseignements. Ky Oscar Séraphin suggère que cette communication puisse être exposée aux jeunes. Pour lui, la culture san doit être enseignée aux enfants. Le comité d’organisation présidée par Sylvianne Goulois s’est dit satisfait de la tenue de l’activité. Elle a rappelé que l’objectif est de permettre aux uns et aux autres de connaitre leur propre culture. Cette édition vient après deux autres éditions consacrées à l’ethnie moaga et peulh. Rendez-vous est pris pour la 4e édition pour la promotion d’une autre ethnie.
Dimitri OUEDRAOGO
Lefaso.net
Source : lefaso.net
Faso24
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