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Théâtre : S’il faut vendre le Congo, combien vaut un Congolais ?

<div class&equals;"page-content">&NewLine;<p><span><strong>Une personne morte a-t-elle de la valeur &quest;  Pourquoi ne pas vendre le pays &quest; Les discussions se passent dans « <em>Plaidoirie pour vendre le Congo<&sol;em> » de Sinzo Aanza&comma; auteur congolais&comma; mis en scène par Aristide Tarnagda pour les 11<sup>e<&sol;sup> Récréâtrales&period; Ce titre un peu déstabilisant présente la déshumanisation de l’être sous un ton grave mais empreint d’humour&period;<&sol;strong><&sol;span><&sol;p>&NewLine;<p><span>C’est l’histoire d’une fusillade&period; Bilan 63 morts&period; Le gouvernement provisoire en place décide d’indemniser les familles des victimes&period; Le conseil du quartier est réuni pour décider du prix d’indemnisation des victimes&period;<&sol;span><&sol;p>&NewLine;<p><span>« <em>Beh&comma; une idée&comma; on fixe le prix en fonction des avoirs de chacun&comma; une personne qui était capable d’avoir 2000 dollars à son vivant&comma; ça veut dire qu’elle vaut 4000 dollars à sa mort<&sol;em> »&comma; tonne la voix de la comédienne Safoura Kaboré après plusieurs autres propositions&period;<&sol;span><&sol;p>&NewLine;<p><span>« <em>Non&comma; non&comma; non&comma; vous voulez dire que celui qui avait que 500f congolais&comma; ne vaut que 1000 f congolais à sa mort &quest; <&sol;em>»&comma; conteste un autre&comma; Kader Lassina&period;<&sol;span><&sol;p>&NewLine;<p><span>Et Nayandji kagara de dire<em>  &colon; « Bah&comma; les gens qui font les statistiques disent que nous vivons avec moins d’un dollar par mois<&sol;em> »&period;<&sol;span><&sol;p>&NewLine;<p><span>« <em>Ça veut dire que nous ne vivons même pas<&sol;em> »&comma; réplique Safoura Kaboré&period;<&sol;span><&sol;p>&NewLine;<p><span>D’autres vont plus loin&comma; il faut vendre le pays et se partager l’argent&period; Mais à combien et à qui faut-il le vendre &quest; Qui décidera de la vente du pays&comma; le conseil &quest; La diaspora a-t-elle son mot à dire puisqu’ils sont les fils du pays aussi &quest; Tant de questions qui divisent le conseil acculé par les populations qui attendent dehors&period;<&sol;span><&sol;p>&NewLine;<p><span>En fixant des prix par mort&comma; quel sens on donne à la vie aujourd’hui au Congo &quest; La morale est ainsi interrogée&period; Bien que la douleur existe chez les familles&comma; il faut penser à ceux qui restent en vie&period; C’est plutôt ce qui intéresse&period;<&sol;span><&sol;p>&NewLine;<p><span>La déshumanisation de l’être est poussée plus loin dans la pièce&period; Certains proposent même d’aller chercher des corps dans d’autres quartiers pour grossir les chiffres de leurs morts&period; Ce qui choque encore&comma; au-delà de banaliser la mort&comma; certains n’ayant pas de parent mort viennent réclamer un corps ou l’on propose d’offrir un mort ou deux&comma; voire trois à une autre pour peu qu’il parle bien ou pour son exploit&period;<&sol;span><&sol;p>&NewLine;<p><span>Plusieurs regards se dégagent&comma; le cynisme&comma; l’absurdité&comma; la cupidité du peuple&period; Dès qu’une once de conscience&comma; de moralité se dégage du lot&comma; elle est vite refoulée&period;<&sol;span><&sol;p>&NewLine;<p><span>Le conseil a eu le mérite de réunir toutes les forces vives&comma; l’église catholique&comma; l’évangéliste&comma; la femme d’affaire&comma; le boucher&comma; l’autorité&comma; le chef&period; Il suffisait d’un consensus&period; Mais hélas l’individualisme prime&period; Que dit la loi &quest; Là encore des zones d’ombres subsistent&period;<&sol;span><&sol;p>&NewLine;<h3><span><strong>Humour<&sol;strong><&sol;span><&sol;h3>&NewLine;<p><span>Le peuple est présenté et interagit avec le conseil dans un dispositif assez recherché&comma; un mur imaginé des mains du coordonnateur général de la scénographie des Récréâtrales&comma; depuis près de 18 ans&comma; Patrick Janvier&period; Un mur de pailles sur lequel est accrochée une fenêtre en fer et à travers laquelle les habitants s’adressent au conseil à l’intérieur&period;  Le bruit de voix préenregistré mis en fond sonore donne l’impression d’une foule plus nombreuse de la rue qui se grouille&period;<&sol;span><&sol;p>&NewLine;<p><span>Près de 2 heures 30 que dure la pièce&comma; le conseil ne se décidera pas et l’Etat fixe à 30 dollars le prix d’un mort&period; C’est la déception&comma; les projets des uns et des autres tombent à l’eau&period; « <em>30 dollars&comma; le prix d’un mouton au Congo &quest; »&period; <&sol;em> Faut-il accepter cette somme ou la mettre  à profit d’un projet pour le quartier &quest; Les avis sont encore partagés&period;<&sol;span><&sol;p>&NewLine;<p><span>Tant de malheurs relatés avec humour&period; Le public rit beaucoup&comma; accroché aux lèvres des comédiens attendant la moindre ineptie qui sortira de la bouche&period; La tonalité grave est entonnée lorsqu’il s’agit de dire le texte&period; Pour amener le spectateur dans l’univers congolais de l’auteur&comma; les comédiens bien que de nationalités différentes &lpar;Congo&comma; Tchad&comma; Burkina&comma; Côte d’Ivoire&rpar; sous la houlette de Artistide Tarnagda&comma; font l’effort de l’accent congolais&period; La langue française est dite avec de petites expressions congolaises mais aussi celles du  Burkina&period; Entre interactions des comédiens&comma; les textes&comma; on a les intermèdes musicaux avec la guitare acoustique et chant congolais&period;<&sol;span><&sol;p>&NewLine;<p><span>Sinzo Aanza n’attaque pas de façon frontale la politique de son pays&comma; mais il s’inspire des histoires récentes de répression de la foule au Congo&period; La banalisation de la vie humaine&period; Mais un fait qui n’est pas propre qu’au Congo&period; Car il n’est pas rare de voir les politiques en Afrique pour prendre le pouvoir ou s’y maintenir&comma; tirer sur le peuple et proposer l’indemnisation des familles après coup&period; Mais quelle somme comme indemnisation&period; Même là il y a toujours une exploitation de la misère&comma; de la souffrance des pauvres pour se donner bonne conscience&period;<&sol;span><&sol;p>&NewLine;<&sol;div>&NewLine;<p>Source &colon; <a href&equals;"https&colon;&sol;&sol;www&period;burkina24&period;com&sol;2020&sol;11&sol;05&sol;theatre-sil-faut-vendre-le-congo-combien-vaut-un-congolais&sol;" target&equals;"&lowbar;blank" rel&equals;"noopener noreferrer">Burkina24&period;com<&sol;a><&sol;p>&NewLine;<p>Faso24<&sol;p>&NewLine;

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