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Région de l’Est : « Abandonnée », les fils de la localité veulent s’unir pour bâtir


« Délaissée » selon ses filles et fils, la région de l’Est peut compter sur ses enfants pour la défendre au plan du développement. Organisés autour du Mouvement pour la Renaissance de l’Est/ Gulmu, ces derniers ont tenue une conférence de presse le samedi 14 novembre au Conseil régional de la région sur le thème: « La région de l’Est à la croisée des chemins : rôle et responsabilité des filles et fils ». C’était le lieu pour les conférenciers de faire le diagnostic et de se constituer en force de propositions pour le rayonnement de leur localité.

Malgré le fait de constituer 17 % du territoire burkinabè avec 5 provinces, de constituer la 4e démographie régionale et d’être aussi la 4e région plus importante en matière de contribution au Produit intérieur brut (PIB), selon le rapport de la Chambre de Commerce et d’Industrie, à travers les secteurs de l’élevage, de l’agriculture, du tourisme, et même du transport (la région partageant trois frontières dont le Bénin, le Niger et le Togo), les fils de la région de l’Est font le constat d’un « contraste manifeste » entre « son faible niveau de développement et ses potentialités ». « Nous notons que le contraste est saisissant quant à la répartition des ressources nationales entre les régions », a déclaré le porte-parole du mouvement, Pougda Rodrigue Gnoula.

Contrastes qu’il a justifiés par « le mauvais état des routes ; le grand banditisme avant et l’hydre terroriste maintenant ; la mauvaise pratique politique ». En effet, du « mauvais état des routes », le Mouvement pour la Renaissance du Gulmu/ Est, a souligné le changement d’itinéraire de la plupart des compagnies de transports qui traversaient la Région pour rallier les pays voisins au regard de « l’impact des routes sur leurs flottes en termes d’amortissement et les autres désagréments tels que les pannes régulières, les pertes de temps…». Une situation qui impacte négativement le secteur du transport dans la région selon les conférenciers. 

Un autre écueil au développement de la région de l’Est selon M. Gnoula et ses camarades, c’est « le grand banditisme avant et l’hydre terroriste maintenant qui ont réduit les capacités productives de la région ». A l’en croire, si le grand banditisme impactait négativement le commerce dans la localité, maintenant c’est le terrorisme avec son lot de conséquences ( pertes en vies humaines, de déplacement massif des populations avec une crise humanitaire sans précédent, déchirure approfondie de la cohésion sociale ) qui met à mal les initiatives de développement de la région.

En outre, au plan politique, le diagnostic sans complaisance du mouvement culpabilise aussi bien les pratiques des filles et fils de la région que la gouvernance au plan central. « Le sorcier ne peut tuer quelqu’un que s’il a un complice au sein de la famille de ce dernier », a fait remarquer Pougda Rodrigue Gnoula, dénonçant le comportement des natifs du Gulmu ayant fait de « la politique un instrument d’ascension sociale personnalisée au détriment de la construction de l’édifice collectif ».
Aussi, « la politique centraliste des gouvernements successifs depuis plusieurs décennies qui se traduit par une exploitation abusive des ressources de la Région doublée d’une répartition inique et inéquitable des ressources de la croissance nationale », est à la base du « faible niveau de développement du Gulmu selon ce dernier. C’est fort de tout ce constat, qu’en cette période électorale, le Mouvement de la Renaissance du Gulmu/ Est voit le jour pour se positionner et défendre les intérêts de la région.

Les participants à la conférence de presse du mouvement pour la Renaissance de la région de l’Est

Une force de proposition pour le développement de la région de l’est

« C’est dans un contexte de frustrations généralisées inhérentes au sentiment d’abandon et de mépris de la part des différents gouvernements qui se sont succédé, ainsi que des leaders politiques de la région que le mouvement a vu le jour », a expliqué le porte-parole du mouvement, avant de décliner clairement les objectifs du mouvement.

Il s’agit entre autres, de « mener la réflexion sur les différents secteurs de développement de la région; proposer des solutions aux problèmes identifiés ; mener des actions d’éducation des populations sur toute thématique pertinente en lien avec le développement de la région, mener des actions de renforcement de la cohésion au sein des communautés vivant dans la région… ». Concrètement, le mouvement qui se veut apolitique même s’il admet que ses actions sont politiques, entend constituer « une force de propositions » pour créer les conditions de la renaissance de la région à travers l’éducation citoyenne.

Par ailleurs, convaincu que « les hommes politiques ont démontré leurs limites », et surtout qu’ « en matière de changement, les vrais acteurs sont de la société civile et des médias », le mouvement entend s’inscrire dans cette logique pour véhiculer son message de fédération des filles et fils de la région vers un seul objectif, le développement du Gulmu.

Franck Michaël KOLA

Minute.bf

Source : Minute.bf

Faso24

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