Les épices, c’est sa passion. Sigui Félix Kaboré, 22 ans, a abandonné les études à l’université pour se lancer dans le conditionnement et la commercialisation d’épices en tout genre. Avec la première tranche du FONER (Fonds national pour l’éducation et la recherche) soit 50 000 F CFA qu’il perçoit, il met sur pied l’Epicerie Zinnondo en 2019. Si l’entreprise n’a qu’une année d’existence, il se réjouit déjà du chemin parcouru et nourrit l’ambition de devenir le premier distributeur d’épices au Burkina Faso.
Son inspiration, c’est sa grande-sœur Lydie Tounkara/Kaboré. Cette femme qui évolue dans la commercialisation d’épices, lui a donné le goût de l’entreprenariat, mais surtout de la vente d’épices. C’est en l’aidant à vendre que Félix Kaboré s’est rendu compte du potentiel qui existe sur le marché des épices au Burkina Faso. En 2017, alors en classe de terminale, il décide d’en commercialiser aussi.
Malheureusement, il n’arrive pas à écouler sa marchandise comme il se doit et finit par jeter l’éponge. Après l’obtention du Bac, il s’inscrit en première année de finances-comptabilité. Mais Félix n’arrive toujours pas à oublier sa passion pour les épices.
Après la première année à l’université, il arrête ses études et décide de revenir à sa passion et de se donner les moyens de réussir quoi qu’il arrive. C’était sans compter les réticences de sa mère, qui voit en ce commerce, un travail de femme. Mais Félix tient mordicus et lance son entreprise en 2019.
Avec la première tranche du FONER, soit 50 000 F CFA, il met sur pied l’Epicerie Zinnondo. L’entreprise conditionne et vend toutes sortes d’épices : poivre noir et blanc, cumin, noix de muscade, clou de girofle, anis, graines de chia, fenugrec, paprika, thym, etc. Au début, les épices sont conditionnées dans des sachets. Puis, sur suggestion de ses clients, il opte de les conditionner dans de petits pots, qu’il achètera avec la 3e tranche de son FONER, et vend les épices ainsi conditionnées à 500 F CFA et 1 000 F CFA.
Pour voir grandir son entreprise et devenir comme il le souhaite, premier distributeur d’épices au Burkina Faso, Félix Kaboré ne compte pas ses heures. Les difficultés, ce n’est pas ce qui manque. Entre moqueries dont il est souvent victime quand il aborde les clients et difficultés d’approvisionnement, Félix n’a qu’une idée en tête : atteindre ses objectifs.
- Une vue des épices.
Une année d’existence et des revenus encourageants
L’Epicerie Zinnondo n’a qu’un an d’existence, mais déjà son promoteur se réjouit du chemin parcouru. Devant la demande sans cesse grandissante, Félix Kaboré a recruté deux personnes qui l’aident dans le conditionnement et la vente des épices, dont la livraison est d’ailleurs gratuite partout à Ouagadougou. Il confie que les week-ends, munis de leurs sacs à dos remplis de pots d’épices, ils sillonnent les artères de la capitale burkinabè à la quête de clients et écoulent entre 25 000 F CFA et 30 000 F CFA d’épices par jour.
Les jours ouvrables, les ventes chutent ; néanmoins, ils arrivent à écouler entre 15 000 et 20 000 F CFA par jour. De quoi lui permettre de se prendre en charge, de payer ses employés, mais aussi de venir en aide à sa mère qui, aujourd’hui, accepte le choix de son fils et ne cesse de l’encourager dans la voie qu’il a choisie.
- Félix Kaboré (au milieu) entouré de ses deux collaborateurs.
En attendant de se trouver un local, c’est à domicile que Félix conditionne les épices qui, insiste-t-il, sont 100% naturels. Dans les jours à venir, il compte ouvrir une boutique pour faciliter à ses clients l’acquisition de ses produits.
Pour ce jeune entrepreneur qui soutient volontiers que l’école n’est pas la seule voie de réussite, abnégation et persévérance sont les maîtres-mots.
Numéro de l’Epicerie Zinnondo : 70 11 16 97
Page Facebook : Epicerie Zinnondo 100% naturel
Justine Bonkoungou
Lefaso.net
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