Pour son avant-dernier meeting régional, Zéphirin Diabré a fait rugir le lion à Banfora, chef-lieu des Cascades. C’était dans l’après-midi de ce mercredi 18 novembre 2020 devant de nombreux partisans sortis pour d’ores et déjà le « proclamer » président du Faso. A cette étape, Zéphirin Diabré a eu un ton de fermeté sur les « velléités » de fraudes.
Comme dans les onze étapes jusque-là parcourues, c’est avec slogans et cris de guerre, que le candidat a été reçu dans la cité du paysan noir, Banfora. Après des visites aux autorités coutumières et religieuses, la délégation a mis le cap sur le meeting.
A la tribune, Zéphirin Diabré a confié qu’on lui avait dit que dans les Cascades, le « lion » n’existait pas.
« Je vois qu’ils ont menti ; la région des Cascades est toujours la maison des lions », nargue-t-il en prenant à témoin la mobilisation.
Zéphirin Diabré est ensuite revenu sur le bilan du président sortant, qu’il a démonté.
« Lutte contre le terrorisme, 00/20. Lutte contre la corruption, 00/20. Réconciliation nationale, 00/20. (…). Préparation du 11 décembre 2020 à Banfora, 00/20… Il faut, dès le 23 novembre, commencer un nouveau Burkina », peint-il.
Avant de quitter le parloir, le chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso, Zéphirin Diabré, s’est voulu clair et ferme sur les questions de fraudes. « S’il y a fraudes, je vais refuser de reconnaître les résultats, et vous savez ce que vous devez faire ».
Son intervention a été précédée de plusieurs autres, représentant les couches sociales. Djakaridja Soulama, responsable à l’organisation du meeting régional a soumis des doléances « au futur président ». Il s’agit entre autres du redécoupage de la région des Cascades, dès son accession au pouvoir. En effet, selon M. Soulama, le découpage actuel de la région en deux provinces (la Comoé et la Léraba) est un handicap à son développement. Localité stratégique de par sa situation géographique (région frontalière), elle pourrait mieux profiter sa position, si des préalables sont levés, explique-t-il. Parmi ces conditions, les retenus d’eau, le désenclavement interne.
« Le pouvoir du MPP a eu le malheur d’installer un presimètre pour évaluer leur travail. Malheureusement, Roch Kaboré n’a jamais franchi la note de 4 sur 10. Alors, quand un élève doit redoubler et que vous le faites passer en classe supérieure, ne soyez pas surpris de ses résultats. A bon entendeur, salut ! », a avisé le porte-parole des anciens.
« Le Burkina Faso vit l’enfer depuis cinq ans, l’heure est venue de prendre des décisions courageuses », corrobore le représentant des jeunes, qui égrène des maux à la charge du pouvoir Roch Kaboré tels que l’insécurité, les déplacés, la corruption.
Il est temps donc de changer de choix, et ce choix, c’est Zéphirin Diabré, appuie-t-il.
« Vous êtes le président de la jeunesse, des enfants, des femmes, des anciens. Vous serez au pouvoir à partir du 22 novembre 2020.
Alors, les femmes des Cascades me demandent de vous dire de ne pas les oublier, car elles souffrent », s’est confiée la représentante des femmes. Elle a en outre, et comme doléances, énuméré les problèmes d’accès aux terres par les femmes, les difficultés d’accès aux Fonds de financement aux activités génératrices de revenus…
Gaoua se mobilise pour « rectifier l’erreur de 2015 »
Avant les Cascades, l’ancien directeur Afrique et Moyen-Orient du groupe AREVA était, la veille, dans la région du Sud-ouest, Gaoua. Là également, les militants, massivement, sortis, ont, à travers leurs représentants, exprimé un message de « ne plus commettre l’erreur de 2015 ».
« Nous sommes fatigués de la gratuité de soins gratuits sans médicaments. Nous sommes fatigués des Forces de défense et de sécurité tombées sur le champ de bataille. Notre intuition de mère nous dit que vous pouvez nous sortir de là.(…). La victoire est certaine. Nous faisons nôtre, notre slogan : Ensemble, sauvons le Faso », retient-on de l’intervention de la représentante des militantes du Sud-ouest.
« Zéphirin Diabré est un homme intègre, un homme loyal, un homme compétent, un rassembleur », magnifie le Samandin Naaba, pour qui, si la démocratie doit choisir, ce sera Zéphirin Diabré.
Le candidat Zéphirin Diabré, lui, a exprimé « satisfaction et admiration pour cette gigantesque mobilisation qui montre déjà que nous sommes résolument sur le chemin de Kosyam ».
Moment idéal pour revenir sur les piliers de son offre politique : la sécurité, la réconciliation nationale, la lutte contre la corruption, la réorientation de la formation des jeunes, la mise en place d’une banque spécialement destinée aux femmes, la révolution industrielle et agricole.
« Dès le 23 novembre matin, ils (terroristes) vont savoir qu’il y a un garçon à Kosyam », a promis Zéphirin Diabré avant d’exhorter :
« Soyez des femmes et des hommes dignes du Sud-ouest. Cette fois-ci, on ne laissera personne voler notre victoire, ça c’est clair ».
Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net
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