L’Association des jeunes pour le développement durable au Burkina Faso (AJDD/BF) a lancé officiellement son deuxième rapport annuel sur la présence des jeunes dans la gouvernance 2020. La synthèse de ce rapport a été présentée aux journalistes ce jeudi 19 novembre 2020 au siège de l’association sis à Ouagadougou.
C’est un rapport qui vient appuyer celui de juin dernier, sur des points qui ont trait à la présence des jeunes dans la gouvernance. La participation de toutes les couches sociales, surtout des jeunes et des femmes, à la gouvernance est un facteur très important qui pourrait favoriser le développement inclusif. Dans cette logique, l’Association des jeunes pour le développement durable au Burkina Faso (AJDD/BF), depuis sa création, milite pour la présence des jeunes dans la gouvernance. « Des citoyens, les jeunes et les femmes doivent être au centre de l’attention en matière de gouvernance, aussi bien sur le plan stratégique et représentatif », a indiqué Cheick Fayçal Traoré, Directeur exécutif de l’AJDD/BF, qui note en effet, que les jeunes sont environ 32,8% de la population burkinabè et selon les estimations de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), environ 40% du corps électoral, dont 52% des 2 300 000 nouveaux inscrits sur le fichier électoral.
Le précédent rapport sur la présence des jeunes dans la gouvernance en 2019, publié par l’AJDD/BF, a mis en exergue, à en croire M. Traoré, le « consensus général quant au fait que les jeunes ne doivent plus rester en marge de la société ». Ledit rapport a donc fortement recommandé l’adoption d’un pacte de gouvernance intergénérationnelle, l’accent à mettre sur l’autonomisation des jeunes et l’impératif de documenter la contribution des jeunes au développement et à la gouvernance par la publication annuelle d’un rapport.
« Trio de queue«
Cheick Fayçal Traoré pense ainsi que « les élections présidentielle et législatives du mois de novembre 2020 offrent une bonne opportunité de réaliser la participation effective des jeunes à la gouvernance ». Partant du constat qu’il pourrait avoir un hiatus « entre le discours bien achalandé des acteurs politiques sur le rôle des jeunes dans la gouvernance et leur prise en compte effective », l’AJDD/BF a proposé dans son rapport, une analyse et des scénarii pour la gouvernance post-2020 prenant en compte les jeunes et a formulé des recommandations précises pour assurer une présence effective des jeunes dans la gouvernance après 2020. Ainsi, l’association a touché un échantillon composé de 30 partis, regroupements et mouvements politiques ou d’indépendants en lice pour les élections législatives de 2020. Dans son analyse de la situation, il était question pour l’association de comptabiliser le nombre de jeunes hommes et femmes présents sur les listes de candidatures des entités en lice pour les élections législatives, selon les listes de candidatures disponibles, de faire une comparaison factuelle des taux des entités en lice pour les élections et d’émettre des hypothèses.
De cette analyse, il ressort que sur 1291 candidatures présentées, 571 sont des jeunes. Les trente partis de l’échantillon présenteront, selon le principal conférencier qui a fait la synthèse du deuxième rapport de l’AJDD/BF, un total de 5 412 candidats dont 2 156 jeunes, soit 40% des candidats. Sur le même échantillon, 23 présentent plus de 30% de jeunes sur leurs listes de candidatures. Les jeunes femmes représentent environ 23% de l’ensemble des candidatures présentées et près de 58% des jeunes. Toutefois, elles ne représentent que 27% des jeunes candidats titulaires, a fait savoir M. Traoré qui déplore le fait que le trio de tête des partis politiques au Burkina Faso (le MPP, l’UPC et le CDP, si l’on s’en tient pour le moment aux élections législatives de 2015) se retrouve aujourd’hui être « le trio de queue » en matière du positionnement des candidatures des jeunes pour les élections à venir.
Il a souhaité qu’il y ait au moins, une dizaine de jeunes dans le nouveau parlement. Il a aussi invité les responsables politiques à nommer au moins un jeune dans une équipe de cinq membres de cabinet ou de chargé de mission dans les différents départements ministériels.
Armand Kinda
Minute.bf
Source : Minute.bf
Faso24
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