Elections 2020 au Burkina Faso : « Le candidat du MPP n’ose même pas rêver passer au premier tour » (Zéphirin Diabré)
A quelques heures de la fin de la campagne électorale, Zéphirin Diabré et son parti l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC) vont animer dans l’après-midi de ce 20 novembre 2020 leur meeting de clôture à Bobo-Dioulasso. Avant même ce dernier show, Zéphirin Diabré tire déjà un bilan satisfaisant de sa campagne et nourrit de réels espoirs quant à son accession à la magistrature suprême.
Après trois semaines à parcourir les villes et campagnes du Burkina, Zéphirin Diabré tire un bilan satisfaisant de sa tournée au regard de l’affluence constatée lors de ses meetings. « Je tire à ce stade un bilan extrêmement satisfaisant de cette campagne en me référant à la campagne de 2015. Je vois endroit après endroit comment est-ce que le parti a monté en puissance, si je dois mesurer à travers l’affluence des participants », s’est réjouit le candidat du ‘’parti du lion’’.
A travers cette campagne, ‘’Zéph’’, comme le surnomme ses partisans, dit avoir vu « un peuple triste, désabusé et qui ne croit plus en l’avenir, sans doute en raison de la situation que vit le pays, situation qui est du fait de la responsabilité de l’équipe du MPP et de ses alliés qui gouvernent actuellement au Burkina Faso».
« Du même coup, on sent qu’il y a une volonté réelle de changement mais un espoir immense placé en l’alternance et c’est d’ailleurs une pression très forte pour nous qui allons arriver bientôt aux affaires », a-t-il ajouté tout en égrenant les défis auxquels il devrait s’attaquer en tant que président du Faso. Ces défis tournent essentiellement autour de l’insécurité, la réconciliation nationale, la cohésion sociale, la corruption, le manque d’emploi pour les jeunes, le manque d’emploi et de ressources pour les femmes, la question de l’école, la question de la santé…
Toutes ces préoccupations, de l’avis du candidat de l’UPC, trouveront réponses s’il est élu au soir du 22 novembre 2020. « Notre programme, explique-t-il, traite de toutes ces questions avec des idées novatrices qui, si elles sont mises en œuvre à l’issue de l’élection du 22 novembre 2020, permettront un nouveau départ pour le Burkina ».
Le candidat arrivé deuxième en 2015, est conscient qu’il n’a pas de problème de notoriété, mais s’attend à ce que ceux qui l’ont voté en 2015 lui renouvellent leur confiance et que ceux qui ne l’avaient pas voté, lui apportent leur confiance cette fois-ci.
« Je dois dire que j’ai eu le sentiment que mon message a été entendu et surtout que ma candidature suscite espoir. Les gens veulent un changement et ils se disent que je suis le seul à pouvoir apporter un vrai changement », se convainc Diabré.
« Sur la question de la réconciliation, beaucoup m’ont dit qu’ils attendaient que je fasse quelque chose de fort parce que pour eux, je suis la seule personne en tant que candidat de l’UPC, à reconcilier un peu les Burkinabè. Parce que notre parti n’a pas de problème avec qui que ce soit. On n’a pas de passif, ni de crime de sang, ni de crime économique. Nous sommes les seuls capables de rassembler tout le monde. Moi je peux gouverner avec les uns à ma gauche et les autres à ma droite », a indiqué Zéphirin Diabré.
Le coup KO est un leurre
Réagissant à un récent sondage qui le place en troisième position, Zéphirin Diabré dit ne prêter aucune attention à ce sondage qui serait financé par le parti au pouvoir, le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP). D’après lui, qui connait le poids des principales forces politiques au Burkina, sait bien que « le candidat du MPP n’ose même pas rêver passer au premier tour ». Selon lui, ce sondage participe de la volonté du parti au pouvoir de préparer l’opinion à son « fameux coup KO » qui n’est qu’un leurre.
Revenant sur les velléités de fraudes rapportées dans les médias, le président de l’UPC et chef de file de l’opposition, a fait savoir que son parti est en train de compiler des éléments qu’ils attendent de confirmer.
Mais d’ores et déjà, la proclamation des résultats dès le 23 novembre est une hypothèse inenvisageable pour Zéphirin Diabré, qui veut que la Commission Electorale Nationale indépendante (CENI) prenne le temps qu’il faut pour bien compter les bulletins de vote.
« Il est hors de question que l’on se précipite pour proclamer les résultats le 23 novembre. Il faut qu’on compte manuellement et que l’on compte électroniquement et que les deux compilations soient confrontées avant qu’on annonce les résultats », persiste Diabré.
Le candidat de l’UPC, s’inspirant de l’acte qu’il a posé en 2015 en allant féliciter son adversaire avant même la proclamation des résultats, dit n’avoir aucun problème à reconnaitre les résultats, qu’il soit vainqueur ou perdant, mais à condition que les scrutins soient exempts de toute fraude.
« Quand c’est sincère, je n’ai absolument aucun problème à reconnaitre que je sois vainqueur ou vaincu. Mais si ce n’est pas sincère, je ne reconnaitrai pas les résultats et je veux que ce soit très claire. Je veux qu’on ait un processus qui soit constamment et que ce qui sort des urnes soit ce qui aura été mis par les Burkinabè », a conclu Zéphirin Diabré.
Maxime Kaboré
Burkina 24
Source : Burkina24.com
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