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Elections 2020 au Burkina : Des problèmes organisationnels ont émaillé le scrutin

Les Burkinabè étaient appelés aux urnes le dimanche 22 novembre 2020. Ils devraient voter pour deux scrutins. Il s’agit du choix du futur président du Faso mais aussi des députés à l’Assemblée nationale. Le processus ne s’est pas déroulé sans incident. Au contraire, l’on a pu constater des problèmes organisationnels.

La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) version Newton Ahmed Barry a fait son premier baptême de feu en termes d’organisations d’élections. Pour une première sous son magistère, on ne peut pas dire que tout s’est bien passé. Sur le plan organisationnel, des problèmes ont entaché le scrutin. Les bureaux de vote devraient en principe s’ouvrir sur toute l’étendue du territoire national de 6h à 18h.

Dans les faits, des bureaux ont ouvert tardivement. A l’école Petit Poucet 2 de l’arrondissement 5, à Ouagadougou, le bureau de vote N°1 s’est ouvert autour de 10h. Ces problèmes ont été constatés dans d’autres contrées. Certains ont même ouverts à quelques heures de la fermeture. C’est le cas bureau de vote n°8 de l’école C2 de Wemtenga (toujours à Ouagadougou) dont le dispositif de vote est arrivé après 17h.

Si des bureaux de vote ont pu s’ouvrir, certains n’étaient pas fonctionnels. Les documents n’étaient pas disponibles à certains endroits. Des fois, si ce n’est pas l’encre qui n’est pas disponible, c’est la liste des inscrits qui fait défaut. Des citoyens avaient également des cartes d’électeur sans pour autant arriver à localiser leur bureau de vote. Un autre fait non moins important, c’est la sensibilisation faite autour du scrutin. Des citoyens ne savaient pas comment voter. Au niveau d’une école de la patte d’oie où le candidat sortant a voté, une électrice à chiffonner son bulletin. On ne lui a pas appris à plier en quatre.

Une autre électrice à Bobo dioulasso a expliqué que son candidat était à une position X. Pour ce faire, elle a trempé sa main dans l’ancre. Après, il a mis sa main sur le bulletin en comptant de 1 jusqu’à X. Tous les autres candidats précédents ont bénéficié de ses largesses. Un bulletin nul donc. Pour les élections, il était interdit le port d’un téléphone portable ou d’un appareil photo. Si dans certains lieux, cela a été respecté, dans d’autres bureaux, cela a été occulté.

Toutefois, on note que jusque-là, personne n’a montré une image de lui entrain de voter son candidat.

Lors du dépouillement, des membres de bureau de vote ont commis des erreurs sur des documents officiels. C’est le cas du bureau de vote N°1 de l’école Petit Poucet 2 où des membres du bureau avaient mal suivi le dépouillement. Le nombre de votants avait dépassé le nombre de bulletins exprimés à la fin. Ils ont été obligés de reprendre le décompte.

L’un dans l’autre, ce sont des difficultés qui doivent donner des leçons aux membres de la CENI. Rappelons qu’elle est composée de 5 personnalités de la majorité, 5 de l’opposition et 5 de la société civile.

Le plus gros souci, il faut craindre que ces dysfonctionnements ne constituent des éléments pour certains de rejeter les résultats qui seront proclamés.

Dimitri Ouédraogo

Lefaso.net

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