Afin d’apporter des réponses aux questions de fond et de forme qui se posent aux entités de recherche, l’Université Joseph Ki-Zerbo, en collaboration avec les écoles doctorales et en partenariat avec l’Agence Universitaire Francophone (AUF) organise du 24 au 26 novembre 2020, un atelier pour la restructuration des entités de recherche de l’Université Joseph Ki-Zerbo.
L’une des missions régaliennes de l’Université en dehors de la formation, est la recherche scientifique qui se fait au sein des écoles doctorales. Une recherche scientifique qui doit être basée sur l’innovation, les infrastructures, les ressources humaines et le financement. Chose qui manque aux écoles doctorales des universités du Burkina.
« Quand on fait le point aujourd’hui, cette recherche bat de l’aile », dit Adjima Thiombiano, président Thomas Sankara. Car les laboratoires et les plateformes adaptés font défaut. Il faut donc une vision politique dans ce domaine pour des universités publiques avec des écoles assorties de laboratoires et des plateformes indiqués pour une recherche utile à la population.
« Je prends un exemple, le Burkina Faso dont l’économie est basée sur l’élevage et l’agriculture. Est-ce que ces chercheurs peuvent fabriquer aujourd’hui des matériels qui puissent aider nos braves paysans, nos braves agriculteurs dans les régions pour faciliter le travail et avoir une meilleure production ?», s’interroge-t-il.
Pour lui, seule la qualité de notre recherche conditionnera notre avenir et notre poids dans le concert des nations.
« Si vous regardez tous les pays du monde qui se développent, la Corée, le Japon, ils sont tous partis de la recherche. Ce sont les produits de la recherche qui sont valorisés, qui leur donnent la possibilité aujourd’hui d’avoir un poids conséquent au concert des nations», dit-il.
Au Burkina Faso, le financement de la recherche est public avec une faible participation du secteur industriel. Certes le gouvernement a fait des efforts, reconnait-il, mais « ce n’est pas suffisant ».
« La recherche scientifique est fragmentée au sein d’une multitude d’entités opérationnelles de recherche avec une faible masse critique, des laboratoires qui devraient constituer la force motrice de l’université manque encore », a déploré le président de l’Université.
Pour la vice-présidente en charge de la recherche scientifique, Olga Mélanie Lompo, la certitude est établie que l’avenir de notre recherche implique une organisation, un fonctionnement, un financement mieux adapté à ces objectifs. D’où cet atelier pour mûrir les réflexions, faire des propositions et demander à l’Etat un meilleur accompagnement.
Néanmoins, comment réussir un attelage entre la recherche universitaire et le monde de l’entreprise ? Comment financer la recherche scientifique ? Comment mobiliser les fonds privés et publics ou même de la coopération internationale pour dynamiser la recherche scientifique à l’université ? Autant de questions que les experts aideront à répondre et à trouver des pistes de solutions.
Le président garde espoir, parce que, dit-il, “les écoles doctorales existent, les personnes ressources sont là, il faut s’organiser davantage, donner une orientation politique de la recherche pour que nous puissions répondre aux attentes de la population pour un développement économique et social“.
Le professeur Bhen Skina Toguebaye du Sénégal, co-auteur du « Guide pour l’organisation de la recherche scientifique dans l’espace francophone en Afrique de l’Ouest », présentera l’ouvrage axé sur trois éléments que sont la définition de la politique nationale de la recherche, la typologie des structures de recherche et la gestion du cycle de vie des structures de recherche.
Ouangrawa Théophile, représentant de l’AUF se réjouit de la tenue de l’atelier pour accompagner à restructurer, à organiser les unités de recherche, toute chose en phase avec les actions de soutien, la stratégie de l’AUF qui ambitionne promouvoir une synergie entre les enseignants.
Source : Burkina24.com
Faso24
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