Chaque 20 novembre, le monde entier commémore la journée mondiale des droits de l’enfant. Pour marquer l’évènement, l’ONG SOS Villages d’Enfants Burkina Faso a organisé à la date indiquée, à Ouagadougou, un café débat autour du thème « comment garantir la protection des enfants dans un contexte de crises : rôles et responsabilités des parties prenantes ».
Les crises sécuritaire et sanitaire que connaît le Burkina Faso impactent fortement le bien-être des enfants. En effet, à la date du 19 novembre 2020, on enregistrait 638 291 enfants déplacés internes (EDI) qui ont dû fuir leurs zones d’habitation avec leurs parents du fait des attaques terroristes. 2 % de ces enfants ont déclaré avoir connu un épisode de violence physique et 6% ont été victimes de violence sexuelle. Un peu plus de 349 909 enfants ont dû renoncer à leur scolarité suite à la fermeture d’environ 2 512 écoles dans les zones à forts défis sécuritaires.
Les déplacements vers les zones plus sécurisées ont aussi engendré la perte de la documentation, 68% des EDI sont sans actes de naissance, rendant ainsi leur inscription dans leur nouvelle zone de résidence complexe. Et parce que leurs parents ont perdu leurs sources de revenus en fuyant les zones d’insécurité, certains de ces enfants sont exposés non seulement au mariage précoce mais aussi aux pires formes de travail comme dans l’orpaillage.
L’impact du Covid-19
Selon une étude réalisée par l’UNICEF, la crise sanitaire, engendrée par la pandémie liée au coronavirus a exacerbé les violences domestiques à l’encontre des enfants. Cette situation s’explique par le fait que la perte de revenus des parents a occasionné un stress chez ceux-ci, qui, ne pouvant plus répondre aux demandes de leurs progénitures, deviennent plus irritables au détriment des enfants. La pandémie liée au coronavirus a aussi impacté les services sociaux, notamment ceux au profit des enfants. Des acteurs, comme le ministère en charge de la question de l’enfant au Burkina Faso, arrivent difficilement à assurer le service d’assistance aux enfants dans le besoin, et cela pour plusieurs raisons telles que le manque de matériel de protection contre le Covid-19.
- M. Sankara, représentant de l’UNICEF
Sur le terrain de la lutte pour l’amélioration du bien-être des enfants, l’ONG SOS Villages d’Enfants Burkina Faso et ses partenaires mènent plusieurs activités dans plusieurs localités du pays, dont la région du Centre-Nord touchée par l’insécurité. SOS villages d’Enfants Burkina Faso, comme de nombreuses ONG, met en œuvre des projets d’urgence au profit des victimes de crises. L’organisation a ainsi mis en place à Kaya, des Espaces Ami des Enfants et des Espaces d’apprentissage temporaires pour répondre aux besoins des enfants. Le ministère de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille est également engagé aux côtés des acteurs de la société civile. Au compte de 2020, le ministère a renforcé les mécanismes communautaires de protection de l’enfant, élaboré des guides de gestion des Espaces Ami des Enfants et procédé au retrait d’enfants en situation de rue.
Egalement engagée dans la défense des droits de l’enfant, l’UNICEF a, en réponse de à la situation d’urgence que vivent les enfants déplacés internes, renforcé les capacités des acteurs et des institutions qui fournissent des services de prévention et de soutien aux enfants et familles affectés par la crise sécuritaire. Cette organisation onusienne a aussi contribué à renforcer le cadre légal et politique en faveur de la petite enfance, avec une attention particulière sur l’enregistrement des naissances et la justice pour mineurs. L’ONG Children Believe, qui intervient principalement dans la petite enfance, mène aussi des actions sur le terrain avec l’appui des associations partenaires, pour l’amélioration du bien-être des enfants. Ces actions portent entre autres, sur la lutte contre les mutilations génitales féminines et la déclaration des enfants à l’état civil.
La nécessité d’une synergie d’actions
Les ONG présentes au café-débat ont tous reconnu la nécessité d’une synergie d’actions afin de relever les innombrables défis qui se présentent à elles, notamment en ce qui concerne la prise en charge des enfants déplacés internes et ceux en situation de rue. Ce qui fait dire à Nyantudré Ousséni, directeur national de SOS Villages d’Enfants, qu’« une ONG ne peut à elle seule résoudre les problèmes liés à la prise en charge des enfants. L’ensemble des ONG qui interviennent dans le domaine de l’enfance devraient travailler ensemble. Il y a plusieurs secteurs dans la prise en charge des enfants comme l’éducation, la santé, la protection des droits, sans oublier les enfants à besoins spécifiques. D’où la nécessité d’unir les forces de tous les acteurs afin de répondre convenablement aux besoins de l’enfant ». S’unir et coordonner les actions à mener, permettront à ces ONG d’être plus efficaces sur le terrain et de toucher toutes les zones dans le besoin, surtout que les financements se font de plus en plus rares et que certaines zones sont difficiles d’accès par les acteurs humanitaires.
Pour rappel, SOS Villages d’Enfants Burkina Faso est une ONG qui, à travers les villages d’enfants SOS, accueille les enfants qui ont perdu la prise en charge familiale ou qui risque de la perdre pour différentes raisons.
Armelle Ouédraogo
Lefaso.net
Source : lefaso.net
Faso24
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