Le Conseil de l’entente (CE) a, du 16 au 25 novembre 2020, déployé une mission d’observation des élections présidentielle et législatives couplées du 22 novembre 2020. Cette mission était composée de neuf membres, dont sept experts des Etats membres (à l’exception du Burkina) et deux cadres du secrétariat exécutif.
Après avoir préalablement pris langue avec des autorités impliquées dans le processus électoral pour s’imprégner des préparatifs, la mission a pu suivre les phases d’ouverture, de déroulement, de clôture et de dépouillement dans plusieurs bureaux de vote de Ouagadougou, Tintilou, Kokologo, Poa, Koudougou, Pal-Naoyiri, Toécé, Guiba, Louiré, Manga, Zam, Mogtédo, Ziniaré et de Zorgho, totalisant une centaine de bureaux de vote observés.
La mission dit avoir noté de façon générale, le bon déroulement du scrutin dans les bureaux de vote, caractérisé par « l’accessibilité appréciable » de la majorité des bureaux de vote ; le calme et la sérénité générale des électeurs qui ont accompli leur devoir civique ; la maîtrise du processus électoral par les membres des bureaux de vote ; la présence notable des observateurs nationaux et internationaux ; le respect du secret du vote ainsi que le dépouillement public qui a permis la transparence et la crédibilité du scrutin, etc.
L’équipe de Kommabou Fandjinou, chef de mission, a cependant relevé des difficultés et dysfonctionnements au titre desquels, l’insuffisance de matériels essentiels (procès-verbaux et feuilles de dépouillement au début du scrutin), l’insuffisance de formation de certains membres de bureaux de vote ; l’implantation de certains bureaux de vote dans des locaux exigües ou en plein air (ce qui ne permet pas le déroulement normal du vote et compromet le caractère secret) ; la présence remarquée des éléments des forces de défense et de sécurité à l’intérieur de certains bureaux de vote sans la réquisition de leurs présidents.
- Kommabou Fandjinou, principal intervenant à la conférence de presse
Les observateurs déplorent les risques sécuritaires
S’ils ont salué le déroulement dans un climat de paix du scrutin, les observateurs du Conseil de l’entente disent cependant regretter de voir plusieurs citoyens burkinabè privés de leur droit de vote à cause des risques sécuritaires dans certaines localités.
« La mission du Conseil de l’entente salue la maturité politique du peuple burkinabè et tient à réaffirmer que les élections présidentielle et législatives qui viennent de se tenir, contribuent à ancrer davantage la démocratie et les principes de l’Etat de droit au Burkina Faso. Elle se félicite particulièrement de la signature par l’ensemble des acteurs politiques et des médias, du pacte de bonne conduite en amont du processus électoral ainsi que du vote de la diaspora », exprime Kommabou Fandjinou, cadre de l’administration togolaise.
Il appelle les acteurs à prendre en compte les insuffisances pour améliorer les fois à venir, car, convainc-t-il, les pays du Conseil de l’entente sont en transition démocratique. Il annonce dans cet esprit que le Conseil de l’entente tiendra incessamment un atelier international de partage de bonnes pratiques en matière d’élections.
Aux fins de contribuer à la consolidation des acquis démocratiques au Burkina, la délégation recommande de poursuivre le renforcement des capacités du personnel électoral, veiller à l’acheminement à temps et au complet du matériel électoral, renforcer le dispositif d’éclairage des bureaux de vote, envisager (à l’instar de certains pays membres du Conseil de l’entente) le vote par anticipation des forces de défense et de sécurité pour leur permettre de se consacrer entièrement à la sécurisation des lieux le jour du scrutin.
Elle invite les acteurs politiques et leurs partisans à attendre, dans le calme, la proclamation provisoire par la Commission électorale indépendante (CENI) et définitive par le Conseil constitutionnel des résultats et recourir exclusivement aux voies légales en cas de contestation desdits résultats.
« Au terme de sa mission, l’équipe des observateurs du Conseil de l’entente se satisfait du caractère démocratique, transparent et crédible des scrutins couplés des législatives et de la présidentielle du 22 novembre 2020 au Burkina Faso. La mission se réjouit que le Burkina, à l’instar des autres pays du Conseil de l’entente, s’inscrive dans la dynamique d’organisations régulières de consultations électorales démocratiques », conclut la mission.
O.L
Lefaso.net
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