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Présidentielle 2020 au Burkina : « La deuxième place ne nous dit rien », Adama Ouédraogo du bureau exécutif du CDP

La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a déclaré, ce 26 novembre 2020, le président sortant, Roch Kaboré, vainqueur du scrutin du 22 novembre. Eddie Komboïgo, candidat du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) arrive deuxième. Visiblement, ce n’est pas le rang que les militants veulent.

Il est 10 heures au quartier général (QG) du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), ce jeudi 26 novembre 2020, à Ouagadougou. Les militants arrivent à compte goute pour fêter la probable victoire de leur candidat Eddie Komboïgo. Mais pour l’instant, tout le regard est tourné vers la CENI qui doit livrer le verdict provisoire du double scrutin du 22 novembre 2020. Assises devant la télévision, l’attente est longue pour certaines personnes.


La pression monte. Personne ne converse avec son voisin. Seul le bruit de la télévision se faisait entendre. Après plus de deux heures, la nouvelle tombe. Roch Kaboré est le héros de la compétition démocratique avec 57,87% des voix contre 15,48% pour Eddie Komboïgo du CDP, parti au pouvoir sous Blaise Compaoré. C’est la déception dans le camp d’Eddie Komboïgo. Tout juste après la proclamation des résultats, le QG se vide de ses militants, excepté les premiers responsables du parti. Pour Adama Ouédraogo du bureau exécutif national, ce résultat en faveur du président sortant, Roch Kaboré, n’est pas crédible.


Cela a d’ailleurs été dénoncé par les sept candidats signataires de l’accord politique de l’opposition à travers la publication d’une déclaration. « Nous ne sommes pas contents des résultats qui viennent d’être proclamés », a clamé M. Ouédraogo avec la dernière énergie. En allant aux urnes, le CDP visait un objectif précis. Décrocher les clés de Kosyam. « Nous ne sommes pas allés aux élections pour être deuxième. Nous, nous étions allés pour gagner la présidence du Faso. C’est pour vous dire que deuxième place ce n’était pas l’objectif poursuivi. Et nous nous savons très bien que l’électorat burkinabè s’est exprimé en faveur de l’opposition. La deuxième place ne nous dit rien. Nous nous voulons que le choix du peuple soit respecté », a fait savoir M. Ouédraogo.


Cette élection, qui était censée départager les protagonistes du jeu politique et permettre la désignation par le peuple de ses gouvernants, se noue ainsi dans la controverse. Néanmoins, une nouvelle page s’ouvre pour le CDP. Si le parti maintient la même performance aux législatives (les résultats sont attendus le 27 novembre) il deviendra le second parti le plus fort au « pays des hommes intègres » devant l’UPC.


Mieux se préparer pour 2025

Boureima Kagambèga, admis à la retraite il y a quelques années, appelle les partis politiques à faire preuve de retenue et de responsabilité. « Je voudrais que ça soit la paix entre tous les politiciens. Tout ce que Dieu fait est bon », a laissé entendre ce militant de la paix. De son côté, Wendlasida Guirou, un militant du CDP, a accueilli les résultats avec beaucoup de philosophie. Comme il l’a souligné, dans toute compétition, il y a un gagnant et un perdant. C’est pourquoi, il invite l’opposition politique à accepter le choix du peuple. Après cette élection, M. Guirou pense déjà au futur : « Nous devrons voir comment nous allons faire pour mieux nous préparer pour les échéances de 2025 ».

Aïssata Laure G. Sidibé

Lefaso.net

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