Site icon BurkinaInfo – Toute l'information du Burkina Faso en temps réel

Présidentielle et législatives 2020 au Burkina : Leçons des élections

<p><img class&equals;"spip&lowbar;logo spip&lowbar;logo&lowbar;right spip&lowbar;logos" alt&equals;"" src&equals;"http&colon;&sol;&sol;lefaso&period;net&sol;local&sol;cache-vignettes&sol;L150xH95&sol;arton101087-0e1cc&period;jpg&quest;1606667373" width&equals;"150" height&equals;"95"><&sol;p>&NewLine;<div class&equals;"rss&lowbar;chapo">&NewLine;<p>On ne doute pas que les candidats et leurs partis&comma; perdants ou victorieux &lpar;pas vaincus et vainqueurs&rpar; tireront les leçons des élections du 22 novembre au Burkina Faso&period; Mais le sentiment largement partagé à la proclamation des résultats est que quelque chose ne tourne politiquement pas rond dans notre pays&period; Quoi &quest; Pas la victoire du président sortant&comma; mais sa victoire plus massive qu&rsquo&semi;en 2015 &semi; une victoire qui ressemble à un plébiscite&comma; alors que tout nous préparait à une compétition plus serrée&comma; notamment l&rsquo&semi;insécurité liée au terrorisme qui est tout sauf imaginaire&comma; et le retour du CDP&comma; parti de Blaise Compaoré dont le seul nom a envahi les médias internationaux comme si l&rsquo&semi;ex-président était lui-même candidat à ces élections &lpar;le candidat du CDP a donc pu bénéficier au moins indirectement de cette publicité internationale gratuite&rpar;&period;<&sol;p>&NewLine;<&sol;div>&NewLine;<div class&equals;"rss&lowbar;texte">&NewLine;<p>Les scores cumulés d&rsquo&semi;Eddy Komboïgo du CDP et de Zéphirin Diabré de l&rsquo&semi;UPC égalent à peine le score de ce dernier seul en 2015 &colon; à croire que nombre des électeurs UPC de 2015 ont rejoint les rangs du MPP qu&rsquo&semi;ils ont alors grossi et rendu massivement victorieux &lpar;comme si Zéphirin Diabré avait davantage écopé du vote sanction que le président sortant Roch&rpar;…<&sol;p>&NewLine;<p>Expliquer cette victoire massive du président sortant par la démocratie est bien court&comma; car la démocratie n&rsquo&semi;est justement pas le plébiscite quand il y a mal-gouvernance et désolation des citoyens&comma; mais aussi la libre expression des citoyens pour changer pacifiquement ce qui ne leur convient pas&period; Or on a plutôt l&rsquo&semi;impression que plus ça semble aller mal depuis cinq ans au Burkina&comma; et plus les burkinabè approuvent et plébiscitent le président candidat&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Les infrastructures &quest; Personne n&rsquo&semi;a jamais gagné des élections en construisant des routes et en plantant des poteaux électriques &colon; en comparaison&comma; Dar es Salam&comma; la capitale tanzanienne&comma; est aussi sombre qu&rsquo&semi;une bourgade moyenne burkinabè la nuit&comma; et les quelques voies principales souvent inondées et impraticables par les eaux de pluies&comma; pourtant John Magufuli se fait réélire encore plus massivement que le président Kaboré&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Les fraudes donc &quest; Tout le monde évidemment y pense lorsqu&rsquo&semi;un président africain se fait réélire &lpar;c&rsquo&semi;est vrai des dernières élections d&rsquo&semi;octobre en Tanzanie&rpar;&period; Mais là non plus&comma; personne ne peut sérieusement affirmer&comma; avec des preuves&comma; que c&rsquo&semi;est grâce aux fraudes que le président burkinabè s&rsquo&semi;est fait massivement réélire &colon; il devance ses concurrents quasiment partout&comma; dans les villages comme dans les villes&comma; et à l&rsquo&semi;étranger &excl;<&sol;p>&NewLine;<p>Pour autant&comma; on se gardera de ne confondre ici fraudes et corruption &semi; tout comme on dénoncera l&rsquo&semi;utilisation étrange du terme « irrégularités » qui amalgame volontiers&comma; mais sans le dire&comma; et les fraudes&comma; et la corruption&comma; et les problèmes techniques et logistiques de cette campagne électorale&period; Se contenter de parler d&rsquo&semi;irrégularités pour dénoncer ces scrutins est faible quand toute la vie quotidienne au Burkina est faite d&rsquo&semi; « irrégularités » &excl;<&sol;p>&NewLine;<p>Cela ne veut en rien dire &lpar;on s&rsquo&semi;en convaincra par la suite ici même&rpar; qu&rsquo&semi;il ne faut rien dénoncer et que&comma; surtout&comma; il ne faut pas se démarquer d&rsquo&semi;un faux consensus et d&rsquo&semi;une tout aussi fausse politesse dite « républicaine » qui ne fait que légitimer et normaliser ces mêmes « irrégularités » qu&rsquo&semi;on laissera intactes aux prochaines élections&period; L&rsquo&semi;esprit républicain ne peut pas servir de beau prétexte pour masquer et normaliser ces « irrégularités » considérées comme de simples détails dont il faudrait vite tourner la page&comma; au nom de la paix et de la « réconciliation nationale » encore et toujours…<&sol;p>&NewLine;<p><strong>Le peuple burkinabè veut un roi<&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p>Deux logiques antagonistes se sont rencontrées &colon; la concurrence politicienne parle de bilan des cinq années passées de gouvernement qu&rsquo&semi;elle pense retourner contre le président et son camp&comma; le peuple lui s&rsquo&semi;inquiète de l&rsquo&semi;avenir qu&rsquo&semi;il comprend comme la continuation du passé &semi; pas de n&rsquo&semi;importe quel passé&comma; mais de celui de la présidence actuelle que les élections remettent en jeu&comma; voire remettent en cause par la compétition des candidats &semi; car un avenir qui n&rsquo&semi;est pas le même que le passé n&rsquo&semi;est pas rassurant&comma; est inquiétant…<&sol;p>&NewLine;<p>La logique politicienne évoque l&rsquo&semi;insécurité et entend par là d&rsquo&semi;abord le terrorisme qui frappe le Burkina depuis cinq ans &semi; mais pour le peuple&comma; l&rsquo&semi;insécurité serait de n&rsquo&semi;avoir plus&comma; du jour au lendemain&comma; le même chef ou dirigeant à la tête du pays…<&sol;p>&NewLine;<p>La logique démocratique parle d&rsquo&semi;alternance et de changement possible de président à la tête du pays &semi; mais le peuple n&rsquo&semi;entend pas autrement le pouvoir comme tel &lpar;tout pouvoir&rpar; qu&rsquo&semi;un pouvoir continu &colon; il y a pouvoir quand le&lpar;s&rpar; même&lpar;s&rpar; dirigent&period; Le changement que le peuple désire n&rsquo&semi;est pas celui de chef&comma; mais le changement des vies personnelles &colon; que le même soit au pouvoir&comma; pour que les citoyens puissent garantir et assurer seuls leurs existences et vies personnelles&period; Pour espérer changer leurs vies&comma; les citoyens attendent du pouvoir qu&rsquo&semi;il soit le même tout le temps &colon; ce statu quo signifie stabilité pour le peuple&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Il n&rsquo&semi;y a donc de pouvoir que stable&comma; continu&period; Or ce pouvoir ainsi entendu et désiré ne peut être que celui d&rsquo&semi;un… Roi &lpar;de préférence&comma; d&rsquo&semi;un roi traditionnel africain&rpar;&comma; pas d&rsquo&semi;un président tel que le veut la logique d&rsquo&semi;instabilité démocratique&period;<&sol;p>&NewLine;<p><strong>Comme autant de corollaires&comma; voici trois remarques &colon;<&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p>1&period;« L&rsquo&semi;esprit républicain » &colon; si l&rsquo&semi;on ne tient pas compte de la coexistence de ces deux logiques incompatibles&comma; qui sont des représentations du pouvoir &lpar;de ce qu&rsquo&semi;est ou doit être le pouvoir&rpar;&comma; on risque inévitablement de traiter les Burkinabè de « bêtes » et « stupides »&period; En l&rsquo&semi;occurrence&comma; on ne comprendra pas qu&rsquo&semi;ils puissent réélire une président qui a&comma; comme on dit&comma; échoué contre un mal aussi grand que le terrorisme&period;<&sol;p>&NewLine;<p>C&rsquo&semi;est que&comma; dès qu&rsquo&semi;il s&rsquo&semi;agit de pouvoir&comma; les valeurs et l&rsquo&semi;ordre des choses s&rsquo&semi;inversent et vacillent &colon; on n&rsquo&semi;est pas au pouvoir parce qu&rsquo&semi;on est compétent&comma; intègre&comma; etc… mais on est intègre&comma; compétent&comma; irréprochable en somme parce qu&rsquo&semi;on est au pouvoir &colon; on ne supporte pas la moindre critique du candidat victorieux parce qu&rsquo&semi;il est au pouvoir &semi; plus qu&rsquo&semi;ailleurs dans le monde&comma; même lesdits « opposants » burkinabè qui pouvaient paraître les plus virulents contre le président actuel se précipiteront à son palais &lpar;s&rsquo&semi;ils ne l&rsquo&semi;ont pas déjà fait&rpar; pour le féliciter&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Que félicite-t-on au juste &quest; le vainqueur &quest; non&comma; le statut de roi en lui&period; Il faut faire allégeance au roi&comma; et taire les critiques et discordances &semi; même si l&rsquo&semi;on est en démocratie&comma; cette démocratie ne supplante pas la royauté&period; Il ne s&rsquo&semi;agit pas d&rsquo&semi;autoritarisme ni de dictature qui forcent et violent les libertés&comma; mais d&rsquo&semi;un régime de libre soumission volontaire au roi&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Appeler cela « esprit républicain »&comma; alors même qu&rsquo&semi;on ne fait que maintenir l&rsquo&semi;inégalité des statuts et des dignités est une plaisanterie de mauvais goût &excl; Car nulle part la République n&rsquo&semi;oblige et ne contraint à tenir la posture du citoyen soumis et redevable à un roi devant lequel se prosterner &lpar;les félicitations dans la déception ne sont qu&rsquo&semi;allégeance et prosternation &colon; roi&comma; je suis à vous &excl;&rpar;&period; Car&comma; en retour&comma; les perdants ne sont pas félicités par le gagnant&comma; au moins pour avoir accepté de jouer le jeu démocratique jusqu&rsquo&semi;au bout malgré les « irrégularités »…contre eux &excl;<&sol;p>&NewLine;<p>Tendre la main aux perdants&comma; après leur avoir annoncé&comma; dès le départ&comma; qu&rsquo&semi;ils seront mis KO&comma; n&rsquo&semi;est pas les féliciter&comma; d&rsquo&semi;autant que la menace a fini par se réaliser &excl; N&rsquo&semi;est absolument pas républicaine cette double posture de mépris de l&rsquo&semi;adversaire par le « coup KO »&comma; et d&rsquo&semi;humiliation des perdants par le protocole tacite des félicitations unilatérales &semi; lesquelles félicitations post-électorales occupent une place exagérée qu&rsquo&semi;aucun espace politique moderne ne justifie&comma; si nous n&rsquo&semi;étions pas d&rsquo&semi;abord gouvernés par un esprit de royauté et de cour traditionnelles &colon; on passe le temps à saluer le gagnant comme on défilerait pour féliciter un mariage&comma; baptême ou saluer un décès…<&sol;p>&NewLine;<p> Il faut donc plutôt saluer et féliciter les candidats qui se sont démarqués de cet esprit plus royaliste que républicain&comma; qui reconnaissent la victoire du président Kaboré mais lui refusent ce lenga royaliste que sont les félicitations des perdants &colon; nous comprenons alors en quoi ce refus est perçu et accueilli par le public comme un vilain crime de … lèse-majesté&comma; comme une offense à la royauté&period; Mais nous demandons &colon; en République&comma; comment peut-on « prendre acte des scrutins » avant le dernier mot du Conseil Constitutionnel seul habilité à réconcilier de façon véritablement républicaine les voix discordantes du scrutin &quest; Comment peut-on&comma; en république&comma; protester contre les « irrégularités » massives des élections&comma; en appeler même parfois au procureur de la république&comma; se dépêcher de « prendre acte des résultats »&comma; et de se répandre en félicitations &quest;<&sol;p>&NewLine;<p>L&rsquo&semi;esprit républicain&comma; s&rsquo&semi;il a été absent tout au long de la compétition électorale &lpar;corruptions&comma; l&rsquo&semi;obsession du KO&comma; etc…&rpar;&comma; ne peut pas surgir&comma; comme par miracle&comma; à la fin du scrutin &semi; si ce n&rsquo&semi;est qu&rsquo&semi;à la fin retentit dans la Cour un « Mesdames et Messieurs&comma; le Roi &excl; »&period; Dès cet instant&comma; il faut se taire&comma; se prosterner et saluer…<br class&equals;"autobr"><br &sol;>&NewLine;2&period;Blaise Compaoré &colon; le peuple burkinabè n&rsquo&semi;est absolument pas nostalgique de l&rsquo&semi;ex-président du Faso en lui-même &semi; sinon son candidat&comma; Eddy Komboïgo&comma; aurait remporté ces élections&comma; ou aurait au moins provoqué un second tour grâce à un score plus consistant&period; Ce n&rsquo&semi;est pas le cas&period; Il n&rsquo&semi;est pas non plus certain que si Blaise Compaoré lui-même était candidat à ces élections&comma; il l&rsquo&semi;aurait facilement remporté face à ses concurrents&period;<&sol;p>&NewLine;<p>En revanche&comma; ce dont le peuple burkinabè est nostalgique&comma; c&rsquo&semi;est le roi en lui&comma; d&rsquo&semi;avoir gouverné comme un roi&comma; longtemps&comma; et de rester à ce jour le symbole politique d&rsquo&semi;un pouvoir royal&period; Le peuple burkinabè n&rsquo&semi;est pas nostalgique de la personne de blaise Compaoré comme individu&comma; car Blaise a un remplaçant en la personne de Kaboré Roch &colon; les Burkinabè veulent majoritairement un roi&comma; indépendamment de l&rsquo&semi;individu qui est au pouvoir et occupe le fauteuil&period; C&rsquo&semi;est la raison pour laquelle il semble difficile&comma; voire impossible d&rsquo&semi;accéder au pouvoir si l&rsquo&semi;on n&rsquo&semi;est pas déjà au pouvoir pour le continuer&comma; ou si même on n&rsquo&semi;a jamais été au pouvoir &excl;<&sol;p>&NewLine;<p>On a cru et dit que c&rsquo&semi;était un problème ethnique &semi; une sorte de plafond de verre ethnique qui ferait que si l&rsquo&semi;on n&rsquo&semi;est pas de l&rsquo&semi;ethnie majoritaire mossi on ne pourrait jamais&comma; sans coup d&rsquo&semi;Etat peut-être&comma; devenir président du Faso &colon; cela est faux&comma; si l&rsquo&semi;on raisonne en termes d&rsquo&semi;exclusion et de discrimination&comma; de conflit et de complot ethniques&comma; la preuve étant qu&rsquo&semi;un Ablassé Ouédraogo qui évoquait son avantage d&rsquo&semi;être mossi n&rsquo&semi;a jamais obtenu des scores électoraux dignes d&rsquo&semi;un présidentiable &excl; pourtant il est mossi&comma; comme d&rsquo&semi;autres candidats qui viennent de perdre…<&sol;p>&NewLine;<p>Mais cette question ethnique reste légitime et sérieuse si l&rsquo&semi;on veut bien la poser en termes de représentation du pouvoir comme tel dans la société burkinabè&comma; laquelle représentation risque fort d&rsquo&semi;être celle de la majorité mossi de la population pour laquelle la royauté est une composante identitaire et culturelle&period; Autrement dit&comma; cette question reste intéressante à poser sur le plan intellectuel afin de comprendre aujourd&rsquo&semi;hui les attitudes et expressions électorales de nos concitoyens&period; Il se peut que nous soyons un pays dominé par une représentation royale du pouvoir&comma; plus que d&rsquo&semi;autres Etats africains&comma; du fait de la grande majorité de sa population qui s&rsquo&semi;identifie à la royauté…<&sol;p>&NewLine;<p>Et aussi dominés que nous sommes par l&rsquo&semi;obsession du consensus qui fait qu&rsquo&semi;on n&rsquo&semi;aime pas les contestataires&comma; les révoltés qui troublent l&rsquo&semi;ordre de la royauté&comma; et qui en sont pour toujours les brebis galeuses et turbulentes au Burkina Faso &colon; la révolution comme anti-royalisme par excellence est impossible au Burkina&comma; les Burkinabè ne sont pas des révolutionnaires&comma; cela est clair&period; Ceux qui s&rsquo&semi;y sont essayé l&rsquo&semi;ont payé très cher &colon; Thomas Sankara surtout&comma; Yacouba Isaac Zida dans une moindre mesure&comma; les insurgés de 2014 qui&comma; d&rsquo&semi;eux-mêmes&comma; ne veulent plus entendre parler du 30 octobre 2014 &lpar;non&comma; nous n&rsquo&semi;avons pas fait de révolution&comma; non du tout &excl;&rpar;&comma; comme s&rsquo&semi;ils avaient péché &colon; repentance et réconciliation au royaume &excl;<&sol;p>&NewLine;<p>Au Burkina Faso&comma; il y a le Roi et les usurpateurs&period; La critique et la dent contre Zida ne renvoient pas à autre chose &colon; quelqu&rsquo&semi;un qui ne gouverne que trois mois ne peut qu&rsquo&semi;être un usurpateur&comma; le voleur d&rsquo&semi;un pouvoir qui ne lui est pas destiné&comma; promis à la durée mais indûment interrompu&period; Le pouvoir royal est continu&comma; sans rupture&comma; donc sans transition &colon; raison pour laquelle on veut aujourd&rsquo&semi;hui&comma; sous prétexte de « réconciliation nationale » et de consensus&comma; effacer et oublier la Transition post-insurrectionnelle&comma; tout en parlant de … mémoire et de commémoration &excl; Tout cela donne la fausse impression d&rsquo&semi;une nostalgie de Blaise Compaoré quand ce dont il s&rsquo&semi;agit est le désir inavoué mais pressant d&rsquo&semi;un &lpar;président-&rpar;roi…<&sol;p>&NewLine;<p>3&period;La corruption électorale &colon; il s&rsquo&semi;avère donc illusoire&comma; dans ce contexte qui est le nôtre au Burkina Faso&comma; d&rsquo&semi;espérer accéder au pouvoir rien qu&rsquo&semi;en prêchant l&rsquo&semi;intégrité&comma; la pureté et la sainteté politiques&period; Le Roi n&rsquo&semi;a pas d&rsquo&semi;abord besoin d&rsquo&semi;être intègre et saint pour être plébiscité&comma; on le voit&comma; le président que les Burkinabè élisent n&rsquo&semi;est pas le Burkinabè le plus intègre&comma; le plus saint &lpar;le candidat Roch disait à juste titre que pour être président il ne suffit pas d&rsquo&semi;être « beau »&comma; j&rsquo&semi;ajouterai volontiers bon et vrai pour compléter la liste des « valeurs »&rpar;…<&sol;p>&NewLine;<p>S&rsquo&semi;il y a bien un fléau qui insulte le fameux « esprit républicain »&comma; c&rsquo&semi;est la corruption des électeurs&comma; en tant qu&rsquo&semi;elle rompt&comma; dans sa condescendance même&comma; le principe d&rsquo&semi;égalité et de respect des citoyens &colon; les appâter et acheter comme des animaux pour être élu&comma; revient à insulter leur dignité d&rsquo&semi;êtres humains libres&comma; et les mépriser dans leurs conditions de pauvres et misérables en leur jetant des bouchées de nourriture &lpar;c&rsquo&semi;est la même chose s&rsquo&semi;il s&rsquo&semi;agit d&rsquo&semi;argent&rpar; vite oubliées après les élections…<&sol;p>&NewLine;<p>En vraie république&comma; les cas de corruption et de fraudes bref&comma; toutes les « irrégularités »&comma; interrompent&comma; voire annulent les scrutins aux endroits où elles ont lieu&comma; pour garantir l&rsquo&semi;égalité des chances entre candidats &colon; ce ne sont pas des belles prêches idéalistes qu&rsquo&semi;il faut contre la corruption&comma; mais des opérations coups de poing&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Tous ceux qui évoquent Thomas Sankara en la matière oublient qu&rsquo&semi;il a dû forcer et contraindre corrupteurs et corrompus à la vertu&comma; au lieu de simples beaux discours &excl; Les votes devraient être strictement annulés aux dépens des candidats et partis qui corrompent les électeurs&comma; ou recommencés&period; Or le REN-LAC a bien constaté des cas de corruption&comma; sans plus&comma; sans suite&period; Les candidats de l&rsquo&semi;opposition n&rsquo&semi;ont pas non plus été assez fermes là-dessus&comma; sans doute parce que certains ont aussi utilisé les mêmes moyens et méthodes de campagne que le camp de la majorité&period;<&sol;p>&NewLine;<p><strong>Le cas ZIDA<&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<p>Un cas est toujours singulier&comma; à part&comma; non comparable &colon; le seul concurrent qui n&rsquo&semi;était pas sur le sol burkinabè&period; Il serait donc absurde de penser connaître sa « vraie valeur politique » à la lumière des scrutins du 22 novembre&comma; laquelle valeur est forcément déformée par son absence sur le territoire national&period; &lpar; Au passage&comma; il serait bon de rappeler aux burkinabè que le mandat d&rsquo&semi;arrêt qui avait été lancé contre Zida ne concerne en rien des détournements de fonds publics et de parcelles&comma; ni même les morts du 1er novembre 2014 pour lesquels il n&rsquo&semi;est pas inculpé mais doit être entendu par la justice&comma; mais sa « désertion en temps de paix » &colon; une affaire militaire avant tout&comma; pas une histoire d&rsquo&semi;intégrité et de sainteté morales…&rpar;&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Comment&comma; du reste&comma; un candidat moqué comme « virtuel » pourrait-il avoir de valeur ou de poids « réels » &quest; Et si le fait d&rsquo&semi;être déjà au pouvoir ou pas constitue un biais qui fausse la valeur politique réelle des candidats&comma; cela veut dire qu&rsquo&semi;aucun des treize candidats n&rsquo&semi;a une valeur réelle mesurable à son score électoral&period; Le MPP aura-t-il le même score s&rsquo&semi;il n&rsquo&semi;est plus au pouvoir &quest; Zéphirin Diabré ou Tahirou Barry auraient-ils obtenu les mêmes scores s&rsquo&semi;ils étaient au pouvoir &quest; certainement pas…<&sol;p>&NewLine;<p>Aucune analyse hasardeuse ne peut déterminer le poids politique réel d&rsquo&semi;un exilé que l&rsquo&semi;on dit encore « fuyard » &lpar;alors même qu&rsquo&semi;il sonne aux portes du Faso pour rentrer &excl;&rpar;&period; Mais le score de Zida est plus qu&rsquo&semi;éloquent &colon; 43 403 voix sur tout le territoire et à l&rsquo&semi;étranger&comma; dont près de … 20 000 sur la seule commune de Ouagadougou&comma; et encore précisément sur seulement 3 arrondissements de Ouagadougou &colon; les 7&comma; 9 et surtout le 3 &lpar;près de 12 000 voix&rpar; où il arrive deuxième derrière Roch&comma; à égalité exacte avec Eddy Komboïgo &excl; Pour un « candidat virtuel » ce n&rsquo&semi;est pas mal du tout &excl;<&sol;p>&NewLine;<p>Hors de la capitale et quelques centres urbains&comma; les Burkinabè ne connaissent visiblement pas Zida&comma; parce qu&rsquo&semi;il n&rsquo&semi;a pas été présent pour les rencontrer en personne dans sa campagne&period; Une comparaison avec Désiré Kadré Ouédraogo &lpar;le seul qui mériterait des félicitations&comma; pas parce qu&rsquo&semi;il est quatrième&comma; mais parce qu&rsquo&semi;il ne s&rsquo&semi;est occupé que de battre campagne&comma; de sillonner le pays&comma; très tôt&comma; loin des querelles de chapelle du CDP&comma; sans bruit&rpar; serait intéressante à ce sujet…<&sol;p>&NewLine;<p>D&rsquo&semi;où mon conseil à Yacouba Isaac ZIDA du MPS &colon; quelle que sera l&rsquo&semi;issue de son recours pour annuler le mandat d&rsquo&semi;arrêt&comma; positive ou négative&comma; il faudra rentrer à Ouagadougou dès ces lendemains de scrutin&comma; et pas dans 1&comma; 2 ou 4 ans&comma; pour implanter durablement le parti sur le territoire&comma; et lui donner une impulsion en vue de la prochaine présidentielle &lpar;le président Roch fera alors volontiers ses tiroirs&comma; c&rsquo&semi;est sûr et certain &excl;&rpar;&period; Il ne s&rsquo&semi;agit ni plus ni moins que d&rsquo&semi;éviter absolument le syndrome NAFA &colon; ce parti avait été créé pour que Yipènè Bassolet soit président&comma; mais du fait des déboires judiciaires &lpar;et médicaux&rpar; du diplomate de blaise Compaoré&comma; n&rsquo&semi;a pu vraiment survivre politiquement &excl; En tirer la leçon dès maintenant…<&sol;p>&NewLine;<p>On ne remplace pas un Roi s&rsquo&semi;il ne meurt pas&period; C&rsquo&semi;est peut-être encore tôt pour vérifier cette hypothèse selon laquelle le peuple burkinabè veut fondamentalement être gouverné par un roi ou un président-roi&comma; sans dictature ni autoritarisme &lpar;un roi doux&rpar;&comma; rééligible à vie quoi qu&rsquo&semi;il pose comme actions politiques&comma; et qui qu&rsquo&semi;il soit&comma; pourvu qu&rsquo&semi;il soit déjà au pouvoir&period; Cela voudra dire que le modèle constitutionnel actuel du Burkina Faso sur lequel est ordonnée sa démocratie &lpar;et donc les élections&rpar; n&rsquo&semi;est pas en adéquation avec les réalités sociologiques et culturelles du peuple burkinabè&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Il n&rsquo&semi;est donc pas exclu que bientôt &lpar;peut-être même déjà&rpar;&comma; renforcées par cette victoire massive&comma; et malgré l&rsquo&semi;interdit constitutionnel de la limitation des mandats&comma; et indépendamment de la volonté du président Kaboré lui-même&comma; des voix de son camp murmureront un…troisième mandat…<&sol;p>&NewLine;<p><strong>Kwesi Debrsèoyir Christophe DABIRE<&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<&sol;div>&NewLine;

Comments

comments