<p><img class="spip_logo spip_logo_right spip_logos" alt="" src="http://lefaso.net/local/cache-vignettes/L130xH150/arton101098-d00ac.jpg?1606743207" width="130" height="150"></p>
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<p><strong>Ibrahim Barro, un nom à retenir entre autres dans le domaine de l&rsquo;athlétisme burkinabè à l&rsquo;international tout comme Hugues Fabrice Zango ou encore Marthe Koala. La particularité de Ibrahim ? Il commence le sprint de 400m à l&rsquo;âge de 24 ans, alors qu&rsquo;il venait d&rsquo;arriver à Taïwan pour ses études de génie civil, histoire de ne pas s&rsquo;ennuyer dans sa chambre d&rsquo;étudiant après les cours. Aujourd&rsquo;hui, il est classé 3e au niveau national en Taiwan. </strong></p>
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<p>Il est de ces talents qu&rsquo;on se surprend soi-même à découvrir à un certain âge, enfouis comme un trésor en nous. Certaines situations peuvent favoriser leur éclosion ou leur découverte souvent surprenante pour nous-mêmes. Ils sont nombreux ces talents qui se découvrent eux-mêmes dans des situations x données. Ibrahim Barro, jeune étudiant en fin de cycle en génie civil à Taïwan, fait partie de ceux-là.</p>
<p><span class="spip_document_115144 spip_documents spip_documents_center"><br />
<img src="http://lefaso.net/local/cache-vignettes/L500xH330/127547548_816866825549624_8556712609601218824_n-2697b.jpg?1606743207" width="500" height="330" alt=""></span></p>
<p>L&rsquo;histoire du natif de Bobo-Dioulasso avec le sprint 400m, puisque c&rsquo;est son domaine de prédilection, commence en 2013 après son arrivée sur l&rsquo;Île de Formose.</p>
<p>Habitué à la chaleur humaine propre aux Africains, l&rsquo;ancien élève du Lycée Ouezzin Coulibaly va vite se sentir esseulé : études (cours)-maison. Après avoir tenté le basket ball et le football, ce sera finalement du sprint 400m que le jeune Ibrahim va tomber amoureux. Toujours curieux, il va rechercher un club d&rsquo;entraînement au sein de son université. Et son test ébahit le coach du club en question, plus que Ibrahim lui-même qui ne cherchait qu&rsquo;un temps de divertissement : il fera 53 secondes. Il avait 22 ans à l&rsquo;époque !</p>
<p><span class="spip_document_115145 spip_documents spip_documents_center"><br />
<img src="http://lefaso.net/local/cache-vignettes/L500xH295/127636470_132524401727261_3437117217060654197_n-65aff.jpg?1606743207" width="500" height="295" alt=""></span></p>
<p><strong>Classé 3 au niveau national (Taïwan)</strong></p>
<p>L&rsquo;année 2015 sera une année sombre pour le jeune amateur, puisqu&rsquo;il sortira bredouille de sa première participation à la compétition inter-universitaire à Taïwan.</p>
<p>Ibrahim ne jette pas pourtant l&rsquo;éponge si vite. Il regarde sur YouTube les techniques d&rsquo;entrainement, s&rsquo;améliore et remporte l&rsquo;année suivante la première place dans sa catégorie, en l&rsquo;occurrence le sprint 400m. La suite s&rsquo;enchaîne comme ce résumé :</p>
<p>•	2015 : 53 secondes puis 52 secondes en compétition<br class="autobr"><br />
•	2016 : 49, 26 secondes<br class="autobr"><br />
•	2017 : 48,90 secondes<br class="autobr"><br />
•	2018 : blessure <br class="autobr"><br />
•	2019 : 48,45 secondes<br class="autobr"><br />
•	2020 : 48,09s arrondis à 48,10 secondes</p>
<p>Aujourd&rsquo;hui, l&rsquo;un des rêves d&rsquo;Ibrahim est d&rsquo;arriver à battre son propre record, lui-même classé 3e au niveau national (Taïwan) les professionnels y compris. Toujours est-il qu&rsquo;il n&rsquo;est pas toujours aisé de concilier sport et études. Mais son secret à lui : s&rsquo;entraîner les soirs et la hargne de se surpasser, même s&rsquo;il n&rsquo;a pas de coach, et c&rsquo;est son souhait le plus vif d&rsquo;en avoir un.</p>
<p><span class="spip_document_115146 spip_documents spip_documents_center"><br />
<img src="http://lefaso.net/local/cache-vignettes/L500xH298/127795823_2808828882721719_4669096379628194154_n-2fc25.jpg?1606743207" width="500" height="298" alt=""></span></p>
<p><strong>Silence des médias et du gouvernement burkinabè</strong></p>
<p>Et à la question de savoir pourquoi les médias burkinabè parlent rarement de lui, il ne saurait lui-même l&rsquo;expliquer mais il sait néanmoins qu&rsquo;il a fait la Une de certains journaux au Burkina en 2017. Il sait également que les médias taiwanais lui font une grande place à chacune de ses sorties. Quant aux autorités sportives du Burkina, il confie ne recevoir aucun soutien. La grande question reste posée : faut-il attendre que les jeunes athlètes burkinabè émoustillent la scène internationale pour daigner avoir un clin d&rsquo;œil de la part des autorités ?</p>
<p>Qu&rsquo;à cela ne tienne, Ibrahim a un mot pour les jeunes qui hésitent encore à se lancer :</p>
<p>« Je leur dirais de ne pas hésiter, de na pas douter de soi-même, on a du talent ; j&rsquo;ai vraiment commencé à m&rsquo;entrainer à l&rsquo;âge de 24 ans. Il n&rsquo;est pas trop tard. Et voici qu&rsquo;à 29 ans, j&rsquo;arrive à faire de belles performances. Et puis le travail aussi paye. On peut être doté de talents naturels, mais il faut travailler dur. »</p>
<p><span class="spip_document_115143 spip_documents spip_documents_center"><br />
<img src="http://lefaso.net/local/cache-vignettes/L500xH292/127536467_446335760046494_2003192201949675192_n-3feec.jpg?1606743207" width="500" height="292" alt=""></span></p>
<p>Son cri de cœur aux autorités est sans équivoque : « Je les prie de vraiment écouter la jeunesse burkinabè. Elle se voit capable, elle n&rsquo;a besoin que de soutien, juste un coup de pouce et on fera des merveilles. Les dirigeants doivent faire confiance à cette jeunesse. »</p>
<p>Et à défaut justement de soutien pour les services d&rsquo;un coach entre autres, Ibrahim se verra obligé d&rsquo;arrêter sa prometteuse carrière d&rsquo;athlète pour se consacrer à son autre passion : le génie civil.</p>
<p>Le cas d&rsquo;Ibrahim pourrait constituer un défi parmi tant d&rsquo;autres pour nouvelles autorités qui prendront d&rsquo;ailleurs fonction bientôt au lendemain des élections présidentielle et législatives.</p>
<p><strong>Yéroséo Kus, pour Lefaso.net</strong></p>
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