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<p><strong>Les votes du 22 novembre 2020 n&rsquo;ont pas fait que des heureux. Ils ont naturellement fait des malheureux. Des candidats et des partis qui croyaient durs comme fer à leur chance ont mordu la poussière. Si pour certains ce n&rsquo;est qu&rsquo;une étape de la vie, pour d&rsquo;autres c&rsquo;est une grande désillusion. Ceux-là, ce sont les grands perdants. Ce sont : Zéphirin Diabre, Alexandre Sankara, Tahirou Barry, Lona Charles Ouattara&#8230; Focus sur ces hommes et des raisons de leur défaite.</strong></p>
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<p>Les élections sont passées, mais les défaites sont là. C&rsquo;est ce que l&rsquo;on peut dire des grands perdants du double scrutin du 22 novembre 2020. Pour ces élections, Zéphirin Diabre, le président de l&rsquo;Union pour le progrès et le changement (UPC) croyait à toutes ses chances d&rsquo;être élu président du Faso. Pour lui, cette année, c&rsquo;est son année.</p>
<p>Avec 12,46% des voix, il n&rsquo;a pas fait qu&rsquo;échouer. Il a rétrogradé sur le plan politique. Pourtant, les raisons de son échec sont simples. Il a manqué d&rsquo;hommes, de mobilisateurs autour de lui. Les défections de son parti étaient vues comme un débarras de traitres. Ils l&rsquo;étaient, peut-être, mais surement des travailleurs aussi. La preuve en est qu&rsquo;il n&rsquo;a pu faire un bon score que dans le Boulgou. Il devra se contenter de sa qualité d&rsquo;élu national.</p>
<p>Autre fait, le député Moussa Zerbo de l&rsquo;UPC a beaucoup perdu au cours de ces élections. Sa défaite ne résulte pas du scrutin. C&rsquo;est plutôt son comportement du lundi 23 novembre qui a déçu plus d&rsquo;un. Dans la soirée, après que l&rsquo;opposition ait décidé de ne pas reconnaitre les résultats, il a au téléphone appelé, à la limite, à la violence.</p>
<p>Le lendemain, se rendant compte de sa bavure, il s&rsquo;est fendu en excuse. Trop tard ! Les citoyens ont découvert une face cachée de l&rsquo;homme. Pourtant, il avait le vent en poupe aux yeux de l&rsquo;opinion. Il était même admiré pour avoir combattu pour la préservation de la forêt de Kua. Avec ce geste, l&rsquo;honorable laisse entrevoir qu&rsquo;il est fan de la démocratie pastèque : vert dehors et rouge dedans.</p>
<p><strong>Le cas Sankara</strong></p>
<p>Alexandre Sankara est aussi une désillusion pour ces élections. Dissident depuis longtemps de l&rsquo;UNIRPS, l&rsquo;homme a refusé de rendre son mandat au parti. C&rsquo;est son droit. Mais vers la fin, il a démissionné en narguant les militants du parti de l&rsquo;œuf. Il est même allé au clash sur les réseaux sociaux avec Samdpawendé Ouédraogo de l&rsquo;UNIRPS Sanematenga. Sous la bannière des Progressistes Unis pour le Renouveau (PUR) dans le Kadiogo, l&rsquo;homme espérait rempiler. Il a compté sur ses propres forces. Mal lui en a pris, il a trop surestimé ses capacités de mobilisation. Il est sorti bredouille des législatives. Comme leçon, il pourra retenir que l&rsquo;union fait certainement la force.</p>
<p><strong>Lona Charles Ouattara exit </strong></p>
<p>Le colonel Lona Charles Ouattara ne pourra pas non plus continuer à gouter les délices de l&rsquo;Assemblée. Après avoir claqué la porte de l&rsquo;UPC, l&rsquo;homme se vantait d&rsquo;être incontournable dans sa province d&rsquo;origine, la Leraba. Il a répété à qui veut l&rsquo;entendre qu&rsquo;il doit son élection à ses propres moyens. Il dit donc récolter les fruits de son dur labeur. Il a peut-être ses raisons, mais l&rsquo;UPC a contribué tout de même à faire de lui un honorable. Bref, il a lui aussi appris qu&rsquo;on ne crache pas dans l&rsquo;assiette dans laquelle on mange.</p>
<p>La preuve, sous la bannière du Mouvement pour le Burkina du Futur (MBF), l&rsquo;ancien pilote de l&rsquo;armée burkinabè n&rsquo;a vu que du feu. Il devrait profiter d&rsquo;une retraite paisible d&rsquo;ancien soldat. Mais l&rsquo;on dit qu&rsquo;un bon militaire ne part pas à la retraite. Il pourrait porter main forte aux VDP pour contrer le terrorisme, surtout qu&rsquo;il dit se battre pour le peuple. Le peuple veut la sécurité.</p>
<p><strong>Avec le MCR, Tahirou Barry n&rsquo;a pas pu se mouvoir</strong></p>
<p>Tahirou Barry était pressé de voler de ses propres ailes. Pour cela, il n&rsquo;a pas hésité à quitter le PAREN de Laurent Bado. Il avait claqué la porte du gouvernement en criant son ras-le-bol. Il s&rsquo;est laissé flatter par son score de 2015. Il se disait donc qu&rsquo;il pourrait rééditer l&rsquo;exploit sinon faire plus. Ce comportement frisait beaucoup plus le populisme que le pragmatisme.</p>
<p>Conséquence, il quitte l&rsquo;Assemblée la tête basse. Lui et son Mouvement pour le changement et la renaissance (MCR) ont fait juste de la figuration, tout comme le PAREN d&rsquo;ailleurs. Tahirou Barry aurait dû comprendre que tous les partis ont des soucis. En cas de désaccord, le dialogue est le mieux indiqué. Aujourd&rsquo;hui, il devrait se mordre les doigts en méditant le slogan du Balai citoyen : notre nombre est notre force.</p>
<p>Ces défaites ne sont pas si mauvaises. Elles sont le reflet de la vitalité politique burkinabè. Pour preuve, des partis politiques comme le NTD gagnent une place au soleil. Ces illusions viennent rappeler que la victoire est au bout de l&rsquo;effort. Si on ne gagne pas, c&rsquo;est que les efforts fournis ne sont pas encore suffisants. Il faut donc redoubler de hargne, de courage et d&rsquo;abnégation. Mais attention, à un moment si le combat politique vous rapproche du ridicule, mieux vaut le laisser et faire autre chose.</p>
<p><strong>Dimitri OUEDRAOGO<br class="autobr"><br />
Lefaso.net</strong></p>
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