Mousbila Sankara sur les élections : « Le MPP n’aura aucune difficulté à rééditer en 2025 »
Ancien cadre de l’Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS), Mousbila Sankara a, pour « dispositions personnelles », pris fait et cause pour l’ancien président du Faso, ancien premier ministre, Yacouba Isaac Zida, arrivé (provisoirement) huitième sur les treize candidats avec 1,52%. Analyse de l’ambassadeur, Mousbila Sankara, des résultats du scrutin du 22 novembre 2020 à travers cette interview qu’il a nous accordée, le 24 novembre, à son domicile.
Lefaso.net : Les résultats des élections, une surprise pour vous ?
Mousbila Sankara : Pour moi, à dire vrai, il n’y a pas eu de surprise ; puisque depuis plus de cinq ans, je prévoyais cette situation. Cette situation est laquelle ? Celle où aucune valeur n’allait être prise en compte dans les actions de la vie. Ce qui avait en son temps justifié la création de l’association pour la renaissance d’une citoyenneté nouvelle (ARCN). Il y a longtemps donc qu’on était en train d’installer le nid de cette situation de façon structurelle. En ne donnant pas un minimum d’instructions aux enfants, nous préparions cette situation. Il fallait donc l’arrêter.
Comme un de mes maîtres coraniques me l’a dit : on ne vide pas une jarre avec une coque d’arachide (la coque d’arachide certes, a une contenance, mais pour vider une jarre, c’est inconséquent). C’est l’effet que nous avons, en ne faisant pas mieux que parler : lutte contre la corruption, ne faites pas ceci, ne faites cela. Il faut une solution radicale, comme celle que Rawlings (Jerry John) a amenée au Ghana qui a pu impacter l’imaginaire et délivrer le pays des mains de tous ceux qui avaient considéré la politique comme leur affaire et la voie de la corruption comme moyen de développement. Il a mis en place plusieurs mécanismes, dont un système judiciaire ‘’sommaire’’, mais permettant à celui qui constate l’action, de pouvoir démontrer que c’est interdit.
On a tout dit, mais le Ghana a retrouvé une moralité, sur la base de laquelle, il est en train de se construire. Ici, il y a beaucoup de paramètres à comprendre. Dans certains milieux, on ne peut pas remplacer un chef tant qu’il n’est pas mort. C’est impensable. Nous avons une population qui n’a pas de culture, de sorte qu’il faut tout cultiver. Notre culture est morte depuis longtemps, c’est pourquoi n’importe qui pouvait être chef. Il faut ressemer ce qu’il faut comme mentalité pour un peuple qui veut survivre aux aléas de la société. C’est pourquoi, j’avais lancé l’association, l’ARCN. Malheureusement, je n’ai pas les moyens pour alimenter les gens à cet effet ; puisqu’il faut des moyens dans cette société. Notre société a besoin d’électrochoc pour réagir.
En allant aux élections, je ne voyais donc pas la possibilité d’un changement. Maintenant, j’étais en train de voir comment faire pour survivre mentalement à ce que je vois, pendant cinq ans. En écoutant les médias, j’ai entendu des gens dire que le scrutin a été entaché de ceci ou de cela, mais que ce n’est pas de nature à remettre en cause les résultats. Là encore, ma culture m’a appris que ce qui est interdit est interdit. La loi est aussi sacrée ; il n’y a pas de petite ou de grande fraude, de petite ou grande corruption. Tant qu’on ne va rejeter les choses, qu’elles soient grandes ou petites, on ne s’en sortira pas. Si on doit se donner des libertés dans la mauvaise pratique, c’est dangereux pour notre société. Moi, je ne mange pas le chien ; alors, aussi petit soit son morceau, je ne mangerai pas. Ce qui est interdit, est interdit, on ne ruse pas avec. Voyez-vous, c’est en banalisant les choses, qu’on laisse échapper l’essentiel et on enfonce ainsi le pays dans des difficultés. Quand la société interdit quelque chose, il faut l’admettre comme telle ; il ne faut pas l’admettre en fonction de la position qu’on occupe aujourd’hui.
Même l’opposition, après avoir montré un long chapelet de dysfonctionnements, est venue conclure que ce n’est pas grave. Non, c’est inadmissible, on ne doit pas banaliser les choses ; on doit condamner et faire en sorte que ça serve de pédagogie. Une loi est une loi. Mais nous sommes en train d’accepter qu’on peut voler ‘’petitement’’. Cet esprit m’a davantage assommé. On ne doit pas accepter une mauvaise manière de faire, sous prétexte que c’est petit. Ce qui est interdit est interdit. Telle doit être la loi. Ce que la loi a interdit ne doit pas être fait.
Vous attendiez-vous à ce score pour votre candidat, Yacouba Isaac Zida (1, 52%) ?
Je m’attendais à ce qu’il ait au moins 10%. Par culture, quand tu n’es pas au partage, ce qui vous revient généralement n’est jamais à la hauteur de vos attentes. Gagnez-là, j’étais assez lucide pour ne pas y croire. Tout le monde dit que le pouvoir actuel n’est pas bon. C’est un sentiment général, sauf pour ceux qui sont au pouvoir. À l’entame de la campagne, le patron du MPP, Simon Compaoré, a, lui-même, fait une situation des écoles fermées sur le territoire national avant de demander après de les voter. Je ne vois pas de mérite ici à voter des gens qui comptent le nombre d’écoles fermées. La fermeture des écoles est-elle négligeable ? C’est grave ! Maintenant, les résultats viennent montrer autre chose (peut-être que les gens ne savent même pas ce qui est mauvais et bon).
Le général (Zida) n’a pas accepté venir au moment où ses partisans l’attendaient, mais en même temps, on ne sait pas ce qui allait advenir s’il venait (et qu’elle allait être sa part de responsabilité ou notre part de responsabilité). Je suis actuellement de ceux qui pensent qu’il a décidé en fonction de ce qui est bien et c’est normal, c’est de sa vie, de celle de sa famille et c’est à la limite de son engagement. Dans ce pays où les émotions sont fortes, s’il était venu et quelqu’un perdait la vie de ce fait, ça n’allait pas être bien. Avec les résultats que les gens nous livrent, je me demande si un tel sacrifice valait la peine de sa part. De toute façon, il a prouvé (de par le passé) qu’il pouvait s’engager.
Ce score ne va-t-il pas entamer son parti, le MPS, ses partisans ?
Ceux qui s’y sont engagés pour être au pouvoir tout de suite peuvent être moralement entamés ; parce que les militants n’ont pas les mêmes niveaux d’engagement. Mais quelqu’un qui a vu au parti et en l’engagement de Zida, une occasion de développer une vision, de mener un combat, ne sera pas découragé. Donc, il y aura des gens qui vont certes se décourager, mais d’autres vont saisir cette situation pour mieux avancer.
Comment analysez-vous le fait que, malgré les récriminations, le contexte, le candidat du parti au pouvoir soit passé, haut les mains ?
Si je dis que je me l’explique, ça va m’amener à qualifier le peuple, que j’ai déjà qualifié en sa partie intellectuelle (malhonnête, ndlr). On peut simplement dire que pour ce peuple, quel que soit un mal, tant que ce n’est pas eux-mêmes, ça peut passer. Sinon, on a beau cherché ce que le pouvoir en place a fait, on ne voit pas, mais il est-là. Mais enfin…, ce sont eux qui sont au pouvoir, qui peuvent nommer, distribuer de l’argent et c’est cela que les gens veulent. Chacun veut que son problème soit réglé, même si le reste brûle. C’est pourquoi personne ne voit la situation dangereuse pour le pays. C’est l’égoïsme. Quand vous avez un peuple qui est à ce niveau, c’est difficile. Il faut que les sociologues et autres intellectuels étudient pour comprendre l’attitude de cette société. On a des intellectuels et il faut qu’ils s’interrogent sur ce phénomène. C’est un problème, à partir du moment où même quand on le (peuple) laisse choisir son propre chemin, il ne sait pas où aller. Dès lors, est-ce que vous (le peuple) méritez cette liberté ? Est-ce que ce n’est pas mieux de le prendre et le conduire là où on pense que c’est mieux pour lui ? Ce sont des interrogations qui me viennent à l’idée.
Le peuple, laissé à lui-même, ne sait pas s’orienter. Sinon, légitimement, tout le monde sait que ce pouvoir ne fait pas l’affaire du peuple, mais ce peuple l’aime. Que voulez-vous qu’on fasse ? Si tu as pitié de lui (le peuple), tu le prends et tu le sors du danger. C’est comme un enfant qui tient dans les mains une bombe et qui joue avec. Toi, le grand qui est à côté, tu as des sueurs froides. Mais pour lui, c’est un jouet rond qu’il tient. Toi, grand, qui es à côté, ce qui te reste, c’est de tout faire pour lui arracher la bombe, contre son gré, malgré ses pleurs parce que tu l’aurais sauvé. C’est ce qu’il faut faire avec ce peule. Notre peuple ne sait pas que la mauvaise gouvernance-là fait disparaître un pays ou le conduit à des situations très difficiles. Nous devons prier encore pour qu’il y ait un guide qui va amener ce peuple là où il pourra s’en sortir. Il le faut.
Le peuple ne s’est-il pas dit que parmi tous les candidats, celui du MPP est le plus fiable ?
C’est l’idée que le parti au pouvoir va se donner. Mais, nous savons tous que c’est faux ; puisque le Burkina Faso ne se limite pas à treize personnes (les candidats) ! On a d’abord sélectionné en imposant une caution de 25 millions de Fcfa.
Mais ce sont des textes qui le disent, ce n’est pas de l’arbitraire !
Mais c’est nous qui avons fait les textes. On n’a pas trouvé des moyens de dire que si tu envoies les 25 millions, il faut prouver là où tu les as eus. Aucun n’a vendu son bétail ou ses récoltes pour dire que lui, il dépose sa candidature. Alors qu’on sait que plus de 80% de nos populations sont des travailleurs de la terre. Donc, avec cette disposition, on a exclu 80% de la population. Alors, croit-on que tous ceux-ci là sont des imbéciles ? Il aurait fallu que le système de choix permette à une lumière (des personnes de vision, ndlr) de se présenter et d’arriver au pouvoir.
Maintenant, on dit aux gens de choisir dans ce qu’ils ne connaissent pas. Dès lors, en dehors du hasard, que peuvent-ils faire ? Le problème est plus profond. Nous faisons de l’élitisme avec une population qui est en majorité analphabète. Comment peut-on faire de la démocratie dans ce contexte ? Pour y arriver, il faut instruire tout le monde. Et comme depuis l’indépendance, chacun n’a cherché qu’à instruire son enfant, voilà où nous en sommes. En résumé, il faut retenir qu’on ne peut pas bouger sans secousses.
Comment avez-vous perçu les messages de campagne ? Ont-ils répondu aux attentes des populations ?
Il y avait des attentes, mais c’était mal agencé. J’aurais voulu quelqu’un qui allait présenter la situation puis dire, dans telle situation, nous sommes à ce point A, mais avec moi, on sera au point B et avec tels moyens. Ce ne devait pas être compliqué. Voyez quelqu’un comme Zéphirin Diabré, son idée de tunnel (je pense qu’il voulait dire canal) est lumineuse ! Mais présenté en vrac comme cela, ce ne donne que ce que nous avons vu, ça a fait rire. Alors que non, c’est très pertinent comme idée. L’enclavement du Burkina est un handicap majeur pour son développement.
Aussi, même nos compatriotes à l’extérieur, on s’est battu pour qu’ils puissent avoir le droit de vote, mais en réalité, les gens n’ont fait que des propositions vagues en ce qui concerne la diaspora. Aucun candidat n’est sérieusement allé vers elle pour la mobiliser. Aucun des candidats n’est allé pour se préoccuper de ces Burkinabè de l’étranger. Nous devons déployer des stratégies vers les pays qui abritent de fortes communautés de Burkinabè, on ne s’assoit pas pour se contenter de discours et leur octroyer le droit de vote.
Même au plan interne, tout le monde ferme les yeux sur la migration interne ; ceux qui quittent les zones du Sahel, le Nord…pour aller s’installer dans les zones Ouest, etc., la cohabitation n’est pas facile, ça ne va pas ! Mais quelle proposition fait-on ? Quand on parle de cohésion nationale, ça implique aussi que l’État crée, par des lois ou approches, la possibilité que le Burkinabè soit chez lui partout au Burkina. Qu’on réglemente : avant de s’installer dans une zone, les mauvaises habitudes que tu avais de l’autre côté, tu les laisses, qu’il y ait des règles. On ne peut pas avoir des gens qui viennent demander des terres pour cultiver et subitement deviennent des néo-propriétaires. Non, ça ne marche pas comme cela. Ce sont des problèmes qu’on crée ainsi. Ce sont des réalités aujourd’hui au Burkina que si on ne prend pas le courage de régler, on ne fera que reporter et ça va retomber sur nous.
La politique, ce n’est pas du jeu donc. C’est une affaire tellement sérieuse qu’elle ne doit être débattue et menée que par des hommes sensés. Le problème réel du peuple n’est pas débattu, chacun veut juste gouverner, profiter du pouvoir et partir.
En réalité, on ruse avec les questions pour pouvoir gouverner et partir. C’est dommage ! Le terrorisme, c’est parti de ces questions qu’on a refusées d’aborder : les gens ont été aliénés depuis des générations et on en a refusé d’aborder, comme si c’était faux. Aujourd’hui, au Sahel, il y a des noms, quand vous les portez (nous faisons fi de noms cités en illustration, ndlr), à peine vous avez le droit de saluer certaines personnes (considérées comme des nobles). Ce sont des problèmes de castes mal gérés. C’est la mal gouvernance des questions de castes et d’hiérarchie sociale qui nous crée aujourd’hui toute cette insécurité.
On a laissé traiter des gens moins que des bêtes, et on est étonné qu’ils se révoltent. Ce sont ces questions de fond que j’aurais voulu voir dans les programmes et dans les débats de campagne.
Quelqu’un dit qu’il va négocier avec les terroristes, ce n’est pas bête comme idée, c’est très sensé. Un problème de société ne peut pas être réglé avec une bombe atomique. Il y a un fond, allez-y comprendre pour avoir le courage d’y faire face !
Regardez, la simple question de dozos et koglwéogos, on a transformé en opposition Est contre Ouest. Alors que les dozos sont une entité culturelle qui existe depuis avant le XVe siècle et les koglwéogos qui viennent de naître pour combler un vide laissé par l’État. Mais, toute cette barrière qu’on tente d’ériger, il faut travailler à casser cette opposition qui est en train de se dresser ! On ne peut pas créer la cohésion sociale dans ces conditions. De Gaule (Général De Gaule), décrivant la Haute-Volta, a dit que c’est la « terre des hommes ». Ce n’est pas rien. On a des hommes qui se sont battus pour que ce pays-là existe dans son territoire actuel. On a toujours des hommes capables. Quand on ne connaît pas et ne peut pas, il faut simplement l’admettre.
Pensez-vous vraiment qu’il y ait eu fraudes, comme l’a soulevé l’opposition ?
Je n’ai pas été dans des bureaux de vote ou d’autres segments du processus pour contrôler, mais moi j’aurais été candidat que j’aurais refusé d’aller aux élections face à l’adhésion des populations derrière Roch Kaboré à travers ses meetings. On l’a vu gagner sur toute la ligne. Dès les premiers meetings, au regard de la mobilisation autour de lui, je n’aurais même plus gaspillé mon argent. Avez-vous vu ses mobilisations dans les stades et à travers le pays ? Si les gens n’étaient pas satisfaits, ils n’allaient pas participer tant aux meetings.
Le MPP a fait ce qu’il faut pour être réélu, l’opposition ne peut que s’en prendre à elle-même. Bien-sûr que je comprends son agacement face aux irrégularités et je pense même qu’elle n’en a pas fait suffisamment, mais le MPP (Mouvement du peuple pour le progrès, parti au pouvoir, ndlr) a tout fait pour gagner. Ce qui n’est pas bien, c’est lorsqu’on veut nous faire comprendre qu’il y a eu des irrégularités, mais qu’elles ne sont pas de nature à entacher les élections. Non, un vol est un vol, il n’y a pas de petits vols. Celui qui vole un œuf aujourd’hui volera un bœuf. On ne peut pas cautionner des insuffisances dans une élection et les banaliser. Le faire, c’est fragiliser les institutions qui interviennent dans le processus, y compris la justice. Non, une faute est une faute et mérite d’être sanctionnée. On peut le faire en retranchant des points ou des voies à tout parti politique pris dans des cas de fraudes. Il faut le faire pour la pédagogie et éviter d’admettre ce que la loi n’admet pas.
Pour revenir à la réélection de Roch Kaboré, je dirais que la popularité que le MPP a aujourd’hui n’est que la retombée de la coopération de ses dirigeants avec Blaise Compaoré. Si Blaise Compaoré vient aujourd’hui au Burkina et se présente, il passe sans problème. C’est parce que Blaise Compaoré n’est pas revenu, s’il revenait et se présentait, il passait. C’est peut-être la justice avec les affaires Norbert Zongo et Thomas Sankara qui peuvent lui causer quelques soucis, mais le connaissant, il est capable de trouver des stratégies pour dire que ce n’est pas lui. C’est pour dire que le MPP n’aura aucune difficulté à rééditer en 2025, parce que ce peuple n’a pas changé (la prochaine présidentielle est prévue pour 2025, ndlr). Et personne ne croit à la volonté de changer la société.
Mais qu’est-ce qui n’a pas marché pour l’opposition, quand on sait que l’écart entre le président réélu et son poursuivant immédiat est très grand (57, 87% contre 15, 48%) ?
Si j’étais un conseiller d’un de ces hommes politiques, j’aurais suggéré de mieux former leurs militants. Il faut que leurs répondants sur le terrain sachent quel discours il faut adresser aux populations. Roch Kaboré a quelque chose à donner ici et maintenant aux populations (il peut offrir une route, il peut envoyer un de ses ministres pour résoudre un problème que lui posent des populations, etc.). Mais l’opposition, dans ce qu’elle propose, il n’y a rien de concret, ce ne sont que des promesses. Quand Zéphirin Diabré dit qu’il va creuser un canal, ce n’est pas perceptible tout de suite par rapport au candidat Roch Kaboré qui fait des réalisations ici et maintenant.
Le président Roch Kaboré a pris l’engagement de prioriser également la réconciliation nationale. Une entame pertinente de quinquennat, à votre avis ?
C’est un engagement positif. Mais il ne faut pas que ce soit comme en 2001. Si Roch Kaboré veut réussir la réconciliation nationale, qu’il ne la confie pas à un politique ; qu’il la confie à un groupe de sages qui ne tireront pas la couverture de leur côté. Sinon, ce sera une bombe à retardement. C’est une tâche hautement sensible. C’est une question qui intéresse toute la nation. Avant ça, on fait passer le HCRUN (Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale) pour que tout le monde voit la bonne volonté d’aller à la réconciliation. En tout cas, je lui suggérerais de ne pas confier cette tâche à des politiques, y compris lui-même et son cercle politique. L’organe peut être rattaché à lui, président du Faso, pour permettre de résoudre efficacement et directement les sollicitations pour le fonctionnement qui viendraient à se poser.
Interview réalisée par Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net
Source : lefaso.net
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