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<p>Au Burkina Faso, des choses se passent et doivent interpeller les bonnes gens qui se félicitaient déjà des efforts accomplis par le ministère du Commerce, de l&rsquo;industrie et de l&rsquo;artisanat (MCIA), les militants de Afrique contre le tabac (ACONTA) et tous les acteurs de ce secteur.</p>
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<p>Au titre des actions menées, figure en bonne place la hausse des taxes sur le tabac qui a induit celle du coût de la cigarette, qu&rsquo;elle soit de luxe ou dite standard.</p>
<p>Comme partout ailleurs, au Burkina Faso, la preuve a été faite qu&rsquo;en plus de la sensibilisation et les images dissuasives que portent désormais les paquets, l&rsquo;augmentation du prix des cigarettes constitue un des freins importants à sa consommation en masse. Mieux, elle sert de digue contre l&rsquo;accès à ce produit par les non adultes.</p>
<p>Mais malheureusement, on assiste au détricotage de toute la batterie de stratégies mise en place pour diminuer la consommation du tabac. Et c&rsquo;est à ce titre que je n&rsquo;arrive pas à me faire au mutisme incompréhensible de l&rsquo;ACONTA, encore moins à la passivité du ministère burkinabè en charge du Commerce. <br class="autobr"><br />
D&rsquo;habitude très incisive sur la question et n&rsquo;accordant aucun répit aux industriels et aux distributeurs de tabac, ACONTA, de qui nous avons appris à apprécier les positions de lutte contre le tabac, demeure muette comme une carpe, face aux velléités de ramener plusieurs décennies en arrière, la lutte contre le tabagisme.</p>
<p>En effet, le Ministère en charge du Commerce, qui depuis toujours, détient le monopole du commerce du tabac à travers la Zatu n° AN IV-039/CNR/CAPRO portant organisation du monopole des tabacs, énonce à son article premier, que « la production, l&rsquo;achat, la vente, la circulation, la fabrication, l&rsquo;importation, l&rsquo;exportation du tabac de toute origine et sous quelque forme qu&rsquo;il se présente fait l&rsquo;objet d&rsquo;un monopole d&rsquo;Etat ». Par ailleurs, l&rsquo;article 7 indique clairement, que « les produits du monopole sont vendus à des prix fixés par le ministère chargé du Commerce. »</p>
<p>Au vu de toutes ces dispositions, je ne comprends donc pas, et ACONTA avec moi, je l&rsquo;espère, pourquoi ce rétropédalage qui engendre des conséquences graves comme la baisse de prix de certaines marques de cigarettes, avec pour effet non moins grave, de remettre la cigarette à la portée des mineurs.</p>
<p>En tout cas, le relâchement dans la règlementation anti-tabac, et le silence incompréhensible des associations des consommateurs du Burkina ne peuvent que nous inquiéter, nous parents et certainement le Ministère de la Santé.</p>
<p>Question : en France où l&rsquo;on enregistre régulièrement des augmentations sur les prix de la cigarette, des individus ou sociétés, ou même la Commission de l&rsquo;Union Européenne, osent-ils diminuer les prix de leur propre chef ? Non !</p>
<p>Je ne saurais passer sous silence ces projets de construction d&rsquo;usines de tabac, alors qu&rsquo;il s&rsquo;agit de baisser la consommation. <br class="autobr"><br />
De toute apparence, les commissions créées dans le cadre de la règlementation du secteur ne sont plus consultées, encore moins le ministère de la Santé, dont les réserves, j&rsquo;en suis persuadé sont, royalement, foulées aux pieds.</p>
<p>Il urge pour tous les acteurs impliqués dans le commerce du tabac, de s&rsquo;y mettre davantage, pour maintenir l&rsquo;ordre dans le secteur, pour la santé et le bien des populations.<br class="autobr"><br />
Plus tard, sera trop tard !</p>
<p>Noufou GANAME<br class="autobr"><br />
Enseignant et sympathisant de ACONTA</p>
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