Affaire Norbert Zongo : La justice burkinabè attend la décision du Conseil d’État français
Le 3e numéro du Club de la Presse du Centre national de Presse Norbert Zongo (CNPNZ) a eu lieu le samedi 5 décembre 2020 au siège dudit centre sis à Ouagadougou. Pour le présent numéro, le Procureur du Faso, Harouna Yoda a été invité à communiquer sur le thème : « État des lieux du dossier Norbert Zongo en justice ».
D’entrée de jeu, le procureur du Faso, près le Tribunal de grande Instance de Ouagadougou, s’est montré réservé, en indiquant qu’il ne pouvait pas aller en profondeur sur certaines questions liées au dossier toujours en cours. La principale information à l’issue du propos du procureur, est que le dossier attend la décision du Conseil d’État français pour suivre son cours normal. « Nous attendons que le Conseil d’État français vide son contentieux », a-t-il déclaré.
Concrètement, l’on se rappelle qu’à la demande d’extradition de François Compaoré dont le nom est cité dans le dossier par la justice burkinabè, ses avocats avaient contrattaqué à travers un recours devant Conseil d’État français. Depuis lors, l’évolution du dossier, aux explications du procureur Yoda, attend la décision de la partie française pour savoir quelle direction prendre.
Vingt-deux ans après la disparition du journaliste Norbert Zongo, la justice aura-t-elle finalement raison du temps ? Le procureur a rétorqué que « le temps de la justice n’est pas celui des hommes ». Mais, sur cette question, « sans lire dans une boule de cristal » et au regard de l’avancée actuelle du dossier, le procureur pense que le dossier a des chances de voir un dénouement.
Par ailleurs, interrogé sur la possibilité de juger le dossier quitte à le faire par contumace sur la personne de François Compaoré, Harouna Yoda, qui n’a pas voulu aller plus en profondeur, a répondu : « la procédure judiciaire et pénale en particulier n’est pas un long feu tranquille ».
Pour ces différents éclaircissements, le procureur Yoda a été félicité pour avoir accepté de se prononcer sur un dossier emblématique qui plus, est en cours. Bassolma Bazié, le Secrétaire général (SG) de la Confédération générale des Travailleurs du Burkina (CGTB), tout en appelant le procureur à marcher sur le droit chemin, pense qu’on n’atteindra une justice véritable dans ce pays que par l’union. Pour M. Bazié, si le procureur ne bénéficie pas du soutien du peuple, il est menacé et par ricochet, c’est la justice qui se trouve menacée à son tour.
En rappel, le 13 décembre 1998, le journaliste émérite Norbert Zongo et trois de ses compagnons trouvaient la mort mystérieusement dans ce qui avait d’abord été qualifié d’accident de la circulation. Par la suite, des enquêtes sur les corps calcinés des victimes avec le véhicule ont abouti à qualifier les faits d’assassinat. Depuis lors, le dossier est passé d’une classification pour manque de preuve, avant d’être déclassé et dernièrement, de connaitre un tournant décisif depuis l’avènement de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014.
Franck Michaël KOLA
Minute.bf
Source : Minute.bf
Faso24