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Humour burkinabè : Il est temps d’arrêter la perversité et la mendicité

L’humour s’est fait une bonne place au soleil dans le showbiz burkinabè. Il est rare aujourd’hui de voir des évènements sans des prestations humoristiques. Cet art est très ancré dans les mœurs des Burkinabè. Des talents ne vivent que de sa pratique. Malheureusement, au Burkina, certains humoristes plaisantent avec tout. Sur scène, d’autres deviennent des mendiants, s’ils ne sont pas pervers.

Mal formés ou en pannes d’inspirations ! Là on ne sait quoi dire. Le rire soigne. On est tous d’accord. Mais peut-on rire de tout ? Absolument pas. Aujourd’hui, certains spectacles humoristiques riment avec la perversité. Ils sont nombreux ces artistes qui sont devenus spécialistes dans ce domaine. Ils ne peuvent faire une prestation, un sketch sans parler du sexe des femmes. Les féministes les accuseront plus tard certainement d’être des misogynes. On se moque donc du sexe féminin. Des textes tournent autour des relations sexuelles. D’autres font semblant de confondre certains mots. Par exemple, ils prononcent « vagin » pour vouloir dire « voisin ». D’autres disent « baiser » pour parler de « braiser ».

Des artistes humoristes sont devenus des champions de la perversité

Cette pratique est surtout présente chez les hommes. A priori, ces spectacles devraient être interdits aux enfants. Malheureusement, les organisateurs ne filtrent pas les entrées. On compte donc parmi les spectateurs des mômes. Là, les tors sont partagés. Les promoteurs savent bien que les « textes » des artistes programmés sont « pervers ». Ils se doivent donc de signaler que le spectacle n’est pas ouvert aux enfants. Les parents aussi ont une part de responsabilité. Eux également savent maintenant que des artistes prononcent des mots qui ne vont pas avec l’éducation des enfants. Ils doivent éviter de suivre les spectacles avec leurs rejetons.

Il ne faut pas abuser des parties intimes de la femme pour s’amuser

Revoir l’écriture des vannes n’est point une invite à l’autocensure. C’est plutôt une demande aux créateurs de soigner leurs textes. Il existe beaucoup de faits dans la société pour faire rire les citoyens, le public. L’on n’a pas besoin d’aller fouiller dans les jupes des femmes pour égayer le public. Les sources de création sont à proximité. On ne dit pas de ne pas aborder la question du sexe. Ce n’est point un tabou. Il ne faut tout de même pas abuser avec des sketchs sur les parties intimes. Pourtant, c’est le sujet favori de bon nombre d’humoristes burkinabè.

La perversité n’est pas le seul défaut des humoristes. Il y a aussi la mendicité au cours des spectacles.

Des artistes se comportent en mendiant sur scène

Certains délaissent leur prestation sur scène et se comportent comme des garibous. Ils sollicitent des billets de banque directement au public. Ces comportements mettent souvent mal à l’aise des spectateurs. Un artiste en prestation sous-entend qu’il a reçu son cachet. De toute façon, le spectateur a acheté aussi un ticket pour accéder à la salle. Il n’y a plus besoin de faire des courbettes auprès de lui. Si une prestation séduit un membre du public, il est libre de gratifier son auteur. C’est son choix. On ne doit pas le forcer à donner de l’argent. Il ne faut pas oublier que David Katan a dit que l’humour est une idiotie intelligente.

Tout le monde veut devenir humoriste

L’autre fait marquant, c’est qu’apparemment, tout le monde veut devenir humoriste. Certains confondent la comédie et l’humour. Pourtant ce sont deux choses différentes. Des acteurs de cinéma et de théâtre se convertissent en humoriste sans des préalables. Sur scène, leurs prestations ne font rire personne. Au contraire, ils sont parfois ridicules aux yeux du public. Il est temps que les acteurs de la chaîne mettent de l’ordre dans la profession. L’humour est certes fait pour l’hilarité, mais sans du sérieux, tout risque de sombrer. Le style meurt et l’artiste avec si on n’y prend garde. Demandez des conseils aux artistes du « zook ».

Dimitri OUEDRAOGO

Lefaso.net

Source : lefaso.net

Faso24

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