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Tribune I Elections : « L’ADF – RDA a plus que résisté et peut être considéré comme un exemple de combativité »

Ceci est une tribune de Ousmane T. Tarpaga intitulée « Elections couplées présidentielle et législatives 2020 : les résultats de l’ADF/RDA doivent-ils faire rougir ses premiers responsables ? ».

L’heure du bilan a sonné pour les différents partis politiques après des mois d’intenses activités politiques. C’est aussi le moment du questionnement profond et froid sur les stratégies et le positionnement.

Dans l’opinion publique, tout ce qui convenait d’être dit sur les gagnants et les perdants de ces élections couplées a été dit. Nous voulons nous intéresser à un cas : celui de l’Alliance pour la Démocratie et la Fédération – Rassemblement Démocratique Africain (ADF – RDA). Ses adversaires de tous horizons ont toujours jubilé et célébré ses funérailles. Mais tel le phénix, il renaît toujours de ces cendres. Longtemps, elle été la cible à abattre, d’abord par le colon et ses sbires, par la suite par des systèmes locaux et récemment par ses adversaires politiques.

Après les assassinats et les emprisonnements  de leaders du Rassemblement démocratique africain, on a assisté à des formes de déstabilisations perfectionnées. Les adversaires ne manquent guère de manière. Dans la dernière décennie, le parti a été suspendu, calomnié, infiltré et certains membres écroués injustement victimes d’une communication malsaine.

A l’issue de ces élections, le parti de l’éléphant a remporté 3 sièges avec un total de 69.954 suffrages exprimés. A première vue, l’on pourrait dire que le parti a stagné puisqu’en 2015, c’est le même nombre de sièges qu’il a remportés. Mais, en poussant loin la réflexion, on peut aisément affirmer que l’ADF – RDA a plus que résisté et peut être considéré comme un exemple de combativité. En effet, les résultats des élections législatives, depuis 2012, laissent percevoir que les partis qui intègrent la mouvance présidentielle améliorent sensiblement leur score à la prochaine échéance. C’est le cas du NTD qui passe de 3 à 13 députés entre 2015 et 2020.

Dans le cas inverse, on aurait pu s’attendre à un effondrement de l’ADF – RDA et certains analystes avaient même enterré l’éléphant… Les résultats de l’élection démontrent que le parti dispose d’une bonne capacité d’organisation et de bases électorales certaines. On peut citer le Yatenga et le Houet où il a conservé ses sièges obtenus en 2015. Le siège obtenu sur la liste nationale est la preuve qu’il a obtenu des voix sur l’ensemble du territoire national.

Mieux, l’Alliance pour la Démocratie et la Fédération – Rassemblement Démocratique Africain qui a payé le plus lourd tribut de l’insurrection, dame le pion à des partis qui y étaient partie prenante. C’est le cas de Le Faso autrement d’Ablassé Ouédraogo et du dissident du PAREN, Tahirou Barry qui est parti à la compétition avec le MCR et même le parti de Me Bénéwendé Sankara qui malgré ses 5 députés a obtenu moins de voix que l’ADF – RDA. Il ne faut surtout pas oublier que la subvention de l’Etat se calcule en fonction des suffrages exprimés à la dernière élection.

Ce faisant, l’ADF – RDA n’était pas le mieux loti financièrement parlant, au départ de la compétition pour la présidentielle et les législatives. On se souvient d’ailleurs que l’Alliance pour la Démocratie et la Fédération – Rassemblement Démocratique Africain avait été privée de sa subvention et avait reversé sa subvention suivante aux FDS pour lutter contre le terrorisme qui gangrène notre pays.

Le parti doit donc poursuivre sa bataille pour élargir sa base et renforcer ses structures. Il doit certainement mettre en avant ses ressources humaines et surtout son expérience politique qui lui permettent de passer des périodes de vaches grasses aux périodes de vaches maigres sans perdre son âme et l’essence de son combat depuis les Indépendances.

Ousmane T. TARPAGA

Source : Burkina24.com

Faso24

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