C’est sous les thèmes respectifs « Assainissement durable et changement climatique » et « Hygiène des mains pour tous » que le ministère de l’Eau et de l’Assainissement, en collaboration avec ses partenaires techniques, commémoré la Journée mondiale des toilettes (JMT) et celle du Lavage des mains (JMLM). Elles sont célébrées en différées ce mercredi 17 décembre 2020 dans la région du Centre sous la présidence du gouverneur Issa de Sibiri Ouédraogo.
Elles offrent l’opportunité aux acteurs de se pencher sur la problématique de l’hygiène et de l’assainissement, d’instaurer un environnement de promotion, de sensibilisation et d’éducation des populations.
Reconnus comme un droit fondamental, l’hygiène et l’assainissement constituent des grands défis à relever au Burkina Faso, au regard des objectifs de développement durable (ODD) qui prévoient en 2030, l’accès dans des conditions équitables pour tous, à des services d’assainissement et d’hygiène adéquats pour mettre fin à la défécation en plein air. Selon l’OMS et l’UNICEF, 43% de la population disposent d’ouvrages d’assainissement adéquats et 18% pratiquent toujours la défécation à l’air libre en milieu rural.
Au Burkina Faso, le taux d’accès national à l’assainissement au 31 décembre 2019 est de 23,6% dont 17,6% pour le milieu rural et 38,4% pour le milieu urbain pour l’accession aux toilettes adéquates. Sur ces statistiques, on note que seulement 57,2% de ces toilettes sont dotés d’un dispositif de lave-main. Ce qui démontre que ¾ des Burkinabè défèquent dans la nature avec son corollaire de risques sanitaires affectant les couches vulnérables.
- Le dispositif qui aidera à vaincre les mauvaises habitudes
Œuvrer pour bannir les mauvaises pratiques
En ayant identifié dans le cadre de l’enquête nationale sur les ouvrages d’assainissement (INOA 2019), 12 018 écoles primaires publiques disposant de toilettes, soit 75% au plan national, il ressort que 87% de ces installations ne sont pas fonctionnelles. Ainsi, en dédiant ces journées aux toilettes et au lavage des mains, l’opportunité est offerte pour interpeller les populations, les décideurs, les partenaires techniques et financiers à s’investir afin que le droit à l’hygiène et à l’assainissement soit une réalité.
- Les élèves mobilisés pour un changement de comportement
La commémoration desdites journées est l’occasion pour le gouvernement de réaffirmer son engagement à soutenir la promotion des toilettes et du lavage des mains au savon, a déclaré le directeur de cabinet du ministère de l’Eau et de l’Assainissement, Amidou Zagré. Elles permettent également de faire un plaidoyer auprès des acteurs pour leur engagement en faveur du droit à l’accès à un assainissement adéquat et durable, d’amener les populations à prendre conscience des conséquences liées au manque d’hygiène des mains et d’assainissement et les impliquer dans un changement de comportement de façon durable, a ajouté M. Zagré.
- Le gouverneur de la région du Centre, Issa de Sibiri Ouédraogo (au milieu) a présidé la journée de commémoration
Pour le représentant des partenaires techniques, James Mugaju, l’installation des sanitaires gérés en toute sécurité pourrait éviter la mort de plus de 554 588 enfants de moins de 5 ans pour cause de diarrhées non sanguinolentes qui constituent la deuxième cause de décès dans cette tranche d’âge. Aussi pour lui, plus que jamais, la journée mondiale du lavage des mains de cette année appelle à prendre des mesures fortes en matière d’hygiène des mains dans tous les milieux afin d’assurer une riposte satisfaisante au Covid-19 et maitriser sa propagation.
- Remise de savon au directeur de l’école Kosyam
L’école, le lieu pour assurer la continuité de l’éducation
Pour le directeur de l’école Kosyam (établissement ayant abrité les festivités), Jean Stanislas Nabi, les autorités en choisissant d’investir dans l’hygiène et l’assainissement dans les écoles, confirment le rôle et la légitimité de l’école, pour assurer la continuité de l’éducation, inciter et favoriser l’accès à de bonnes conditions. La promotion du lavage des mains avec du savon aux moments critiques en une habitude inculquée, pourrait sauver plus de vie que tout vaccin individuel ou toute intervention médicale, a-t-il relevé. Transformer ce geste en un réflexe, un comportement à adopter automatiquement à la maison, à l’école et au sein des communautés pour les enfants est une bataille gagnée.
J.E.Z
Lefaso.net
Source : lefaso.net
Faso24
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