NOMINATION D’UN NOUVEAU PREMIER MINISTRE AU BURKINA : On attend notre Matata Ponyo !
Pour une large majorité des Burkinabè de Facebook, le poste de Premier ministre conviendrait au mieux à Rosine Sory, ancienne ministre des Finances. C’est également le cas de la majorité des Burkinabè qui se sont prononcés sur la question à travers le site lefaso.net. Pour les uns, elle mettrait de l’ordre dans le pays. Pour d’autres, elle a une grande expérience dans les institutions internationales qui lui permettra de mobiliser en faveur du pays, les agences onusiennes.
À cette préférence, s’ajoutent les choix portés sur Soungalo Ouattara, Zéphirin Diabré, Tertuis Zongo, Luc Adolphe Tiao, Justin Barro, Arsène Bongnessan Yé, Seydou Bouda, etc. Je comprends certes et respecte les différents pronostics. Mais, je pense que le Président du Faso, Roch Kaboré, même s’il entend insuffler une dynamique de réconciliation à son dernier quinquennat, n’a pas besoin de ratisser large dans le camp de l’opposition en y puisant un des acteurs de celle-ci pour le porter à la tête de son gouvernement.
Cependant, au nom de la fameuse réconciliation qui lui est chère, le président du Faso pourrait piocher dans les rangs de l’opposition en nommant un de ses éléments modérés au département de la réconciliation qui pourrait être créé à cet effet. Dans cette perspective, Mélégué Traoré, connu comme opposant objectif qui ménage parfois le président du Faso dans ses sorties médiatiques, pourrait être porté à la tête de ce ministère, à l’image de Bertin Konan en Côte d’Ivoire.
Un Premier ministre travailleur et ayant le don de soi
Sans aussi dénier les capacités de Rosine Sory ou de Tertuis Zongo pour occuper la primature, je pense également que le président du Faso peut choisir son Premier ministre dans les rangs des ministres sortants. Ce dernier doit surtout avoir les capacités intellectuelles et physiques (pour parcourir aisément le territoire national), et l’expérience dans la pratique politique, pour enfiler les costumes de cette responsabilité.
Les ministres sortants Ouaro, Barry, Bougouma, Sawadogo, Maïga, etc., peuvent être promus à cette responsabilité. On n’a pas forcément besoin, comme le pensent certains, d’aller à l’étranger pour chercher l’homme providentiel en l’y extrayant des arcanes des institutions dites internationales. L’exemple de la RD Congo, où Matata Ponyo, ancien ministre des Finances promu Premier ministre en 2012 à 48 ans, le prouve suffisamment.
Sans avoir travaillé à l’étranger dans les institutions dites internationales et sans doctorat dans son cursus universitaire, il est réputé être parmi les meilleurs Premiers ministres que la RD Congo ait connus depuis son indépendance. Sous son magistère, de 2012 à 2016, les performances macro économiques de son pays ont été saluées même à l’étranger. Moi, c’est ce Matata Ponyo burkinabè que j’attends. Il serait nommé, comme ce fut le cas aussi en RD Congo, à la surprise générale des Burkinabè. Mais, tout comme au Congo, ces Burkinabè finiront, à l’heure du bilan, par donner raison au président du Faso d’avoir privilégié « l’expertise locale ».
Toutefois, pour pouvoir chausser les bottes de Matata Ponyo, ce Burkinabè Premier ministre doit être travailleur, avoir le don de soi (en arrivant parfois le 1er au service tout en étant le dernier à rentrer) et avoir une sainte horreur pour la corruption. Ce, pour pouvoir remettre le pays sur les rails d’un développement qui ne soit pas de façade. Des personnalités de cet acabit, il y en a déjà bel et bien dans le gouvernement sortant du président du Faso. Croisons alors seulement les doigts dans l’attente de ce Matata Ponyo à la Burkinabè.
Encore bonne et heureuse année 2021 pleine de santé et d’opportunités à tous !
Adama KABORE
Chargé de missions au ministère des Infrastructures et écrivain