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Projet Neer-Tamba : La prise en compte du genre, une réalité

Les 28 et 29 décembre 2020, une dizaine de journalistes est allée constater de visu la prise en compte du genre dans la mise en œuvre du projet Neer-Tamba dans les régions du Nord et Centre-Nord. Une activité rendue possible grâce au partenariat entre le projet Neer-Tamba et le Réseau des journalistes et communicateurs pour la promotion du genre.

Le projet de gestion participative des ressources naturelles et de développement rural du Nord, Centre-Nord et Est (projet Neer-Tamba), financé par le Fonds international de développement de l’agriculture (FIDA), a intégré dans son action, la promotion du genre. Comme le souligne David Ouédraogo, chargé de l’animation et de la communication au projet Neer-Tamba à la Chambre régionale d’agriculture du Nord, le projet a défini à ses débuts, une stratégie de ciblage qui prend en compte le genre, notamment les femmes et les jeunes dans toutes ses activités.

David Ouédraogo, chargé de l’animation et de la communication au projet Neer-Tamba à la Chambre régionale d’agriculture du Nord.

« Quand vous prenez tout ce que nous faisons, nous avons des statistiques qui sont désagrégées en termes d’hommes, de femmes et de jeunes. Par exemple quand nous aménageons un bas-fond, nous dédions au moins 30% des parcelles aux femmes. Au niveau des points focaux IEC dans les villages, nous avons un homme, une femme. Au niveau de nos équipes dans les provinces, nous avons un homme, une femme. Le genre est pris en compte dans nos différentes activités du projet Neer-Tamba », soutient-il.

La coopérative Sidlawendé a bénéficié de deux millions de F CFA du projet Neer-Tamba.

Cette stratégie de ciblage et de promotion du genre explique certainement le succès du projet qui est à la 6e année de mise en œuvre. Ainsi, Neer-Tamba a pu financer plus de 1600 micro-projets, 400 plans de développement d’entreprises, aménagé plus de 500 hectares de bas-fonds et permis la récupération de milliers d’hectares de terre et l’alphabétisation de plus de 3000 personnes.

Des résultats tangibles donc et ce ne sont pas les bénéficiaires qui diront le contraire. Souwado Zoundi/ Ouédraogo, présidente du groupement féminin solidaire installé à Ouahigouya depuis janvier 2013, ne tarit pas d’éloges à l’endroit de Neer-Tamba. Grâce à la subvention d’un million de F CFA que lui a octroyé le projet, le groupement a pu s’offrir du matériel d’un montant de 380 000 F CFA et de la matière première à hauteur de 620 000 F CFA pour la production de savon, d’huile et de pommade à base de produits forestiers non ligneux.

Souwado Zoundi/ Ouédraogo, présidente du groupement féminin solidaire.

Ce qui a permis d’augmenter la capacité de production et par la même occasion, améliorer le revenu des 18 femmes du groupement. « Avant, pour avoir la matière première à temps, c’était un problème, puisque pour avoir des prêts, il faut des garanties. Mais avec le soutien de Neer-Tamba, nous avons eu le matériel qu’on voulait et nous avons aussi eu de l’argent qui nous a permis de stocker de la matière première et cela a vraiment facilité notre travail », soutient Mme Zoundi.

Autre bénéficiaire et toujours ce devoir de reconnaissance envers Neer-Tamba. La coopérative Sidlawendé située au secteur 15 de Ouahigouya compte 24 femmes et deux hommes. Elle produit de la farine infantile à base de céréales locales. Là, c’est une subvention de deux millions de F CFA que Neer-Tamba leur a octroyée. Ce qui a permis d’augmenter la capacité de production. Mais, les membres de la coopération souhaitent toujours l’accompagnement de Neer-Tamba afin de se doter de machines qui pourraient faciliter davantage le travail.

Le groupement féminin solidaire évolue dans la transformation des produits forestiers non ligneux.

Au Centre-Nord, la discrimination positive fait des heureux

La promotion du genre et le ciblage qu’applique le projet Neer-Tamba impliquent une discrimination positive à l’endroit des femmes et des jeunes. Ainsi au niveau du financement des projets, les femmes et les jeunes bénéficient d’une discrimination positive dans leur contribution qui va de 5 à 10% alors que pour les hommes et les adultes cela tourne autour de 20%. Comme au Nord, Neer-Tamba finance et accompagne également des coopératives et des promoteurs qui participent au développement du secteur rural.

Coumbou Ouédraogo/Sawadogo est la présidente de la coopérative simplifiée Lafi La Bumbu qui transforme le fruit du baobab depuis 2013 à Kaya. Elle indique qu’avec la subvention octroyée par Neer-Tamba, la coopérative a pu s’offrir l’équipement conseillé dans la transformation agro-alimentaire et bénéficié de suivi. « Tout était en inox, marmites, pasteurisateurs, capsuleuses pour fermer les bouteilles, une table pour déposer les bouteilles et deux presses à fruit. Nous avons aussi bénéficié de suivis », relate Mme Ouédraogo. Mais elle souligne surtout que grâce à Neer-Tamba, la coopérative a obtenu des accompagnements d’autres projets. « Ce qu’on avait n’était pas suffisant. D’autres projets nous ont rendu visite et quand ils ont vu l’équipement que Neer-Tamba nous a donné, ils ont décidé de le compléter », indique-t-elle.

Coumbou Ouédraogo/Sawadogo présidente de la coopérative simplifiée Lafi La Bumbu.

Bassirou Bismoaga, lui, est aviculteur depuis quatre ans. En 2019, il a bénéficié d’une subvention de Neer-Tamba à hauteur de 900 000 F CFA qui lui a permis d’agrandir son élevage.

Donner plus de visibilité aux actions de Neer-Tamba

Souleymane Paré, responsable genre et ciblage du portefeuille FIDA au Burkina Faso, a indiqué que c’est pour donner plus de visibilité au projet Neer-Tamba qu’a été initiée la caravane de presse. « On veut que l’œil extérieur voit et que les populations soient informées de la réalisation de ce projet d’envergure, que les populations apprécient, et où on a un changement réel de vie sur les ménages et sur les personnes vulnérables. » C’est également, selon M. Paré, l’occasion de communiquer autour des interventions de Neer-Tamba, « pour permettre au public et à d’autres acteurs, de savoir qu’il y a des méthodes pour réduire les disparités entre l’homme et la femme, les inégalités qui existent entre les jeunes et les adultes en milieu rural. »

Justine Bonkoungou

Lefaso.net

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