Roch Kaboré a repris son bâton de commandement officiellement le 28 décembre 2020 pour un nouveau mandat de cinq ans à la tête du Burkina Faso. Mais depuis, les Burkinabè attendent avec impatience le nom du Premier ministre qui sera chargé de la mise en œuvre du programme du Président élu sous la bannière du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP).
En 2015, les Burkinabè ont dû attendre plus d’une semaine pour connaître Paul Kaba Thiéba, le premier Premier ministre du premier mandat de Roch Kaboré (2015-2020), nommé le 6 janvier 2016 alors que le Président avait prêté serment le 29 décembre 2015. Et il a fallu presque le double de ce temps pour que la composition du gouvernement soit dévoilée, le 13 janvier 2016.
Pour son second mandat (2020-2025), la même scène semble se dessiner. Installé dans ses fonctions de président du Faso le 28 décembre 2020, alors que ces lignes sont tracées le 5 janvier 2021, les Burkinabè attendent toujours d’être situés sur le nom du Premier ministre de Roch Kaboré. Un remake de 2015 ? Qu’est-ce qui retarde tant la nomination du Premier ministre et la formation du gouvernement ?
En 2015, de nombreuses théories avaient été annoncées, notamment des tractations au somment de l’Etat entre les trois ténors du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) d’alors (Roch Kaboré, Simon Compaoré, et Salifou Diallo). A cela se sont rajoutées d’autres considérations liées à l’équilibre régional dans la sphère dirigeante du pays.
Qu’à cela ne tienne, depuis sa prestation de serment pour son second mandat (2020-2025), le 28 décembre 2020, c’est toujours le silence radio du côté du Palais présidentiel de Kossyam.
A l’issue des élections couplées du 22 novembre 2020, la configuration politique a été largement remaniée. Plusieurs personnalités politiques de l’opposition ont, pour le compte de la présidentielle, soutenu sans conditions le candidat Roch Kaboré et attendent, à coup sûr, une récompense.
L’émergence de certains partis de la majorité à l’Assemblée nationale, notamment le Nouveau temps pour la démocratie (NTD) qui devient la troisième force parlementaire avec 13 députés (3 en 2015) complique également les calculs.
Cette situation se compliquera davantage si l’Union pour le progrès et le changement (UPC), principal parti d’opposition sous le premier mandat de Roch Kaboré, émettait l’envie de rejoindre la majorité après les résultats lors des dernières élections. Et là, c’est sans compter aussi certains acteurs qui se réclament de la société civile et qui attendent la main généreuse de Roch Kaboré après avoir sillonné le pays pour appeler à sa réélection.
Entre satisfaction de l’équilibre régional et ethnique et prise en compte des différents partis politiques ou personnalités ayant soutenu sa réélection, Roch Kaboré a fort à faire pour trouver la personnalité à même de conduire le gouvernement, faire l’unanimité et relever les nombreux défis liés entre autres à la réconciliation nationale.
La Rédaction
Source : Burkina24.com
Faso24
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