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Lenteur dans le choix du Premier ministre : « C’est une faiblesse du président qu’il faut reconnaître » déplore un citoyen

Plus de huit jours (28 décembre 2020) après l’investiture du Président Roch Marc Christian Kaboré pour son second mandat, les Burkinabè attendent toujours le nom du nouveau Premier ministre. Pour connaitre leurs avis sur ce nom qui se fait toujours attendre, Lefaso.net leur a tendu son micro ce mardi, 5 décembre 2020 à Ouagadougou. Pour certains, cette lenteur est peut-être liée aux tractations au sein de la majorité présidentielle ou à la capacité du Président du Faso à s’imposer dans son parti. Pour d’autres, il n’y a pas d’urgence, il faut prendre le temps qu’il faut afin d’avoir un Premier ministre consensuel.

Moumouni Bonkoungou, fonctionnaire

Moumouni Bonkoungou, fonctionnaire : « La lenteur qu’on constate par rapport à la nomination du Premier ministre, je pense que cela caractérise le pouvoir du MPP. Parce que le premier mandat a été aussi pareil. Il a mis du temps pour pouvoir donner le nom du Premier ministre. Mais j’espère qu’ils vont s’activer pour qu’on ait le nom du Premier ministre qui va composer rapidement son gouvernement. L’explication que je peux donner, c’est que cela peut s’expliquer de deux manières, parce qu’au niveau même du MPP, on remarque plusieurs tendances et des clans. Certains disent le clan « Simon » et d’autres le clan « Bala Sakandé ». En plus de cet aspect, à mon avis, le Président a tendance à prendre son leadership donc il veut véritablement prendre le temps pour voir qui il faut à la place en fonction des enjeux, des défis sécuritaires à relever et également du Covid. Surtout prendre en compte les attentes des Burkinabè ».


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Philippe Kiendrebéogo, juriste

Philippe Kiendrebéogo, juriste : « Concernant la lenteur du choix du Premier ministre, en tant que juriste, il faut d’abord se poser la question de savoir, est-ce que du point de vue constitutionnel, il y a un délai imparti au Président pour le choix du PM. A ma connaissance, il n’y a pas de délai. Hors mis cela, est-ce que le fait de mettre beaucoup de temps pour choisir le PM paralyse un peu les activités économiques ? A mon avis oui, parce qu’aujourd’hui, on voit que ce sont les secrétaires généraux des ministères qui répondent actuellement au niveau de l’administration pourtant ce sont les ministres qui mettent en œuvre la politique du Président. Même si les secrétaires généraux répondent, c’est seulement au niveau technique mais sans l’exécutif. Il y a beaucoup de choses qui ne marchent pas actuellement, donc il faut s’acter pour faire les choses. Ça me permet en même temps de lancer un appel aux prochains Présidents de faire en sorte qu’au moment de leur campagne, chaque candidat ait déjà son gouvernement, de telle sorte que s’il est élu et que l’élection est confirmée par le Conseil constitutionnel, l’équipe gouvernementale soit mise en place dans un bref délai ».

Sylvain Kaboré, fiscaliste

Sylvain Kaboré, étudiant fiscaliste à l’Université Thomas Sankara : « Normalement avant qu’un Président ne soit élu, il devrait avoir une liste provisoire des personnes dans laquelle, il choisira son Premier ministre. Mais vu la lenteur, je ne pense pas que cela a été le cas. Une lenteur que je pense est liée aux tractations entre les ténors mêmes de la majorité. Pour le moment, ce n’est pas le profil qui manque mais plutôt les tractations au sein de la majorité présidentielle. Et même s’il advenait que c’est ce qui cause le problème, cela dénote aussi de la limite du Président à s’imposer dans son parti. Surtout qu’il n’est pas à son premier mandat, l’idéal aurait voulu que juste après son investiture, on connaisse le nom du Premier ministre qui va par la suite former son gouvernement, mais malheureusement, il n’est pas encore connu. C’est donc une faiblesse qu’il faut reconnaître ».


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Yacouba Sawadogo, étudiant en géographie

Yacouba Sawadogo, étudiant en géographie : « Concernant la nomination du Premier ministre, on s’attendait qu’au lendemain de l’investiture du Président qu’il y ait un Premier ministre. Mais jusqu’aujourd’hui 5 janvier, on n’a toujours pas de nom, c’est qu’a même déplorable, parce qu’en démocratie, on s’attendait à ce que les choses se fassent aussi rapidement ».

Nathalie Tiendrébéogo, étudiante en médecine

Nathalie Tiendrébéogo, étudiante en médecine : « Je pense que si le Président Roch Marc Christian Kaboré a été réélu, c’est parce que le peuple burkinabè a eu confiance à lui. Donc s’il prend encore son temps pour nommer son Premier ministre, c’est pour trouver la personne idéale. L’essentiel, ce n’est pas le temps, c’est de trouver la bonne personne à la place qu’il faut et qui l’aidera à bien gérer le pays ».

Mohamed Kalaga, entrepreneur et formateur

Mohamed Kalaga, entrepreneur et formateur : « Moi je ne pense qu’il y a une lenteur qui tienne ici, parce qu’il ne faudrait pas faire les choses pour faire. Il faut se patienter pour mieux faire le choix, mieux vaut prendre le temps pour avoir la bonne personne que d’aller vite et faire un mauvais choix. Actuellement nous sommes dans un contexte particulier voire exceptionnel. Donc tout ne doit pas se faire à la hâte. Il faut vraiment faire un choix qui va répondre aux attentes de tous les Burkinabè. Parce qu’au niveau des Burkinabè, il y a ceux qui sont pour et il y a ceux qui sont contre. Donc il faut tenir compte de cette complexité et mesurer les choses et voir qui peut répondre approximativement aux attentes de toutes les parties. A mon avis, il faut vraiment prendre le temps qu’il faut. Pour moi, il n’y a pas de délai, il faut prendre de temps de bien faire le choix ».

Lefaso.net

Source : lefaso.net

Faso24

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