<p><img class="spip_logo spip_logo_right spip_logos" alt="" src="http://lefaso.net/local/cache-vignettes/L150xH75/arton101804-e3316.jpg?1609940071" width="150" height="75"></p>
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<p><strong>Au Burkina Faso, l&rsquo;année 2020 n&rsquo;a pas été éprouvante seulement sur le plan sanitaire. La liberté de la presse a été secouée durant cette année. Entre intimidations et tentatives d&rsquo;assassinat, la presse a évité un second drame de Sapouy. Retour sur quelques faits marquants. </strong></p>
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<p>Dans la nuit du 6 au 7 janvier 2020, le journaliste d&rsquo;investigation, <a href="https://lefaso.net/spip.php?article94210" class="spip_out" rel="external">Ladji Bama, a été victime d&rsquo;un acte de vandalisme</a> à son domicile à Ouagadougou. Sa voiture, particulièrement visée, est partie en feu. Selon son témoignage, le constat a montré que des individus mal intentionnés « seraient venus par-dessus la porte et jeter une bouteille d&rsquo;essence sur l&rsquo;arrière de la voiture, apparemment avec un torchon qu&rsquo;ils avaient commencé à enflammer ».</p>
<p>Est-ce un acte d&rsquo;intimidation ? A cette question, le journaliste a confié : « Ces derniers temps, je sentais qu&rsquo;il y avait des réactions sur les réseaux sociaux concernant mon intervention sur les attaques de Arbinda. Il y a eu sur les réseaux sociaux des réactions pas du tout intéressantes, en dehors de cela, il n&rsquo;y avait pas d&rsquo;alertes particulières ».</p>
<p>Malgré <a href="https://lefaso.net/spip.php?article94224" class="spip_out" rel="external">l&rsquo;indignation du MBDHP</a> et plusieurs autres organisations de la société civile (OSC), des actes qui n&rsquo;honorent pas le Burkina Faso vont se multiplier. Le 24 mai, c&rsquo;est le journaliste et écrivain Lionel Bilgo qui reçoit des intimidations depuis son domicile. « Tout avait bien commencé hier [24 mai] par une matinée paisible à faire de la lecture et voilà que j&rsquo;entends sonner par trois reprises à ma porte. En ouvrant la porte je n&rsquo;ai vu personne. Plus tard en sortant de chez moi je trouve cette belle cartouche soigneusement posée face à ma porte. Elle était bien visible et impossible à louper.</p>
<p>Sur conseil de plusieurs proches j&rsquo;ai amené la cartouche à la police pour dépôt de munitions et c&rsquo;est ainsi que je découvre qu&rsquo;elle se loge dans le ventre d&rsquo;une arme de type kalachnikov. » a-t-il relayé sur sa page Facebook. Lui, qui est connu pour ses analyses peu partagées par certaines classes politiques, raconte qu&rsquo;il n&rsquo;était pas à sa première scène. « Ce dernier fait vient compléter une liste de faits (menaces téléphoniques, souillure devant mon bureau&#8230;) orientés vers ma personne depuis un certain temps. » a-t-il précisé. <br class="autobr"><br />
<a href="https://lefaso.net/spip.php?article101136" class="spip_out" rel="external">Le Collectif syndical CGT-B a appelé à la vigilance</a>, après avoir condamné ces actes.</p>
<p>D&rsquo;autres méthodes…</p>
<p>Le 10 novembre 2020, le journaliste, Ladji Bama est une fois de plus victime. Cette fois-ci, ce n&rsquo;est pas sa voiture qui est vandalisée, mais qui reçoit un projectile (probablement une balle) au niveau de la vitre, côté passager, la place qu&rsquo;il occupait, a rapporté le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP). A en croire la victime, il revenait de Dori où il a co-animé une conférence sur la corruption électorale.</p>
<p>Dans la nuit du 27 au 28 novembre 2020, des menaces de mort ont été proférées à l&rsquo;endroit de Sidiki Dramé, le Secrétaire général (SG) du Syndicat autonome des travailleurs de l&rsquo;information et de la culture (SYNATIC). En ce jour, notre confrère a découvert un tag sur son portail avec le message suivant : « Je viendra se soir pour vous tue ». Cinq jours plus tard, c&rsquo;est-à-dire le 2 décembre 2020, le domicile du journaliste de la RTB/Radio, Séry Baoula a essuyé des tirs de balles laissant des impacts visibles.</p>
<p><strong>« L&rsquo;Etat face à son devoir… »</strong></p>
<p>Qui en voudrait autant aux journalistes ? Face à ces menaces qui se multiplient, le <a href="https://lefaso.net/spip.php?article101602" class="spip_out" rel="external">Centre national de presse Norbert tire la sonnette d&rsquo;alarme</a>. « Sans préjuger des auteurs de ces intimidations, le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ) et le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP) mettent l&rsquo;Etat face à son devoir de protection de l&rsquo;ensemble des citoyens de ce pays, et particulièrement les journalistes, les défenseurs de la liberté d&rsquo;expression et de la presse, ainsi que les défenseurs des droits humains, eux qui consentent d&rsquo;énormes sacrifices pour concourir à la protection des droits des populations des villes et des campagnes. »</p>
<p>Au cours de cette même année, <a href="https://lefaso.net/spip.php?article96336" class="spip_out" rel="external">le Burkina Faso a perdu deux places</a> au classement mondial de Reporters sans frontières (RSF) sur la liberté de la presse. De 36e en 2019, le Pays des Hommes est devenu 28e en 2020.</p>
<p>Même si ces intimidations et menaces de mort ne sont pas la conséquence directe du classement du RSF, cela vient montrer une fois de plus que 2020 a été une année de recul de la liberté de la presse pour le Burkina Faso. Avec ces faits, les journalistes se demandent de quoi sera fait 2021…</p>
<p><strong>Cryspin Masneang Laoundiki<br class="autobr"><br />
Lefaso.net<br class="autobr"><br />
Crédit photo : La Voix du juriste</strong></p>
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