L’association « Conscience démocratique (COD) » a animé, le mardi 5 janvier 2021 dans la province de l’Oubritenga (région du Plateau-central), une conférence publique en vue de sensibiliser la population à la participation massive et apaisée aux scrutins. Les panelistes étaient l’analyste politique Siaka Coulibaly et le journaliste Mamadou Kabré, par ailleurs président du Parti républicain pour l’indépendance totale (PRIT-Lannaya).
« Les statistiques des élections couplées du 22 novembre 2020 ont révélé un faible taux de participation des populations burkinabè aux votes, car sur six millions d’inscrits, seulement trois millions ont voté », a campé le président de l’association Conscience démocratique (COD), Gnami Hervé Sangaré. C’est ce qui justifie la présente conférence publique dont le but est de sensibiliser la population à prendre massivement part aux votes. Selon le président de la COD, le président du Faso a été élu ; il faut l’accompagner pour qu’il n’y ait pas de crise pendant son mandat.
- Les participants au panel.
Les raisons du faible taux de participation
Parlant du faible taux de participation aux élections, le journaliste et politologue Mamadou Kabré a avancé quelques raisons : la mobilité des électeurs, la durée du scrutin (un seul jour avec une population qui est toujours occupée), le vote non-électronique, « la gloutonnerie des électeurs qui fait que l’électeur mange partout mais ne vote nulle part », etc. Cette situation comporte des dangers. Ainsi, l’ancien député du Conseil national de la transition (CNT), Mamadou Kabré, pense qu’au-delà des dangers d’ordres économique et financière, il y a des enjeux politiques.
D’abord, il pense qu’un désintérêt du public est une forme de non-participation citoyenne. Ensuite, il trouve que ces cas entraînent souvent la remise en cause des élus, parce que la participation n’est pas totale. A titre d’exemple, il cite le cas du Mali où le président n’a pas terminé son mandat. Enfin, le faible taux de participation ne favorise pas l’engagement des populations.
- Mamadou Kabré, journaliste, président du PRIT-Lannaya.
Rendre le vote obligatoire
« C’est le budget de l’Etat qui organise les élections et ce budget émane des impôts des citoyens. Donc, tous les citoyens contribuant au budget de l’Etat ne devraient pas laisser les élections combien coûteuses avec une faible participation », a poursuivi le président du PRIT-Lannaya, Mamadou Kabré. Comme solution, il propose ceci : « Il faut rendre le vote obligatoire, parce que c’est une question patriotique qui doit amener tous ceux qui sont en âge de voter à aller accomplir leur devoir citoyen ». Pour encourager la participation des électeurs, il propose aussi le vote électronique, les votes ambulatoires, etc.
- Siaka Coulibaly, analyste politique.
Organiser des élections apaisées
« Le caractère apaisé vient du fait que l’élection est conforme aux normes des règles prescrites ; et chaque fois qu’il y aura atteinte à ces normes, on a le risque du dérapage », a introduit le paneliste Siaka Coulibaly, avant de poursuivre : « Pour qu’il n’y ait pas de violences à l’issue d’une élection, il faut s’assurer que les normes sont respectées par tous les acteurs. C’est pourquoi la communication aujourd’hui est très capitale pour faire en sorte que le public comprenne les vrais enjeux des décisions et des positions prises par des différents acteurs et surtout que ce grand public s’approprie les normes et les enjeux, de sorte qu’on puisse avoir un processus complet qui fonctionne ».
Dofinitta Augustin Khan
Lefaso.net
Source : lefaso.net
Faso24
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