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<p><strong>L&rsquo;effectif des docteurs en sciences politiques s&rsquo;élargit au sein de l&rsquo;université Thomas Sankara. Ce mercredi 6 janvier 2021, le magistrat Herman Yacouba Nacambo devient docteur avec sa thèse sur la lutte contre la corruption au Burkina Faso avec la mention « Très honorable ».</strong></p>
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<p>« L&rsquo;institutionnalisation de la lutte contre la corruption au Burkina Faso 1983-2020 : acteurs, dynamique, processus historique et socio-politique ». C&rsquo;est sous ce thème que le magistrat de formation et expert juriste électoral au PNUD, Herman Yacouba Nacambo, a défendu les fruits de ses recherches.</p>
<p>« Depuis 1983, tous les régimes, dès leur arrivée pratiquement, ont manifesté leur intention de lutter contre la corruption. Mais lorsqu&rsquo;on regarde dans la réalité, c&rsquo;est beaucoup plus nuancé », a constaté le chercheur. Malgré la création des institutions pour cette cause, l&rsquo;impétrant montre qu&rsquo;il manque encore des éléments qui font que la lutte contre la corruption ne s&rsquo;institutionnalise pas suffisamment.</p>
<p>Pour Herman Yacouba Nacambo, l&rsquo;institutionnalisation de la lutte contre la corruption au pays des Hommes intègres est « faible et se fait de façon discontinue ». « C&rsquo;est un processus qui se fait toujours mais qui n&rsquo;est pas stable. Sous la transition, il y a eu ce qu&rsquo;en sciences politiques on appelle « une fenêtre d&rsquo;opportunités », c&rsquo;est-à-dire un moment favorable où les acteurs sociaux et politiques ont convenu qu&rsquo;il faut redoubler d&rsquo;ardeur dans la lutte ». En dépit des périodes et des acteurs, la lutte ne gagne pas en légitimité car il y a encore des stratégies d&rsquo;évitement, de contournement et de résistance, a relevé le chercheur.</p>
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<dt><img src="http://lefaso.net/local/cache-vignettes/L500xH340/1-2466-e5b7c.jpg?1610050500" width="500" height="340" alt=""></dt>
<dt class="spip_doc_titre"><strong>Une vue des participants à la soutenance</strong></dt>
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<p>Quant au secrétaire exécutif du Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC), Sagado Nacanabo, il reconnaît que la lutte contre la corruption connaît des hauts et des bas. « C&rsquo;est une quête permanente parce que les acteurs étatiques lorsqu&rsquo;ils sont aux affaires, ils ont tendance à ne pas vouloir favoriser la lutte parce que ça dérange leur système », a-t-il affirmé.</p>
<p><strong>Pour une amélioration de la lutte</strong></p>
<p>Du côté du REN-LAC, cette thèse est saluée à sa juste valeur, car la lutte aura de la documentation. « Le domaine de la corruption mérite aussi des hautes études pour être bien documenté. Autant que les corrupteurs et les corrompus font beaucoup d&rsquo;efforts de recherches et d&rsquo;ingéniosité pour faire la corruption, autant les acteurs de la lutte contre la corruption doivent se cultiver au plus haut niveau pour mieux lutter », a déclaré Sagado Nacanabo.</p>
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<dt><img src="http://lefaso.net/local/cache-vignettes/L500xH342/2-5601-46648.jpg?1610050500" width="500" height="342" alt=""></dt>
<dt class="spip_doc_titre"><strong>Le président du jury (à droite) et le co-directeur de thèse (à gauche) ont participé par visioconférence</strong></dt>
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<p>Etant une recherche fondamentale, les résultats de Herman Nacambo ne font pas de recommandations expresses. Il a fait des constats, des analyses et des démonstrations. Toutefois, il y a des choses à améliorer. Pour Nacambo, les textes adoptés en matière de lutte contre la corruption ne sont pas pertinents. « Nous avons critiqué beaucoup de textes, que ce soit la loi sur la corruption, le code pénal et la loi sur l&rsquo;ASCE-LC. Nous avons démontré les limites juridiques de ces textes ». Il recommande également d&rsquo;améliorer la volonté politique en posant des actes pratiques au-delà des discours.</p>
<p>Sagado Nacanabo espère que les éléments publiés par Herman Yacouba Nacambo permettront aux acteurs de la lutte contre la corruption de mieux faire leur travail.<br class="autobr"><br />
Le jury a jugé l&rsquo;impétrant apte d&rsquo;avoir le grade de docteur en sciences politiques avec la mention « Très honorable ».</p>
<p><strong>Cryspin Masneang Laoundiki<br class="autobr"><br />
Lefaso.net</strong></p>
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