La composition du gouvernement Dabiré II est connue depuis le dimanche 10 janvier 2021. Il est composé de 33 membres dont 8 ministres délégués. Les « heureux élus » ne sont pas choisis parce qu’ils sont les plus beaux. C’est parce qu’en eux, l’on a vu des compétences. Ces atouts permettront de mettre en œuvre des actions qui satisfassent les besoins des Burkinabè. Des priorités majeures, il y en a. Nous en avons recensé quatre.
Le gouvernement Dabiré II a du pain sur la planche. Au Burkina Faso, tout est prioritaire. Mais, à ce stade, on peut s’accorder pour dire qu’il y a urgence dans les priorités. D’abord, nous avons la sécurité. Les Burkinabè veulent aller et venir librement sans être inquiétés. Ils veulent rester chez eux pour mener leurs activités. Cela est devenu aujourd’hui pour certains, un rêve.
Les terroristes et autres bandits de grands chemins dictent leurs lois dans certaines contrées du pays. Cela oblige les braves populations à s’enfuir. Elles partent à la recherche d’un nouvel eldorado, une nouvelle terre promise. En 2020, la situation sécuritaire a évolué positivement. Les acquis ont certainement pesé pour la reconduction des ministres concernés. On peut se réjouir, mais du travail reste encore à faire.
La corruption, un poison qui tue le pays
L’autre fait important, c’est la lutte contre la corruption. C’est un phénomène qui gangrène toute la société burkinabè. Tous, ou presque, ont été soient corrupteurs ou corrompus un jour. Mais la plus emblématique demeure la gestion scabreuse de la chose publique. Roch Kaboré a une occasion de rentrer dans l’histoire des Hommes de probité. Il s’agit de mener une lutte sans faille et sans merci contre cette pratique.
Elle tue à petit feu le Burkina Faso. Elle est la cause de nombreux problèmes. Elle met à mal l’équilibre social. Le président du Faso devra donc tenir un discours franc et direct envers ses collaborateurs. Toute personne qui sera « mouillée » doit être sanctionnée à la hauteur de son imprudence. Quand on vous coupe la tête, point de maux d’yeux. Ceux d’en haut doivent donner l’exemple.
La réconciliation, le mot fétiche de la campagne électorale
La réconciliation est devenue le maitre mot de certains Burkinabè. Apparemment sans elle, ils ne vont pas se mettre en ordre de bataille pour la construction de la nation. La nation peut bruler comme elle veut, tant qu’ils ne seront pas réhabilités, point d’appui.
Pourtant, quand il y a un incendie dans une maison, l’alerte à donner n’a pas de propriétaire. C’est celui qui voit en premier le feu qui crie et qui demande de l’aide. Néanmoins, il faut leur reconnaitre le droit de vouloir être réhabilité. S’ils veulent la réconciliation, c’est qu’ils sont prêts à faire les sacrifices nécessaires qui s’imposent. Vivement donc que les filles et fils du Burkina arrivent à regarder dans la même direction, le cœur léger.
Le foncier, une bombe à retardement
La dernière grande priorité demeure le foncier. Voici un bien qui ne s’augmente pas. Les 274 000 Km2 du Burkina ne s’agrandissent pas. C’est la spéculation qui tue les terres. Si des braves populations ne sont pas spoliées des terres de leurs ancêtres, ce sont des citoyens avides d’argent qui les vendent à vil prix à des nantis. Les non-lotis ont encerclé les grandes villes. Chaque citoyen burkinabè veut avoir un chez soit avec sa petite famille.
Pourtant, il faut les mêmes terres pour cultiver, pour planter des arbres, pour réaliser des retenues d’eau. Des délinquants à col blanc avaient été débusqués dans de nombreuses enquêtes dans la vente des parcelles. C’est le moment de faire le nettoyage et d’assainir le milieu.
Les hommes et les femmes aux postes ont l’intelligence nécessaire pour mener à bien les différentes missions. Pourvu qu’ils aient la volonté et qu’ils soient vraiment de » bons, fidèles et loyaux serviteurs » du peuple !
Dimitri OUEDRAOGO
Lefaso.net
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