Le bureau du Haut Conseil des transporteurs du Burkina Faso était face à la presse, le mardi 12 janvier 2021. Cette rencontre avait pour objectif d’informer l’opinion publique sur les difficultés liées à la mise en application de l’arrêté ministériel du 21 Octobre 2020 portant modalité de gestion et de contrôle de fret en provenance et à destination du Burkina Faso.
Pour permettre une gestion saine et équitable du fret au profil de tous les transporteurs, le gouvernement burkinabè a pris un arrêté ministériel portant modalité de gestion et de contrôle de fret en provenance et à destination du Burkina Faso. Cependant, depuis sa mise en application, soit le 15 décembre 2020, on assiste à l’effet contraire sur le terrain.
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C’est du moins ce qui ressort de la rentre entre le Haut Conseil des transporteurs du Burkina-Faso (HCT-BF) et les médias, le mardi 12 janvier 2021. Selon Alassane Barro, secrétaire général national du HCT-BF, l’application de cet arrêté souffre d’une « manipulation » par le Conseil burkinabè des chargeurs (CBC) et certaines organisations syndicales qui mettent les transporteurs face à d’énormes difficultés.
- Alassane Barro, secrétaire général national du HCT-BF.
Il s’agit entre autres du blocage de livraison de bons de chargement ; de l’orientation par le CBC de tout demandeur de bons de chargement vers une structure syndicale en occurrence (FUTURB, OTRAF bis) ; du non-respect de l’article 11 de l’arrêté qui souligne que le bon de chargement est délivré par le CBC sans aucun intermédiaire ; l’application à la hâte sans aucune information des pays concernés du contenu de l’arrêté ; le blocage des camions à la frontière du Togo et du Burkina. Et cela a de graves répercussions sur l’activité des transporteurs ainsi que sur l’économie nationale.
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- Les membres du HCT-BF et les journalistes présents à la rencontre.
Risques de pénurie de denrées alimentaires et d’une inflation des prix
Le constat est qu’on assiste au blocage du fret à la frontière pendant deux semaines ; la détérioration des marchandises durant le stationnement ; la création de conflit entre les acteurs du transport burkinabè et togolais ; des correspondances malveillantes des autorités du port du TOGO au directeur du CBC et à l’interdiction aux véhicules burkinabè d’accéder aux territoires togolais, etc.
A en croire Alassane Barro, cette situation risque d’entrainer des pénuries de denrées alimentaires pouvant créer une inflation sur les produits de première nécessité et des augmentations de prix. D’où leur appel au ministre de tutelle afin qu’il jette un regard sur les actions du CBC pour une bonne application du décret. « Ce décret connait de sérieux problèmes à répétition depuis sa signature jusqu’à nos jours » a-t-il laissé entendre.
- El Hadj Adama Ouédraogo Palm Beach, président du HCT-BF.
Une répétition de crises dans le secteur depuis des mois
Le secteur du transport routier a connu ces derniers mois plusieurs mouvements liés à la gestion du fret. C’est après de multiples malversations entre les différents groupes syndicaux que le gouvernement a décidé de reprendre la gestion du fret à la date du 9 octobre 2020, pour la confier au CBC (Conseil burkinabè des chargeurs). Cette décision a fait des gorges chaudes au sein des acteurs qui n’ont pas manqué de pointer la mauvaise gestion du secteur par le ministre Vincent Dabilgou. C’est d’ailleurs dans cette guéguerre que le décret ministériel portant modalité de gestion et de contrôle de fret en provenance et à destination du Burkina Faso a été annoncé le 21 octobre 2020, en vue d’assainir le secteur.
Mais au regard des dénonciations faites par le HCT-BF, beaucoup reste encore à faire pour unifier le secteur. Toutefois la structure compte rencontrer le ministre Dabilgou dans les prochains jours pour en discuter afin que des solutions idoines soient trouvées et permettre aux transporteurs, surtout ceux membres du HCT-BF, de mener convenablement leurs activités.
Judith SANOU
Le Faso.net
Source : lefaso.net
Faso24
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