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Batamaka Somé, l’homme dont le bonheur se trouve au Burkina Faso et nulle part ailleurs

Anthropologue et consultant en sécurité alimentaire, genre et développement, l’homme dont il est question ici, Batamaka Somé, est un touche-à-tout. Il est également entrepreneur en élevage de volaille. L’homme est passé par plusieurs institutions internationales, notamment la Fondation Bill et Melinda Gates, le système des Nations-Unies à travers le PAM, et a fourni des conseils techniques de haut niveau à des institutions comme l’USAID, le PNUD, Root Capital, ainsi que l’Institut de recherche en élevage (ILRI). C’est une mine d’or ambulante. Après les Etats-Unis et l’Italie (Rome), en passant par le Kenya (Nairobi), Batamaka Somé est aujourd’hui installé dans son pays natal, le Burkina Faso, le pays qu’il a préféré aux bureaux feutrés des institutions internationales. Actuellement représentant régional d’une fondation spécialisée dans l’agro-écologie, l’homme entreprend aussi dans l’élevage de volaille. Portrait !

De son petit village de Mèbar, dans la commune de Dano, province du Ioba, région du Sud-Ouest du Burkina Faso, Batamaka Somé est aujourd’hui l’un des Burkinabè les plus connus dans les coulisses des institutions internationales. Il a entre autres travaillé avec l’un des hommes les plus riches de la planète, Bill Gates. Preuve que quand on veut, on peut ; et le lieu où vous êtes né ne détermine pas votre avenir.

Et cela, le Mèbarais l’a très vite compris et s’est donné les moyens d’atteindre ses objectifs. Pour cet anthropologue et ancien enseignant d’anglais des lycées et collèges, l’impossible n’existe pas dans la vie ; il suffit d’avoir une vision et de se donner les moyens d’y arriver. « Car vu d’où je venais, rien ne prévoyait que j’allais avoir ce parcours même si ce n’était pas étonnant au vu de mes résultats. Mais c’était quand même surprenant », reconnaît-il.

De la Fondation Bill et Melinda Gates aux Nations-Unies, en passant par certains instituts de recherche, les institutions internationales n’ont plus de secret pour Batamaka Somé. Spécialiste en sécurité alimentaire, genre et en développement, l’homme a voyagé dans plusieurs pays du monde pour partager son savoir-faire en la matière.

Un parcours riche en expériences qui a commencé après l’obtention de son doctorat en anthropologie en 2010 à l’Université de l’Illinois aux Etats-Unis. Comme beaucoup de nouveaux diplômés, Batamaka Somé a cherché à travailler et a décroché son premier emploi à la Fondation Bill et Melinda Gates où il travailla dans l’équipe d’accès aux marchés du programme de développement agricole. C’était le coup de grâce qui le conduira à multiplier les postes dans plusieurs institutions internationales au sein des Nations-Unies.

Batamaka Somé en compagnie de Bill Gates au centre commercial de New-York en juin 2016.

Il rejoindra après le Programme alimentaire mondial (PAM) à Rome comme conseiller en genre où il s’occupera de la mise en œuvre de la stratégie genre de l’initiative Achat pour le progrès, couvrant 20 pays sur trois continents, dont 15 pays d’Afrique subsaharienne. Mais l’histoire de ce Burkinabè courtisé par les institutions internationales n’a pas encore fini de s’écrire.

Au contraire, elle vient de commencer. Batamaka Somé travaillera également comme conseiller régional en genre pour le bureau de l’Afrique de l’Ouest et centrale à Dakar, pour un projet financé par l’USAID. Malgré le confort dans lequel il vivait, la chaleur humaine de son pays natal manquait à cet enfant de Dano, issu d’une grande famille polygame d’une quinzaine d’enfants.

Le Burkina Faso, son bonheur

C’est ainsi qu’il a préféré le Burkina Faso aux bureaux feutrés des institutions internationales. Car pour lui, la stabilité familiale et la paix de l’âme n’ont pas de prix. C’est d’ailleurs pourquoi, il a décidé, en accord avec sa famille, de rentrer définitivement dans son pays natal en 2014. Si certains rêvent d’être à sa place, pour ce privilégié, on n’est bien que chez soi et il sera plus utile pour son pays qu’ailleurs.

Batamaka Somé dans un champ de production de semences de sorgho, dans la région de Koulikoro au Mali, en octobre 2017.

Pour Batamaka Somé, le bonheur, c’est ici et nulle part ailleurs. Etant un homme très attachant et ouvert, il avait besoin de cette chaleur humaine qu’on ne trouve nulle part ailleurs qu’au Faso, avoue l’homme qui a beaucoup voyagé à travers le monde. Mais grâce aux expériences acquises en matière de sécurité alimentaire, en genre et développement, il continue de se mettre au service de son pays, voire de l’Afrique. Il est d’ailleurs le représentant régional pour l’Afrique de l’Ouest du Programme de recherche collaborative en agriculture (CCRP) de la Fondation McKnight et autres.

Tout en étant toujours sollicité par les différentes institutions dans lesquelles il a travaillé pour certains projets. Il n’y a pas de repos pour M. Somé, en tout cas, pas pour maintenant. Du haut de ses 50 ans, l’homme est toujours plein d’énergie et de passion, et il partage son expérience à travers des formations, des coachings et ateliers, et l’engagement pour le développement local.

C’est une mine d’or ambulante en matière de sécurité alimentaire, genre et développement. En plus d’être installé comme consultant indépendant, il est aussi entrepreneur en élevage de volaille. Une activité à laquelle il se consacre de plus en plus afin de faire la promotion du poulet bicyclette burkinabè. L’homme est plein d’énergie et pour lui, il ne faut pas s’arrêter, parce que l’homme a plein de capacités enfouies en lui qu’il faut mettre au service de la société.

Une vue de sa ferme de « poulets bicyclettes ».

L’homme au grand cœur et plein de générosité

Sur le plan social, Batamaka Somé est beaucoup apprécié de ses proches. Pour eux, c’est un homme au grand cœur et plein de générosité, qui aide toute personne étant dans le besoin. C’est également un homme ouvert d’esprit, qui aime beaucoup échanger et partager avec les autres. Certains de ses proches trouvent même qu’il est très ouvert. Cette ouverture, nous l’avons remarquée parce qu’il parlait avec une certaine positivité et communiquait sa bonne humeur.

Pour lui, il ne sert à rien de stresser pour des choses dont on n’a pas le contrôle dans la vie. Il faut plutôt se concentrer sur ce qui nous rend heureux. Son conseil aux plus jeunes, c’est d’aimer le travail bien fait, l’honnêteté et la persévérance. Et si ces trois éléments clés sont respectés, rassure Batamaka Somé, ils pourront faire de grandes choses surtout qu’ils bénéficient des opportunités offertes par la technologie actuelle. En se fondant sur cela, enseigne-t-il, ils pourront faire mieux que leurs devanciers qui n’ont pas connu les opportunités offertes par le niveau actuel de technologie.

Yvette Zongo

Lefaso.net

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