« Recherche scientifique et progression de la culture du niébé au Burkina Faso (1970-2020) ». C’est le titre de l’ouvrage dont la dédicace a eu lieu, ce mardi 12 janvier 2021, à l’Institut de l’environnement et de recherches agricoles (INERA) à Ouagadougou.
Cet ouvrage est le résultat de la coopération entre trois auteurs : Dr Dieudonné Ilboudo, Dr Benoît Joseph Batiéno et Dr Jean Baptiste Tignegré. Ils entendent, par ce premier ouvrage paru le 7 novembre 2020 à « Harmattan Dakar », sur l’histoire scientifique et organisationnelle de la recherche agricole burkinabè, promouvoir le développement commercial et agro-alimentaire de la filière légumineuse à travers une meilleure organisation des chaînes de valeurs.
Pour résumer le livre, le présentateur, Dr François Lompo, a dit : « Cet ouvrage fait l’économie de la recherche sur le niébé au Burkina Faso sur les cinquante dernières années. Il fait ressortir ce que la production du niébé doit à la recherche agricole qui s’est organisée autour de cette culture. En fait, cette recherche a fortement contribué à faire une niche économique et écologique de premier ordre en développant la culture du niébé. Le Burkina Faso est troisième producteur au monde et en Afrique avec un potentiel pour améliorer ce classement.
- Dédicace du livre par Dr Benoît Joseph Batiéno (gauche) et Dr Jean Baptiste Ilboudo (droite)
Les acteurs du développement ont conscience que l’augmentation de la production et de la commercialisation de cette spéculation est un facteur d’accroissement de devises, un facteur de fertilisation de sols agricoles et un facteur d’enrichissement des producteurs surtout féminins, jeunes et pauvres. Avec un bon plaidoyer pour le développement des chaînes de valeurs niébé, le Burkina Faso et les producteurs bénéficieront de larges retombées de cette culture et deviendra alors « l’or vert » pour le développement socioéconomique de régions entières. »
Motivation et ambitions pour l’écriture de cet ouvrage
Pour Dr Benoît Joseph Batiéno, co-auteur, la principale motivation pour la rédaction de ce livre était de rendre un hommage à feu, Dr Issa Drabo avec pour pseudonyme « bèg Naba », décédé le 14 décembre 2014. Car, dit-il : « Il fut le premier sélectionneur de cette légumineuse à graines qu’est le niébé ». Puis de poursuivre : « Nous nourrissons trois ambitions principales dont l’une est la traduction en anglais de l’ouvrage et l’autre est une prochaine réédition au moins de celui-ci pour porter des corrections et l’enrichir. Une troisième est que l’exemple soit suivi par d’autres chercheurs pour d’autres spéculations leaders au sein de l’INERA. »
- Dr François Lompo, présentateur du livre
Des statistiques sur l’évolution du niébé de 1970-2020
L’ouvrage est une véritable mine de statistiques sur le niébé. En effet, il enseigne que le Burkina Faso, en 2012-2013, avec une production de 539 846 tonnes est le troisième producteur de niébé au monde et en Afrique après le Nigeria (3.246.617 tonnes) et le Niger (1.392.219 tonnes).
Par ailleurs, ce livre indique une évolution des superficies cultivées en niébé au Burkina Faso. Les superficies sont passées de 185.500 hectares (ha) en 1961 à 1.307.366 ha en 2018. Aussi, la production a varié de 74.219 tonnes en 1961 à 630.960 tonnes en 2018. En conclusion, il ressort sur la période de référence de l’ouvrage, une augmentation considérable de la production du niébé et l’amélioration de ses rendements.
- Des participants
Biographie des auteurs
Dr Dieudonné Ilboudo est titulaire d’un DEA en science socio économie de l’université des Sciences techniques de Lille (France) et d’un doctorat unique en sociologie rurale de l’université Félix Houphouët Boigny (Côte d’Ivoire). 34 ans durant, il a enseigné à l’institut pédagogique du Burkina et à l’INERA.
Dr Benoît Joseph Batiéno est titulaire d’un PhD en génétique et amélioration des plantes de l’école doctorale du West African Center for Crop Improvement (WACCI) de l’université de Ghana, Legon. Il est chargé de recherche à l’INERA et responsable de l’équipe d’amélioration variétale du niébé depuis 2014.
Dr Jean Baptiste Tignegré conduit des recherches sur le développement de variétés d’oignons de jours courts adaptées aux saisons humides et sèches de l’Afrique centrale et occidentale. Il est titulaire d’un PhD en génétique et amélioration des plantes du African Center for Crop Improvement (ACCI) de l’université du Kwazulu- Natal en Afrique du sud. Aussi a-t-il exercé 26 ans, en tant que sélectionneur du niébé à l’INERA.
Dofinitta Augustin Khan
Lefaso.net
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