Actualité

Jérémie Bouda, président de la Fédération burkinabè de boxe : « Notre mission est de relancer la boxe burkinabè »

Porté à la tête de la Fédération burkinabè de boxe, le 15 août 2020, par les représentants des 46 clubs, Jérémie Bouda se donne pour mission de relancer la discipline qui vit dans une sorte de léthargie depuis deux ans. Les boxeurs en forme de l’époque, Python, Alexis Kaboré dit Yoyo, Patrice Sou Toké et bien d’autres, sont tombés dans l’oubli, un peu comme leur discipline. Dans cette interview, le nouveau président de la fédération parle de ses ambitions pour le Noble Art burkinabè.

Lefaso.net : Vous héritez de la fédération après une longue crise et dans une situation sanitaire difficile. Comment comptez-vous relancer la boxe ?

Jérémie Bouda : Nous avons pris la fédération au moment où la maladie à coronavirus a pris de l’ampleur. La situation est très difficile pour notre discipline parce que personne ne voudra nous inviter dans un autre pays pour des combats. En prenant la présidence de la fédération, nous nous sommes engagé à innover et à relancer la boxe. Nous tenons toujours à notre mission. Nous sommes en 2021, nous allons bientôt démarrer nos activités.

Que prévoit votre programme pour la relance de la boxe au Burkina Faso ?

Nous comptons mettre l’accent sur la relève à travers les écoles. Malheureusement, avec la maladie, il nous est difficile de réunir les élèves pour mener des activités mais nous pensons pouvoir le faire très bientôt pour que les gens sachent que nous voulons faire comme, sinon mieux, qu’avant.

Quelles stratégies comptez-vous mettre en œuvre pour cela ?

En plus de préparer la relève à partir des écoles, nous prévoyons d’intéresser le secteur informel à la relance de la boxe au Burkina. Pour l’instant, nous ne pouvons pas vous donner les identités des personnes que nous avons approchées pour nous accompagner dans cette mission. Nous avons identifié des partenaires clés avec lesquels nous allons travailler. Mais avec la situation sanitaire qui a eu des effets sur l’économie nationale, il est difficile de trouver quelqu’un qui va accepter de mettre beaucoup d’argent dans la boxe. Pour cela, il va falloir convaincre les amoureux de cette discipline de contribuer à sa relance.

Quel sera le rôle des écoles dans la formation de la relève ?

Les écoles sont des endroits où nous pourrons trouver des jeunes qui comprennent notre mission et qui voudront pratiquer la boxe. Les élèves seront notre fer de lance. Nous comptons organiser des combats de boxe inter-établissements afin que les jeunes découvrent et se passionnent pour la boxe. Pour cela, nous avons comme responsable de la Commission relève, un professeur d’éduction physique et sportive. Au niveau de la Commission professionnelle, l’entraîneur professionnel adjoint est un professeur d’université qui enseigne à Koudougou.

Il existait, de par le passé, des clubs, formels ou informels, qui formaient les jeunes à la pratique de la boxe. Quelle sera leur place dans votre politique de relance ?

La plupart de ces clubs existent toujours. Ce sont ceux qui sont affiliés à la fédération, et qui m’ont élu. Nous allons également travailler à travers ces clubs pour relever notre mission. Nous allons organiser des combats avec leur appui.

Le Burkina a connu de grands boxeurs. On se rappelle notamment Boum Boum, Python, Yoyo, Sou Toké et bien d’autres. Avez-vous de leurs nouvelles ?

Oui. Ils nous appellent pour nous encourager. Comme vous le savez, on ne peut plus les amener sur un ring pour un combat. Mais ils vont contribuer à l’encadrement des jeunes boxeurs. Ils ont une forte expérience et on ne peut pas les laisser à l’écart.

Quelle sera concrètement la place de ces anciennes gloires dans votre politique ?

Certaines de ces anciennes gloires ont bénéficié de l’aide de l’Etat dans leur reconversion. Cela devait normalement être une raison pour ces personnes de soutenir davantage la boxe parce qu’elle leur a permis d’avoir un travail après leur carrière. Nous accordons à ces personnes une place de choix dans ce que nous comptons faire pour la relance de la boxe. Nous avons même intégré certains boxeurs dans le bureau. Il s’agit notamment de Yassia Ouédraogo, Balima et bien d’autres. Dans la commission professionnelle, nous avons Yoyo et Sou Toké.

Les combats de boxe sont organisés par des promoteurs privés. Quelle est leur situation aujourd’hui ?

Avant notre élection à la présidence de la fédération, on ne parlait presque plus de la boxe burkinabè. Afin de motiver tous ces acteurs, il faut les rassurer que ce qui s’était produit de par le passé ne va plus se répéter. Nous devons les convaincre que nous sommes venus pour relancer véritablement la discipline. Ces promoteurs font partie des partenaires avec lesquels nous allons travailler et nous allons prendre attache avec eux très bientôt.

Comment comptez-vous financer votre programme ?

La boxe a toujours eu des partenaires prêts à l’accompagner. Ces derniers sont encore là. Mais à cause de la Covid-19, il est difficile de leur demander de financer la boxe. C’est une situation exceptionnelle que nous vivons actuellement. Nous avons fait notre budget jusqu’en 2025 et il s’élève à près de 500 millions de francs CFA. Le ministère [des Sports et des Loisirs] nous dira ce qu’il peut nous donner. Et nous allons rechercher le manquant.

Quand comptez-vous véritablement démarrer les activités ?

Très bientôt, parce que nous n’avons pas encore de date fixe. Des clubs nous avaient approchés pour l’organisation des activités. Mais les moyens ne sont pas encore réunis pour cela. Nous avions budgétisé nos activités sans tenir compte par exemple des mesures barrières. Alors que pour organiser un combat, il faut prévoir les cache-nez, le gel hydro-alcoolique pour ceux qui feront le déplacement. Il va falloir trouver un budget supplémentaire pour tout cela et nous y travaillons.

Pour finir, je voudrais présenter mes vœux de santé et de bonheur à tous les athlètes et amoureux du sport. Je voudrais aussi appeler les uns et les autres à soutenir les activités de relance de la boxe car c’est ensemble que nous allons y arriver.

Propos recueillis par Jacques Théodore Balima

Lefaso.net

Source : lefaso.net

Faso24

Comments

comments

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page