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« Sans un climat social apaisé, il ne sera pas possible d’atteindre les résultats escomptés », Emmanuel Ouédraogo, secrétaire général du SAMAB

“Le gouvernement précédent a échoué en matière de dialogue social”, affirme, sans détour, le secrétaire général du Syndicat autonome des magistrats burkinabè (SAMAB). Pour Emmanuel Ouédraogo, répondant aux questions de Lefaso.net, relatives au nouveau gouvernement, le 12 janvier 2021, le plus important est moins les Hommes nommés que les résultats qu’ils peuvent produire. La seule condition, à son avis, pour atteindre les résultats escomptés, c’est “un climat social apaisé dans un environnement de dialogue sincère empreint de bonne foi.”

Lefaso.net : Quel commentaire par rapport aux nouveaux ministres de ce gouvernement ?

Emmanuel Ouédraogo : Je ne peux que féliciter les membres du nouveau Gouvernement dans son ensemble et particulièrement la ministre de la Justice et des Droits humains, Garde des sceaux. En tant que Secrétaire général du Syndicat autonome des magistrats burkinabè (SAMAB), mon appréciation est tributaire des attentes largement insatisfaites en matière de dialogue social dont le gouvernement sortant est comptable.

Le plus important, de mon point de vue, est moins les personnes nommées que les résultats qu’ils peuvent produire. Me limitant au secteur de la justice, la nouvelle ministre de la Justice doit relever le chalenge de la gestion participative de l’administration judiciaire et de la restauration de la confiance entre l’administration du ministère et les partenaires sociaux.

Les ministres ont dit que le Président du Faso les a invités à la « culture du résultat ». Pensez-vous qu’ils seront à la hauteur ?

Je me limiterai dans mon propos à la question du climat social. De façon générale, le précédent gouvernement a échoué en matière de dialogue social. Sans un climat social apaisé dans un environnement de dialogue sincère empreint de bonne foi, il ne sera pas possible d’atteindre les résultats escomptés. Le nouveau gouvernement devra établir avec les syndicats de véritables rapports de partenariat plutôt que ce climat délétère d’adversité et de phobie des syndicats laissé par le précédent.

Au niveau du secteur de la justice, je peux dire que la nouvelle ministre de la Justice est une personne pondérée qui a également une grande expérience de l’administration pour avoir occupé d’importants postes de responsabilité comme celui de Secrétaire générale du même Ministère et celui de Secrétaire permanente du Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Elle a également une grande capacité managériale et cet ensemble de qualités constituent un atout certain pour gérer un département aussi complexe que celui de la justice. Quant aux résultats, nous l’attendons au pied du mur.

Quelle est votre réaction par rapport au poste de Zéphirin Diabré et la mission qui l’attend ? Pourrait-il relever le défi ?

Au regard de sa riche expérience politique et professionnelle, je pense qu’il peut relever le défi de la réconciliation nationale qui dépendra nécessairement du profond diagnostic à faire des problèmes à résoudre, de la maîtrise préalable du champ temporel et personnel des causes et des solutions idoines pour résoudre ces problèmes en temps utile. En tout état de cause, la bonne foi, la confiance entre les parties prenantes et le savoir-faire de son département détermineront les résultats à atteindre.

Quelles sont vos attentes vis-à-vis de votre ministre de tutelle, Victoria Ouédraogo/ Kibora ?

Nos attentes sont nombreuses mais quelques-unes nous semblent prioritaires. Il s’agit urgemment de veiller au mandatement des magistrats nommés depuis quelques mois qui ne peuvent pas prendre service pour cette raison ; d’accélérer le processus d’adoption des lois organiques relatives au statut de la magistrature et au CSM dont les projets relus sont sur la table du ministre ; de transfert des dossiers individuels des magistrats au CSM ; de création du centre de formation des professions judiciaires ; de construction ou normalisation de certaines juridictions et d’établissements pénitentiaires ; d’opérationnalisation des recommandations du comité interministériel sur la sécurité des juridictions et des acteurs ; d’opérationnalisation de la mutuelle du personnel du département dont les textes sont finalisés.

Propos recueillis par Cryspin M. Laoundiki

Lefaso.net

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