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Attaque de Cappuccino: 5 ans après, l’ambiance d’antan reprend lentement sur Kwamé N’Krumah


Cinq ans après l’attaque terroriste du café CAPPUCCINO et Splendid hôtel à Ouagadougou, la vie a repris son cours sur l’avenue Kwamé N’krumah. Les commerces tournent au ralenti et la rue essaie tant bien que mal de retrouver sa vitalité et son ambiance d’antan.

« Les choses ont changé. Ce n’est plus comme avant. La bonne ambiance a disparu. Maintenant les gens fréquentent doucement l’avenue mais ce n’est plus comme avant. Certains la fréquentent pour juste acheter des articles dans certains magasins. Mais nous constatons que côté sécurité, ça va beaucoup, il y a les forces de l’ordre un peu partout et ça nous rassure. Pour ce qui est de notre commerce on espère que tout ira aussi bien », a laissé entendre Guira Kassoum, gérant d’une boutique de transfert d’argent, au micro de Minute.bf

Nana Ablassé, vendeur d’articles de téléphonies mobiles invite, pour sa part, les Burkinabè à beaucoup fréquenter l’avenue afin qu’ensemble, l’on travaille à ce que les choses reprennent leur cours normalement. « J’ai été témoin le jour de l’attaque. Mes téléphones sont restés ici pendant 3 jours et on a demandé aux forces de l’ordre de nous permettre de prendre nos articles. Vraiment ça été une période sombre pour nous », se rappelle-t-il.

Ce jeune commerçant note que le marché est morose, surtout avec l’apparition du Covid-19. « Il n’y a pas de marché car les étrangers ne viennent plus. Au moins, s’ils venaient, ils pouvaient de temps en temps acheter nos articles« , confie-t-il avant d’inviter les populations à fréquenter cette « belle avenue de Ouaga ». « C’est notre pays, il n’y a pas lieu d’avoir peur. Si les Burkinabè la fréquentent comme avant, ça nous aidera et l’avenue retrouvera sa joie d’avant », a-t-il ajouté.

L’ambiance reprend peu à peu son cours…sur Kwamé N’Krumah

« Moussa le Dur » est un vendeur ambulant que nous avons rencontré ce 15 janvier sur cette avenue. A l’écouter, la peur y demeurait jusqu’en 2019. Et il avait même peur de repartir sur cette avenue qui grouillait du monde pendant toutes les heures avant cette soirée fatidique du 15 janvier 2016. « Jusqu’en 2019 j’avais peur de venir sur Kwamé N’krumah. Mais depuis l’année passée (2020 ndlr) avec les encouragements de mes camarades, j’y viens et je constate que la vie reprend doucement, même si on a encore un peu peur. Mon commerce marchait très bien avant les attaques. Je pouvais à la fin de la journée me faire une recette de 45 000f à 50 000 FCFA. Mais maintenant pour avoir 5 000 FCFA, ce n’est pas simple », confie-t-il.

Rosalie Birba, cliente du café CAPPUCCINO est quant à elle plus ou moins satisfaite du nouveau visage que prend l’avenue. « Ça a été un vrai choc car j’ai été au café le jour de l’attaque où j’ai pris rapidement mon plat et filé au boulot. Quand j’imagine que ce jour j’aurai pu être là-bas, je tremble. Mais depuis un moment j’ai repris la fréquentation du café et avec la haute sécurité présente, c’est rassurant »,

En rappel, l’attaque du 15 janvier 2016 à Ouagadougou a fait une trentaine de morts et 150 blessés. En mémoire à ces victimes, le café CAPPUCCINO, en ce jour triste de son histoire, a fermé ses portes.

Mireille Sandrine Bado
Minute.bf

Source : Minute.bf

Faso24

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