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<p><strong>Lâche. C&rsquo;est le terme employé par le roi Abdallah II de Jordanie, dans la vague d&rsquo;indignations, pour qualifier l&rsquo;attaque terroriste du 15 janvier 2016 qui a frappé le Cappuccino et Splendid Hôtel, en plein cœur de Ouagadougou. Cinq ans après, le dossier est toujours en instruction.</strong></p>
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<p>Un « cadeau » explosif de bienvenue. Alors que le président Roch Kaboré venait de jurer, lors de son investiture, de garantir la paix et la sécurité des Burkinabè, Ouagadougou est la cible d&rsquo;une attaque terroriste, vendredi 15 janvier 2016, aux environs de 20h. L&rsquo;avenue principale de la capitale, Kwame Nkrumah est déserte. Le restaurant-café Cappuccino, Splendid Hôtel et Taxi brousse sont attaqués. Seulement deux jours après que le Premier ministre ait formé son gouvernement. Autant dire que le quinquennat n&rsquo;allait pas être un long fleuve tranquille.</p>
<p><strong>30 morts</strong></p>
<p>La réaction des forces de défense et de sécurité burkinabè a été tardive. Elles devaient attendre les forces françaises en provenance du Mali avant de mener l&rsquo;assaut. La défense et la sécurité burkinabè, visiblement, n&rsquo;étaient pas préparées à faire face à de tels actes. Hélas, le commando des trois assaillants a eu le temps de faire trente morts de plusieurs nationalités : canadienne, française, américaine, portugaise, suisse, ukrainienne, italienne, marocaine, libyenne, néerlandaise et burkinabè.</p>
<p><strong>L&rsquo;un des cerveaux arrêtés en 2017</strong></p>
<p>L&rsquo;enquête ouverte aussitôt avait permis aux limiers de découvrir que les terroristes avaient soigneusement préparé leur coup. Ils avaient prié à la grande mosquée des Sunnites après avoir réservé une chambre à l&rsquo;hôtel avec de faux documents. Un an après l&rsquo;attaque, lors d&rsquo;un point de presse, le chef d&rsquo;état-major adjoint de la gendarmerie d&rsquo;alors, le Colonel Serge Alain Ouédraogo, annonçait l&rsquo;arrestation à Bamako du terroriste Mimi Ould Baba Cheick en janvier 2017, l&rsquo;un des cerveaux de l&rsquo;attaque.</p>
<p><strong>10 millions en échange</strong></p>
<p>Cet ancien pensionnaire du site de réfugiés de Mentao à Djibo est proche d&rsquo;un haut responsable du groupe Al-Mourabitoun, Mokhtar Belmokhtar surnommé « Le borgne » à cause d&rsquo;une blessure qu&rsquo;il a eu en Afghanistan. De la mission du ministère de la Sécurité revenue du Mali, il ressort que le terroriste a avoué avoir soutenu le projet contre la somme de 10 millions de FCFA.</p>
<p>Le projet consistait, à l&rsquo;origine, à repérer et photographier plusieurs sites tels que le Cappuccino, le restaurant « Le Verdoyant » et l&rsquo;hôtel Splendid. Au finish, c&rsquo;est le Cappuccino qui sera retenu comme cible à abattre par les terroristes. Dissimulé dans un pneu d&rsquo;une semi-remorque, l&rsquo;armement est arrivé au Burkina grâce à un certain Ibrahim Ould Mohamed le 5 janvier 2016. Quant à Mimi Ould Baba, il a foulé le sol de Ouagadougou, le 9 janvier, avec les trois jeunes assaillants, à bord d&rsquo;une berline noire de marque Hyundai immatriculée au Togo.</p>
<p><strong>Libéré ou en détention ?</strong></p>
<p>Arrêté donc par les soldats français au Mali, Mimi Ould Baba est accusé d&rsquo;avoir participé à la préparation à l&rsquo;attaque de Ouagadougou mais aussi celle du 13 mars 2016 à Grand-Bassam, en Côte d&rsquo;Ivoire. Mais en 2020, Le Monde, citant une source, révélait que l&rsquo;homme avait été libéré avec la centaine de terroristes, lors des négociations qui ont conduit à la libération de l&rsquo;opposant malien, Soumaila Cissé, de la Française Sophie Pétronin et d&rsquo;autres otages. Pour l&rsquo;heure, aucune source officielle n&rsquo;a confirmé ou infirmé cela.</p>
<p>En attendant au Burkina, le dossier suit son cours chez le juge d&rsquo;instruction et l&rsquo;avenue Kwame N&rsquo;Krumah renait de ses cendres.</p>
<p><strong>HFB<br class="autobr"><br />
Lefaso.net</strong></p>
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