Exclusion sociale pour cause de sorcellerie : La pauvreté, un facteur favorisant
Les journalistes et communicateurs doivent contribuer à la sensibilisation de l’opinion publique sur les dangers de l’exclusion sociale. Telle est la substance de l’atelier qui se tient à Kaya, ce 14 janvier 2021. Une initiative de l’ONG Voix des Femmes. Une structure engagée dans la lutte contre l’exclusion sociale des vieilles accusées de “mangeuses d’âme”. Selon le communicateur Daouda Sessouma, agent d’action sociale, l’exclusion sur la base de la sorcellerie se constate dans plusieurs localités du Burkina Faso.
L’exclusion sociale est une réalité au Burkina Faso, explique Daouda Sessouma, agent d’action sociale. Une réalité souvent fondée sur divers facteurs secrétés par nos sociétés. Il s’agit des facteurs favorisants l’exclusion sociale. Ces facteurs se fondent sur des croyances des sociétés en la sorcellerie.
On retient donc que la croyance à la sorcellerie est un état d’esprit selon lequel, tout événement à une cause. Une conception généralement partagée en Afrique, en ce sens que « toute mort à une cause qu’il faut rechercher ». Cette cause doit être recherchée et certains individus, dans la société, sont investis de cette fonction sociale. L’individu est ainsi mis en cause et débusqué par le biais de procédés magiques et extirpé de la communauté. Ces procédés sont souvent mystiques et non scientifiques, difficilement maitrisables par la science.
- Les participantes
Selon la communication, plusieurs recherches expliquent que l’exclusion sociale émane souvent de la sorcellerie, qui est souvent interprétée comme un mythe ou comme la réalité, selon les sociétés et les chercheurs divers. En outre, les facteurs favorisants l’exclusion sociale sont la transgression des règles de la société (viol, zoophilie, relations sexuelles avec une femme, adultère). Mais aussi, la rébellion vis-à-vis de l’autorité de la famille (refus du mariage ou du remariage (lévirat), refus des règles de partage de l’héritage, conflit de chefferie, accusation de sorcellerie, certaines formes de décès, les handicaps lourds. La pauvreté est aussi une cause de l’exclusion sociale, mais aussi des personnes souffrant d’une maladie chronique.
- Le communicateur Daouda Sessouma, agent d’action sociale
Au Burkina Faso, plusieurs zones sont concernées par le phénomène de la sorcellerie. Il s’agit des provinces. Ainsi, plusieurs femmes sont chassées de leurs concessions pour cause de sorcellerie. Cependant, l’État à travers le ministère de l’Action sociale demeure engagé pour sensibiliser sur ces faits, notamment un centre d’écoute et d’accueil.
On retient que le phénomène de la sorcellerie est constaté dans plusieurs pays de l’Afrique subsaharienne. Plusieurs personnes sont mortes par lynchage ou exclues de leurs maisons, puis abandonnées dans des centres d’accueil.
E.K.S
Lefaso.net