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Prix Goncourt des Lycéens et Prix Orange du Livre en Afrique : Critiques sur le sacre de Djaili Amadou Amal

<p><strong>La publication récente sur la toile de l’article intitulé « Prix Goncourt des lycéens 2020 &colon; Le désenchantement des lecteurs de Djaili Amadou Amal »&comma; a suscité le débat&comma; et pas seulement dans les cercles de littérature africaine ou camerounaise en particulier&period; L’auteur de l’article en question répond ici à un interlocuteur français&period;<&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<div class&equals;"article&lowbar;content">&NewLine;<p>« Dans l’article&comma; nous avons relayé quelques avis mitigés de lecteurs insatisfaits sur « Les impatientes » de Djaili Amadou Amal&period; Le livre n’accroche pas&comma; selon ces lecteurs critiques&period; A quoi cela peut-il être dû&comma; ce n’est pas à nous de faire le diagnostic&period; Il faut un certain génie dans l’art de la narration&comma; autrement on peut toujours écrire un essai pour faire passer son message&comma; et viser&comma; pourquoi pas&comma; le prix Pulitzer ou l’un de ses équivalents en France&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Les lecteurs&comma; et notamment les jeunes lecteurs d’aujourd’hui ont soif de génie&comma; ne vous en faites pas pour l’écriture classique&comma; elle n’est pas à plaindre&comma; son rayon est déjà bien achalandé&period; Les lecteurs de la nouvelle génération veulent pouvoir s’émerveiller&comma; s’étonner&comma; s’exclamer « waouh &excl; » Heureusement&comma; on peut faire les deux à la fois&comma; déployer son génie et faire passer son message&period; C’est aussi l’avis du Collectif Reading is So Bookul&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Vous faites bien de rappeler que « Les impatientes »&comma; ou en tout cas sa première version a aussi remporté le prix Orange du Livre en Afrique&period; Belle transition pour vous mettre au parfum de la petite histoire&period;<&sol;p>&NewLine;<p>En 2019&comma; l’entreprise française Orange&comma; par sa Fondation&comma; lance le prix Orange du Livre en Afrique&period; Le choix est porté sur le Cameroun pour le lancement de la première édition&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Ce n’est pas un fait de hasard&comma; le choix du Cameroun&comma; pour accueillir la première édition&period; Il se trouve qu’il y a dans ce pays un certain prix littéraire qui fait alors parler de lui&comma; y compris au niveau international&comma; et qui se permet d’accueillir&comma; tout autant que des ouvrages en français&comma; des livres écrits en anglais et même en espagnol&period; Le prix Orange du Livre en Afrique entend de toute évidence lui faire concurrence et même asseoir son hégémonie&period; Un peu de concurrence n’a jamais fait de mal à personne&comma; au contraire&period;<&sol;p>&NewLine;<p>En prélude des préparatifs&comma; une audience est accordée à monsieur le Directeur Général de Orange Cameroun par le Ministre des Arts et de la Culture&period; Ce qui s’est dit ou a été convenu entre les deux hommes lors de cette rencontre ne nous importe pas&period; Toujours est-il qu’à la fin de cette première édition&comma; c’est une écrivaine camerounaise qui est primée&period;<br class&equals;"autobr"><br &sol;>&NewLine;Il faut dire qu’à l’époque&comma; les gens étaient plutôt dans la posture d’observateurs indifférents&period; Certains considérant l’événement comme un coup de pub&period; Et l’ouvrage primé n’a vraiment pas suscité d’intérêt&period; On a pour ainsi dire regardé faire&period; Et de toute façon&comma; le prix était encore trop jeune pour faire face à une polémique&period; En résumé&comma; le livre était-il vraiment le meilleur de la sélection&comma; ou non &quest; La question reste entière&comma; puisque la critique ne s’y est jamais penchée&period; La critique ici fait beaucoup plus référence aux lecteurs consciencieux qui n’attendent pas d’être payés pour dire ce qu’ils pensent&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Passons à l’aventure française&period; Voici ce qui est écrit dans « Les impatientes » &colon;<&sol;p>&NewLine;<p>« Le projet de publication de ce roman en France a été porté par Catherine Roger et Françoise Hernandez de la Fondation Orange »<&sol;p>&NewLine;<p>On le voit&comma; la Fondation Orange a tenu à porter la première lauréate de son prix pour l’Afrique jusqu’aux plus hautes cimes&period; Jusqu’où se serait-elle mouillée pour y arriver &quest; N’allons pas chercher à savoir&period; Comme vous l’avez dit&comma; on ne peut plus changer que le livre a été finaliste du Goncourt&comma; qu’il a été primé par le prix Goncourt des lycéens 2020&period; Oui&comma; il a changé de titre&comma; oui il a peut-être été revu et corrigé par des mercenaires de la plume&comma; oui&comma; on a fait de la discrimination positive ou même du lobbying&comma; mais qu’est-ce que ça change &quest; Rien&period; Tout comme ça ne change pas ce qu’en pensent les lecteurs cités dans l’article&comma; représentatifs d’innombrables autres observateurs&comma; qui sont parfaitement au courant et conscients de tout ceci&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Question &colon; quel genre de lauréat voudriez-vous être &quest; Un lauréat qui convainc par son talent&comma; et son œuvre&comma; ou un lauréat fabriqué de toutes pièces&comma; à des fins de communication ou de publicité &quest;<&sol;p>&NewLine;<p>Voici pour vous une petite recommandation de lecture&period; Le livre s’intitule « Trente mille jours »&comma; il est de Maurice Genevois&comma; de l’Académie française&period; Vous y trouverez révélée quelque part une petite combine flagrante du Jury du Goncourt&period; Probablement un exemple parmi beaucoup d’autres&period; Le prix Goncourt n’est pas aussi immaculé qu’on pourrait le croire&period; On a pu voir souvent que son Jury pouvait se laisser influencer&period; Et le Goncourt&comma; sauf erreur&comma; est bien la porte d’entrée du prix Goncourt des lycéens&period;<&sol;p>&NewLine;<p>La question de la logistique&comma; qui empêcherait le Goncourt d’accueillir des livres venus de tout l’espace francophone ne semble pas être une excuse suffisante&period; En fait c’est aussi une affaire de politique&comma; et même de gros sous&period; La France n’est pas encore prête pour une décentralisation de la littérature d’expression française — il faut que tout se passe à Paris&period; Cela a déjà fait l’objet de nombreux articles&period;<&sol;p>&NewLine;<p>Le prix Goncourt est présenté aujourd’hui et quasi-institutionnalisé comme le prix le plus prestigieux de la littérature d’expression française&period; C’est donc comme qui dirait le prix Nobel de la littérature francophone&period; Cela étant&comma; vous paraît-il logique qu’un tel prix ne soit ouvert qu’aux ouvrages édités sur le sol français &quest; Quid du Canada&comma; de l’Afrique francophone&comma; etc&period; »<&sol;p>&NewLine;<p><strong>Latifa Bieloe&comma; membre du Collectif Reading is So Bookul<&sol;strong><&sol;p>&NewLine;<&sol;div>&NewLine;<p>Source &colon; <a href&equals;"http&colon;&sol;&sol;lefaso&period;net&sol;spip&period;php&quest;article102057" target&equals;"&lowbar;blank" rel&equals;"noopener noreferrer">lefaso&period;net<&sol;a><&sol;p>&NewLine;<p>Faso24<&sol;p>&NewLine;

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