A la suite des élections du 03 novembre 2020, Joe Biden a été installé ce mercredi 20 janvier 2021 comme 46e président des États-Unis. Quelles analyses et quelles peuvent être les attentes de la communauté africaine en général et burkinabè en particulier de cette nouvelle administration américaine ? Lefaso.net a recueilli pour vous les avis de quelques compatriotes burkinabè aux États-Unis.
Sauret Eric Daniel, Économétre
Pour ma part, les élections aux USA ont été aussi surprenantes tant sur la campagne que la procédure électorale parce que le langage du candidat-président était assez vulgaire et même inapproprié, pour ne pas dire hors de l’ordinaire du pays. Cette surprise a été plus tard une consternation quand le président sortant fustigeait la crédibilité des résultats, et après s’en ait suivi l’attaque du Sénat par des membres de l’extrême droite.
Même l’absence à l’investiture dénote le degré de discorde étant donné que cela n’a eu lieu seulement que 4 fois sur 46 présidents selon l’histoire des USA. Alors qu’ailleurs, certains médias africains labellisent les États-Unis de grande démocratie, ce qui est arrivé démontre le contraire. Au-delà d’avoir des institutions fortes comme Barack Obama le disait, l’homme Président doit aussi être compétent et d’une bonne volonté pour garantir la bonne gouvernance. Je relie cela au mal fondamental de l’Afrique.
Quand à l’élection du nouveau président, j’attends plus un élan de réconciliation et de suture plutôt que de revanche parce que quoi qu’on dise, il y a actuellement 2 fractions majeures, l’extrême droite et l’extrême gauche. En tant qu’immigré burkinabè, il serait très accablant de vivre les séquelles de discorde entre ces 2 fractions, en plus des difficultés originelles de la société américaine que sont le racisme, les disparités socio-économiques ou l’impact actuel de la pandémie du covid-19.
Hermann Lekinonne Some, président de l’Association des Burkinabè de New York.
C’est un soulagement pour nous de voir un changement de pouvoir et ce nouveau gouvernement dirigé par le président Joe Biden promet beaucoup de civilité et de compassion. Les décrets exécutifs déjà signés pour défaire ceux de l’ancien régime sont déjà promoteurs.
Notre communauté a besoin d’une relaxation et un adoucissement des lois d’immigration pour faciliter légalement notre intégration dans le système américain. Nous avons aussi besoin d’un accès aux ressources économiques tels que l’éducation à coût abordable, les aides et prêts éducatifs, les financement pour les affaires (prêt d’investissement et de business) et une ouverture et équité sur le marché de travail.
Nous avons surtout besoin de nous regrouper en coalition et créer un environnement propice à notre développement socio-économique. Notre union et notre solidarité feront notre force dans le système et avec ce gouvernement qui malgré leur bonne foi et leur programme de société promoteur reste un gouvernement politique avec des ambitions politiques. Que Dieu bénisse notre communauté et nous garde unis et solidaires pour notre salut.
Achid Maranathan DABIRE résident à New York
Pour commencer, je dirais que cette victoire du président Joe BIDEN est à féliciter. Nous avons vu comment il est resté humble face au président sortant Donald Trump. Et cette victoire consacre un changement de ton dans la politique américaine aussi bien entre les Américains eux mêmes qu’avec le reste du monde entier. Je dirais que c’est une très grande chance pour l’Amérique et même les Américains en question en général. Parce que politiquement, je pense que ça va changer la politique des États-Unis et ça va aussi donner une nouvelle vision des autres pays vis-à-vis des États-Unis.
Il faut dire que cette victoire apporte une lueur d’espoir à tous ces immigrants venus des quatre coins du monde, qui espèrent de meilleures conditions de vie. Mais aussi et surtout une régularisation de leurs statuts. Et nous ne pouvons que lui souhaiter plein succès.
Sibiri Nestor SAMNE, Communicateur.
D’emblée, je mentionne que chaque élection aux États-Unis m’a toujours donné l’immense joie de constater la maturité d’esprit des électeurs, leur autorité face aux candidats. Ainsi équipés, ils n’accordent la majorité de leur voix qu’à celui dont le programme politique séduit et attirent irrésistiblement selon l’idéologie de chacun. Ceci dit, l’élection de Joe Biden est l’expression de l’autorité du peuple américain qui lui confie leur gestion pour les quatre prochaines années. Succédant à un président atypique, aux habitudes nom conventionnelles, Joe Biden est certainement le centre de toutes les attentes de ses concitoyens un peu agacés par les exceptions gênantes de Donald Trump.
L’attente immédiate et unanime c’est l’efficacité dans la recherche de solutions à la pandémie du Covid-19 le grand malheur de l’année 2020. Les USA qui ont payé un lourd tribut voudraient voir leur président soulevé la canne de victoire, annoncer la fin de la folie ravageante de ce mal dont les impacts sur l’économie sont profonds.
Une autre attente est ce defi dont il a promis de relever pendant sa campagne : la question de l’immigration : sous l’ère trumpiste, la machine de l’immigration a connu des ralentis exceptionnels. Beaucoup de décisions ont joué négativement sur l’avancée des dossiers. Sur cette question, on attend de Joe Biden, la réalisation d’une de ses promesses de campagne qui est la relance de la machine au niveau du service de l’immigration.
Beaucoup pensent que sur le plan idéologique, Joe Biden est modéré. Un politicien avéré, il sera capable de gérer les crises internationales ; il fera montre d’un joueur diplomatique assez stratégique pour travailler à la réintégration de son pays dans les grandes organisations internationales. Ce qui contribuera à redonner au « vieux gendarme du monde », ses galons de gloire.
Jean François Zoungrana, assistant contrôleur financier
En tant qu’Immigrant aux Etats-Unis d’Amérique, mes attentes sur la nouvelle administration peuvent s’étaler sur deux points principaux : premièrement la cohésion sociale car sous le précédent régime, nous avons assisté à une augmentation des crimes raciaux ( noir vs blanc). Et une discrimination entre Américains et Immigrants. Nous avons assisté à des scènes où des immigrants ont demandé de repartir chez eux.
Les discriminations envers les immigrants ne se comptaient plus. Mon souhait est que ce nouveau régime arrive à pallier ce fléau grandissant. Le deuxième point, c’est le problème de l’immigration. Régulariser la situation de nombreux immigrants. Lever les sanctions et restrictions migratoires tels que le bannissement de voyage des immigrants venant de certains pays islamiques, ceci semble déjà être fait, et l’imposition de caution de pays tel que le Burkina Faso dans la demande de visa.
Propos recueillis par notre correspondant
Jean Compaoré pour Lefaso.net
Source : lefaso.net
Faso24
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