La pandémie de Covid-19, les menaces numériques émergentes, le changement climatique et l’incertitude des relations sino-américaines figurent parmi les cinq risques majeurs pour les entreprises en 2021 d’après Control Risks, cabinet de conseil spécialisé dans la gestion des risques. Le communiqué de presse publié ce 25 janvier 2021 à Londres, dit ceci au sujet de l’Afrique : « Les cinq risques majeurs concernant l’Afrique auront des répercussions spécifiques. À certains égards, le continent demeure épargné par les effets négatifs qui impactent d’autres régions du monde, comme l’ont montré la coopération régionale dans la réponse à la Covid-19 et le lancement prévu de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA). »
Les cinq risques majeurs pour les entreprises en 2021 proviennent du rapport annuel RiskMap de Control Risks publié ce 25 janvier 2021. Celui-ci anticipe les risques globaux pour les dirigeants d’entreprise et décideurs.
Les investisseurs qui réussiront en 2021 seront ceux qui comprendront que la situation post-pandémie de l’Afrique sera sensiblement différente de celle d’avant et présentera donc de nouveaux défis et opportunités.
1. Un monde avec une pandémie durable
L’année 2021 sera caractérisée par une reprise inégale au gré des campagnes de vaccination. Certains en profiteront, d’autres non. Au bas de l’échelle, les conséquences de la Covid-19 se feront sentir durablement. Une bonne partie de l’Afrique se trouvera malheureusement dans cette catégorie-là, et les entreprises seront confrontées à une incertitude opérationnelle prolongée avec des restrictions locales imposées ponctuellement en réponse aux pics de contamination. La reprise économique sera également plus progressive en Afrique. En effet, les États, ayant une marge budgétaire limitée, ne pourront pas engager des dépenses de relance soutenues et devront s’appuyer sur des secteurs privés sous-développés pour financer cette reprise.
2. États-Unis/Chine : des relations stabilisées, mais pas normalisées
En 2021, les relations sino-américaines devraient connaître une stabilisation superficielle, mais la mise sous pression du système international observée ces dernières années ne devrait pas s’inverser totalement. Les relations internationales seront toujours dominées par la compétition, plutôt que la coopération. De ce point de vue, l’Afrique a la chance d’être quelque peu épargnée par les tendances mondiales. Le 1er janvier a eu lieu le lancement de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA). Bien que sa mise en œuvre prendra encore un certain temps, le fait que l’Afrique progresse dans cette voie devrait constituer un signal positif pour les investisseurs potentiels.
3. L’écologie ou la faillite
Nous nous approchons d’un tournant décisif dans le rapport des entreprises au changement climatique. Désormais, les entreprises ne pourront plus se permettre d’ignorer le problème. L’environnement est un aspect essentiel de toute politique ESG (environnementale, sociale et de gouvernance). Bien qu’aucun pays africain, hormis l’Afrique du Sud, ne se soit à ce jour engagé à atteindre la neutralité carbone (sans financement spécial, cela n’est pas une priorité pour les États), le continent a néanmoins un énorme potentiel en termes d’énergies renouvelables.
Les projets d’énergies renouvelables liés aux micro-réseaux ont un intérêt sur un continent caractérisé par de petits foyers de population disséminés sur de vastes surfaces. La libéralisation récente des marchés de l’énergie dans de nombreux pays a ouvert de nombreuses opportunités aux investisseurs du secteur privé. Cependant, sans le soutien des pouvoirs publics, ces derniers risquent de s’en détourner au profit d’autres pays avec des politiques d’aides et de subventions au développement de ces secteurs.
4. L’accélération numérique va toucher les marchés émergents
La forte augmentation de la connectivité en Afrique (pénétration des téléphones mobiles, pénétration d’Internet, usage des réseaux sociaux et flux de données) a engendré un vaste éventail de nouvelles opportunités. C’est ce que confirme la croissance rapide du secteur technologique en Afrique ces dernières années. Mais cette connectivité a apporté avec elle son lot de risques. La cybercriminalité a explosé, passant de tentatives d’escroquerie simples à des attaques complexes contre des infrastructures sensibles.
Des acteurs criminels et gouvernementaux ont aussi pris part à des opérations d’influence, diffusant de fausses informations et du contenu incendiaire posant des risques pour la réputation des entreprises ainsi que du personnel politique. Comme dans le reste du monde, les sociétés implantées en Afrique devront donc trouver un juste milieu entre la nécessité de stimuler l’innovation technologique et les défis qu’elle pose à la sécurité, l’intégrité et la résilience.
5. Manquer le redémarrage
En 2021, les campagnes de vaccination auront lieu, le monde aura hâte de revivre et plusieurs marchés enregistreront une forte croissance de leur PIB. La reprise sera chancelante, mais il y aura assurément du mieux. L’essentiel sera alors de ne pas manquer le redémarrage de l’économie. Si, en 2020, l’objectif de nombreuses entreprises était de survivre, en 2021 il y aura des opportunités de croissance à saisir. Sous la contrainte de la Covid-19, beaucoup d’entreprises ont plié, mais n’ont pas rompu.
En innovant, en adoptant rapidement de nouvelles technologies et en rationalisant leurs opérations, elles en sont sorties renforcées, quand leurs concurrents ont lâché prise. Les entreprises qui sauront transformer les gains d’efficacité réalisés en 2020 en gains de productivité, continueront d’évaluer correctement les tendances et feront preuve de flexibilité pour adapter leurs opérations et profiteront de la future croissance de la demande.
« Une bonne gouvernance, des politiques cohérentes et le respect de l’État de droit sont des facteurs déterminants pour les investisseurs en Afrique. Des défis profondément ancrés perdurent dans ce domaine sur le continent, toutefois nous notons aussi des changements positifs dans la région. La reprise sera l’occasion pour les États de remédier aux contraintes structurelles et de promouvoir de nouvelles approches et technologies – la région reste au premier plan pour bon nombre de nos clients.
Pour Control Risks, l’Afrique est au cœur de notre passé, présent et avenir. C’est pourquoi nous continuons d’investir et anticipons une croissance dans l’ensemble de la région » explique Tom Griffin, associé pour l’Afrique et le Moyen-Orient chez Control Risks.
Source : Control Risks Group Holdings Ltd.
(https://www.controlrisks.com/riskmap/top-5-risks)
Source : lefaso.net
Faso24
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