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Gouvernance financière : La SOTRACO et la mairie de Poa, des mauvais élèves selon l’ASCE/LC

Le 18 janvier 2021, l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) a transmis au président du Faso, ses rapports d’activités de 2018 et de 2019. Entre autres on peut retenir des cas de malversations ou de mauvaises gestions relevées dans ces rapports. Le rapport 2018 a épinglé plusieurs structures dans cette situation dont la SOTROCO-SA et la mairie de Poa. Il s’est agi, pour la SOTRACO, de la gestion comptable et financière, et pour la mairie de Poa, de la gestion de la commande publique.

Dans son rapport de 2018, l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) a épinglé la Société de transport en commun (SOTRACO) pour « mauvaise gestion financière et comptable caractérisée par l’abondance d’actes anormaux de gestion ». L’ASCE-LC a signifié que c’est suite à une lettre du collège des délégués du personnel de la société, montrant son inquiétude quant à la gestion faite, qu’elle a ouvert une enquête.

Après investigation, plusieurs allégations se sont avérées. Ce sont, selon l’ASCE-LC, l’endettement organisé de la SOTRACO, la mise en hypothèque des biens de la société, l’absence d’un manuel de procédures, le recrutement de complaisance et les cumuls d’arriérés de cotisations CNSS et IUTS et d’arriéré des factures d’électricité, et que certains actionnaires sont des fournisseurs de la SOTRACO-SA.

Les allégations sur lesquelles l’ASCE-LC n’a pas pu obtenir de preuves aux fins de trancher sur le sujet, sont la surfacturation/ enrichissement illicite du directeur général (DG) et du PCA dans la commande de 20 bus, pour un montant de 160 millions de F CFA, le licenciement de travailleurs non acquis à la cause du directeur général et les saisis de bus par la douane.

L’ASCE-LC en conclut que la SOTRACO souffre d’un problème général de mauvaise gestion financière et comptable caractérisé par l’abondance des actes anormaux de gestion tels que ceux dénoncés. Une situation qui creuse davantage les résultats déficitaires de l’entreprise, malgré l’importance de la subvention de l’Etat.

Des irrégularités dans la commande publique de la mairie de Poa

Les investigations de l’ASCE-LC en 2018 ont aussi visé la mairie de la commune de Poa (province du Boulkiemdé, Centre-Ouest) qui a été épinglée pour « irrégularités dans le processus de passation et d’exécution des marchés publics ».

A l’issue de ces investigations, il est avéré que la mairie de Poa recourt à une tierce personne pour le suivi contrôle des travaux en lieu et place du titulaire du contrat ; procède à des réceptions complaisantes de travaux mal exécutés, et a aussi recours à des prestataires sans un contrat préalable.

Il a aussi été constaté le non-paiement de facture du chargé du suivi contrôle sans raison valable par la mairie, une mauvaise exécution des travaux par les entreprises titulaires et des pénalités de retard d’exécution qui n’ont pas été liquidées par le contrôleur financier.

Les allégations à l’encontre de cette mairie, au nombre de six, ont toutes été confirmées par l’ASCE-LC à l’issue de ses investigations. Selon la structure dirigée par Luc Marius Ibriga, c’est une situation que l’on retrouve dans plusieurs communes du Burkina Faso, d’où la nécessité d’un suivi rigoureux par le gouvernement de la gestion des communes et particulièrement pour le volet de la commande publique.

De façon générale en 2018, l’ASCE-LC a reçu et exploité 41 dénonciations et plaintes de citoyens ou de groupes de citoyens, qui ont été introduites de façon anonyme ou à découvert.

Etienne Lankoandé

Lefaso.net

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