L’Autorité de régulation du secteur de l’énergie (ARSE) a remis le mardi 26 janvier 2021, son rapport d’activités 2018-2019, au Premier ministre Christophe Dabiré. De ce document, il ressort que l’année 2019 a été meilleure à 2018. Les raisons de cette performance résident dans les reformes engagées par le gouvernement à travers la loi 014 du 20 avril 2017 et ses textes d’application.
Le rapport mentionne une importation d’énergie de 576 Gwh du Ghana, ce qui a occasionné une hausse de production de 113%. Le transport et la distribution de l’énergie ont connu une importante réduction des pertes : 2% en 2019 et 2,31% en 2018. Dans le transport et la distribution, le rapport de l’ARSE a noté des réductions de 13,51% en 2019 contre 13,62 en 2018 soit un gain de 0,11 point.
La qualité du service s’est également améliorée en 2019, stipule l’ARSE. A ce niveau, l’année 2019 a enregistré 149 coupures qui ont duré 86 heures contre 176 coupures qui ont durée 126 heures en 2018. En 2019, les délestages ont été réduits selon le rapport. L’énergie non distribuée (END) due aux délestages été de 3,5 Gwh en 2019 contre 18,5 Gwh en 2018 soit une baisse considérable de 81%.
Sur le plan économique et financier, le rapport de l’ARSE 2018-2019 révèle un résultat positif. La Société nationale burkinabè d’électricité (SONABEL), pour la quatrième année consécutive, a réalisé de bons résultats. En 2019, ce sont 2,266 milliards de francs CFA qui ont été récoltés et 9,104 milliards de francs CFA en 2018.
- Les raisons de la performance de 2019 résident dans les reformes engagées par le gouvernement à travers la loi 014 du 20 avril 2017 et ses textes d’application, a indiqué Mme Nikièma.
En contrepartie, l’Etat a subventionné le combustible consommé par la SONABEL à hauteur de 39 milliards de francs CFA en 2019 contre 36 milliards en 2018. Ainsi, la subvention rapportée au Kwh facturé au client est revenue à 22,96 francs CFA en 2019 contre 23,24 francs CFA en 2018. Le contrôle de performance de la SONABEL par rapport au contrat plan État-SONABEL de 2015-2019 a été scrupuleusement respecté d’après le document de l’ARSE.
Cependant, l’ARSE regrette quelques insuffisances. Il s’agit de l’absence de réserve de production, la forte dépendance à l’égard des énergies fossiles importées, le coût élevé du Kwh d’origine thermique diésel et la faible valorisation des ressources énergétiques endogènes. En sus, l’ARSE n’est pas satisfaite de la qualité de l’énergie distribuée.
En effet, selon les critères de Doing Business de la Banque mondiale, quand l’indice de durée moyenne des interruptions de service (SAIDI) et l’indice de fréquence moyenne des interruptions de service (SAIFI) sont supérieurs à 100, le pays a une note de zéro. Alors qu’en 2019 tout comme en 2018, le SAIDI et le SAIFI du Burkina étaient supérieurs à 100.
Pour résorber ces insuffisances, l’ARSE a fait tout de même des recommandations au gouvernement et aux opérateurs du secteur de l’énergie. Au premier, elle a préconisé une mise à disposition de ressources suffisantes pour les activités de régulation et de doter le régulateur du pouvoir d’octroi des titres d’exploitation et du pouvoir de fixation/régulation des tarifs de l’électricité. A l’endroit des opérateurs du secteur de l’énergie, l’ARSE recommande la mise en place de la séparation comptable de la SONABEL et le paiement de la redevance électrique.
Obissa Juste MIEN
Lefaso.net
Source : lefaso.net
Faso24
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