Impact économique de la COVID-19 en Afrique : Des indicateurs suffisamment parlants
Une nouvelle enquête menée dans quatre pays africains sur la pandémie COVID-19 montre que celle-ci a des répercussions importantes sur la sécurité alimentaire (mesurée par le fait qu’un ou plusieurs membres d’un ménage restent 24 heures sans nourriture) et les revenus des ménages, et que les femmes appréhendent l’accès aux soins de santé.
Performance Monitoring for Action (PMA), un projet de collecte de données sur la planification familiale et la santé sexuelle et reproductive financé par la Fondation Bill & Melinda Gates, a mené une enquête en République démocratique du Congo (RDC) (province de Kinshasa), au Kenya, au Burkina Faso et au Nigeria (États de Lagos et de Kano) sur les niveaux de connaissance sur la COVID-19 et les implications pour la santé des femmes et leurs perspectives économiques.
Les résultats de l’enquête montrent des impacts significatifs de la COVID-19 sur la sécurité alimentaire et les revenus. Dans toutes les régions géographiques, les trois quarts ou plus des femmes ont déclaré que leur ménage avait perdu au moins une partie de ses revenus depuis le début des restrictions liées à la COVID-19. La perte totale de revenus du ménage allait de 16 % au Burkina Faso à 62 % à Kinshasa, en RDC.
« Au Burkina Faso, la COVID-19 a certes négativement impacté la recherche de soins chez les femmes que nous avons interrogées mais leurs ménages ont surtout fait face à une insécurité alimentaire accrue. Ainsi, 70% des femmes issues des ménages qui ont l’habitude de faire face à une insécurité alimentaire ont déclaré qu’elle s’est davantage accrue comparativement à la période avant l’imposition des restrictions liées à la COVID-19. Il faut souligner que les résultats de cette étude PMA-COVID-19 ont servi de base de discussion lors du Forum national sur la COVID-19 qui s’est tenu le 22 septembre 2020, sous la présidence du Premier ministre, avec comme thème « Remobiliser la nation entière pour intensifier la riposte face à la COVID-19 et apprendre à vivre avec », a déclaré Dr Georges GUIELLA, Investigateur Principal de PMA-Burkina Faso.
La sécurité alimentaire est sévère et omniprésente depuis le début des restrictions COVID-19, et plus courante qu’avant les restrictions. Trente pour cent des femmes au Kenya déclarent qu’au moins un membre de leur ménage s’est retrouvé sans nourriture depuis l’imposition des restrictions COVID-19, et 72 % d’entre elles déclarent que l’insécurité alimentaire est plus courante aujourd’hui qu’avant le début des restrictions.
La sensibilisation générale au virus et à ses symptômes est élevée, tout comme la perception du risque d’infection. Bien que plus de 90 % des femmes, tous milieux confondus, prennent des mesures préventives, beaucoup d’entre elles éprouvent des difficultés à prendre leurs distances par rapport à la société. Les raisons les plus courantes de cette difficulté sont les exigences de la vie quotidienne (faire ses courses sur un marché ouvert, se rendre au travail et rendre visite à des amis et à des membres de la famille qui vivent souvent dans des familles intergénérationnelles).
Entre 20 et 50 % des femmes dans les pays étudiés ont dû se rendre dans un établissement de santé pendant les restrictions de mobilité liées à la COVID-19, mais plus de 20 % d’entre elles ont déclaré craindre le virus dans l’établissement de santé.
Visitez le site https://www.pmadata.org/technical-areas/covid-19 pour consulter le tableau de bord complet des résultats de chaque pays.
À propos de PMA : Le projet de suivi des performances pour l’action (PMA) alimente une révolution des données pour guider les programmes de planification familiale. Les données sont essentielles pour informer et orienter les changements de politiques et de programmes dans le monde entier.
Des données de haute qualité – collectées fréquemment, rapidement et détenues localement – aident les décideurs à comprendre ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, permettant ainsi de prendre des décisions plus sensibles et plus adaptées à l’évolution des besoins.
Les enquêtes COVID-19 ont été mises en œuvre par nos institutions partenaires : Institut Supérieur des Sciences de la Population (ISSP) au Burkina Faso ; Ecole de Santé Publique de Kinshasa, Université de Kinshasa à Kinshasa, RDC ; International Centre for Reproductive Health Kenya (ICRH-K) au Kenya ; et Centre for Research, Evaluation Resources and Development (CRERD) au Nigeria.
La direction générale et l’appui technique de PMA sont assurés par l’Institut Bill & Melinda Gates pour la population et la santé génésique de l’École de santé publique Johns Hopkins Bloomberg, et par Jhpiego en collaboration avec les partenaires nationaux dans chaque pays participant au projet. PMA est financé par la Fondation Bill & Melinda Gates.
Personne de contact : Dr Georges Guiella
Investigateur Principal de PMA-Burkina Faso
email : gguiella@issp.bf